Avec une année bissextile, cela donne un jour de plus à lire ; alors, ce 29 février 2024, j'ai achevé la lecture de l'essai de
Bernard Lugan, les guerres d'Afrique, qui liste l'intégralité des affrontements connus du continent africain, des origines à nos jours (2013).
Evidemment, quand on se réfère aux origines, il est nécessaire de disposer de témoignages (écrits, peintures, objets) pour connaître et comprendre les évènements. Sur ce point, l'Afrique du Nord et sahélienne ainsi que l'Afrique de l'Est se séparent du reste du continent. On connait l'histoire de la région par les hiéroglyphes, les écrits romains, grecs et phéniciens, les livres des historiens et voyageurs arabo-musulmans mais également par les peintures rupestres des grottes du Sahara. Pour l'Afrique équatoriale et australe, il faut attendre l'arrivée des premiers commerçants européens pour disposer de sources, que cela soit sur la côte du Mozambique ou bien dans la zone actuelle de l'Afrique du Sud.
C'est donc à partir du XVème siècle que les historiens disposent de ressources permettant de retracer les évènements continentaux. Les conflits africains ont été avant tout ethniques plus que tribaux. Les races s'affrontent dans bande sahélo-saharienne entre peuples blancs et peuples noirs, et cela depuis toujours. Autre zone de friction, celles qui séparent les religions, musulmane, chrétienne et animiste. Que cela soit pour l'Afrique australe au XVIIIème et début du XIXème siècle ou dans les régions des Grands lacs au XVIIIème et au XXème, par exemple, les guerres éthniques ont toujours été majoritaires. C'est ce que montre
Bernard Lugan. La colonisation a arrêté ces guerres mais les indépendances, même les plus réussies et les plus douces, ont amené des conflits, résurgence des animosités étouffées par les empires coloniaux européens.
L'auteur nous offre une liste complète des conflits connus du continent africain. Ce n'est malheureusement pas fini. Disposer de cette liste donne envie d'approfondir certains sujets mais c'est aussi lassant pour une lecture continue. Il vaut mieux piocher par thèmes.
Enfin le déséquilibre entre le « connu » moderne et l'à peu-près ancien m'a gêné dans mon rythme de lecture. Je pense, néanmoins, que ce livre peut être classé comme une référence.