Il est difficile de donner une cote pour ce type d'ouvrage, tout comme il n'est pas évident d'en faire une réelle critique.
Ces propositions (souvent) loufoques pour la lecture alternative de livres est amusante; elles stimulent notre imagination et bousculent notre habitude de lecture linéaire, tout autant que notre (éventuelle) dévotion maniaque à l'égard du livre-objet. Elles ouvrent des perspectives nouvelles, donnent des idées à partager avec des amis lecteurs ou, pour les profs de lettres, une inspiration sans borne pour désacraliser la lecture avec les élèves.
Réjouissant.
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Ce livre extrêmement drôle me donne plein d'idées pour améliorer ma bibliothèque ou glisser des surprises dans les livres de ma bibliothèque municipale (mais je connais les bibliothécaires, en général ils enlèvent les marque-pages qu'on laisse dans les ouvrages !). J'ai passé un bon moment
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Exercez-vous à imiter les signatures d'autres personnes.
Au début vous essayerez (convaincu d'être un autre, d'avoir une autre identité), mais de vos doigts germera à nouveau, tenace, la signature habituelle. Ce n'est pas facile, mais avec un peu de patience vous serez en mesure de tracer des signatures si diverses que personne ne se doutera qu'elles proviennent d'une seule et même main.
Passez ensuite à l'étape suivante: dédicacez-vous quelques livres de votre vaste bibliothèque. Peu importe que Walter Scott soit mort depuis des siècles, peu importe que Gustave Flaubert n'ait jamais estampillé une phrase cordiale (ou pas) en espagnol ou en italien. Prenez un livre parmi ceux que l'on considère comme « immortels» et demandez à un écrivain célèbre de vous le dédicacer, à vous, lecteur inconnu.
Lisez le livre (ou relisez-le) sous le frisson de cette dédicace.
Un beau jour, il y a déjà de nombreuses années, la poste apporta à l'écrivain Rudyard Kipling un paquet qui lui était adressé. C'était un soldat français du nom de Hamonneau qui l'envoyait, et il contenait une copie de l'édition française de son roman Kim, avec un si profond impact de balle que seules les vingt dernières pages étaient intactes. Dans une lettre qui accompagnait le livre, Hamonneau disait que s'il n'avait pas porté le roman dans une poche de poitrine, il n'aurait pas survécu à la Grande Guerre. L'envoi postal contenait également la médaille de la valeur décernée à Maurice Hamonneau.
Imaginez, dans un jeu de miroir évident, quel livre fr ançais aurait pu sauver la vie d'un soldat anglais dans cette même guerre. Imaginez le nom du soldat anglais et l'attitude qu'aurait adoptée l'écrivain français au moment de recevoir son volume à demi troué.
Dans le cas de Kipling, bien qu'il ait insisté pour rendre les deux objets immédiatement, il finit par les léguer à Jean, le fils d'Hamonneau. Et la copie de Kim avec sa ronde blessure est aujourd'hui l'un des trésors les plus précieux de la bibliothèque du Congrès des Etats-Unis.
Imaginez où serait passé le livre français.
Ce roman que depuis un moment vous avez posé sur la table, comparez-le avec certains de vos amis ou, mieux encore, de vos connaissances : ces gens que vous fréquentez depuis plusieurs années et que vous ne connaissez pas vraiment.
Pensez à la quantité de choses que vous savez sur ce livre (sur les gens qui y habitent), même si vous et lui ne vous fréquentez que depuis quelques heures à peine.
Pensez à lui comme à votre meilleur ami.
Pensez à lui, plutôt, comme à une de ces amitiés fugaces que l'on noue au cours d'un voyage et qui, pendant quelques jours, semblent synthétiser chacune de nos amitiés : les présentes, les passées et les futures.
Dans le livre que vous avez commencé à lire il y a deux ou trois jours, cherchez une phrase que vous aimeriez écrire à la manière d'un graffiti, sur un mur de la ville où vous habitez.
Une fois la phrase choisie, imaginez le mur ou l'endroit de la ville où votre graffiti serait le plus beau et le plus pertinent.
Pensez-aussi (si vous voulez) à la graphie idéale pour cette phrase.
Passez une journée sans rien lire, absolument rien. Pas un livre, pas un magazine, pas une quelconque indication, pas une publicité de rue, pas un de ces milliers de mots que nous croisons et qu'il est impossible ou presque de ne pas lire. Fermez les yeux dès que vous voyez ou flairez la moindre présence de mots.
Faites, ce jour-là, la grève du lecteur.
Inventez une raison, un motif absurde ou crédible pour cette grève.
Eduardo Berti vous présente son ouvrage "Mauvaises méthodes pour bonnes lectures : petit ouvroir de lectures potentielles" aux Éditions de la contre allée. En partenariat avec Lettres du Monde.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2813845/eduardo-berti-mauvaises-methodes-pour-bonnes-lectures-petit-ouvroir-de-lectures-potentielles
Note de musique : © mollat
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