“Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.”Lao Tseu l'a dit (coucou Tintin !).
La Quête est un voyage de mille pages qui, aux détours de l'an mil, entraîne son lecteur sur des chemins, des rivières, des montagnes, des mers, des déserts allant de l'Angleterre à l'Anatolie en passant par l'Ecosse, l'Islande, le Groenland, le nord du Cap Nord, la Russie et la Crimée. Formidablement bien documenté, c'est une immersion dans ce monde tellement violent, dangereux et cruel que nous avons tant de mal à imaginer et qui constitua pourtant l'ordinaire terrifiant de nos lointains ancêtres.
Rien n'est épargné aux voyageurs, faim, humidité, froid, blessures pansées avec les moyens et les connaissances de l'époque, embuscades, tromperies, marchandages ou négociations commerciales. Ils n'ont, pour y faire face, que leur ténacité, leur courage et leur formidable capacité à endurer la souffrance. On y apprend beaucoup de choses sur la navigation (par exemple l'art de dresser un mât sur un bateau viking !), les armes, le commerce et la fauconnerie. En effet, l'objet du voyage consiste à capturer, acheminer et offrir quatre faucons rares pour obtenir la libération d'un seigneur normand prisonnier des Seldjoukides. Poursuivis par des Normands, attaqués par des Vikings, traqués par des Lapons, guettés par des Petchenègues embusqués après les cataractes du Dniepr, à pied, à cheval, navigant en knarr ou en drakkar, les voyageurs doivent veiller sur les faucons qui valent chacun une fortune plus que sur eux-mêmes.
C'est une lecture instructive, captivante et pleine de rebondissements. Si la route est longue, difficile et semée d'embûches, vous pouvez faire le premier pas sans craindre l'ennui !
Pour vous faciliter la route, si tout le monde sait qu'un pied vaut à peu près trente centimètres, notez qu'une toise vaut six pieds, et qu'une verge (en anglais yard) en vaut trois. Pour le passage en Russie sachez que la verste vaut à peu près 1,1km. Lorsque vous serez poursuivis par les féroces drakkars vikings, sachez que s'ils ne sont qu'à une encablure, cela signifie qu'ils ne sont qu'à cent quatre-vingt-cinq mètres de vous, soit un dixième de mille marin. Préparez votre arbalète et surtout ne les laissez pas aborder !
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Ils étaient entrés dans Kiev par une magnifique porte dorée et s'étaient retrouvés dans la ville la plus animée qu'aucun d'eux ait jamais vue. "Oubliez Novgorod, disait Richard. Oubliez Londres, Paris ou même Rome. Si l'art et le commerce étaient le miroir de la civilisation, alors Kiev devait se situer sur la deuxième marche après Constantinople." On ne pouvait regarder nulle part sans voir au moins une douzaine d'églises. Quatre cents en tout. Ils avaient visité quelques-uns des huit marchés de la ville, où ils s'étaient divertis du spectacle de jongleurs, de cracheurs de feu et de musiciens qui charmaient les serpents au son de la cornemuse. Dans les parcs et sur les avenues, ils s'étaient frottés à des Khazars, des Grecs, des Vénèdes, des Ossetiens, des Circasiens, des Arméniens et des gens venus d'endroits dont même Hero n'avait jamais entendu parler. Un mois n'aurait pas suffi à explorer la moitié des attractions de la ville.
DEVINETTE:
"Je suis une creature etrange,car je contente les femmes,au grand soulagement des voisins!Nul ne souffre entre mes mains,hormis mon assassin.Je pousse tres haut,dresse dans un lit,j'ai du poil au seant.De temps a autre,une belle donzelle,la fille courageuse d'in quelconque manant,ose s'emparer de moi,saisit ma peau brunatre,me decalotte et me fourre dans la hotte.A peine cette donzelle aux cheveux tresses se souvient-elle de notre rencontre ou elle m'avait cloitre que ses yeux se brillent"
Que suis-je?
un oignon
Que suis-je?
J'ai parcouru les cieux,j'ai vogue sur les flots,j'ai tenu bien chaud a mon maitre.
Un beau jour,il est parti,cap au nord au clair de lune.
Un brave homme m'a ramassee et,arme d'un couteau,m'a presque entièrement deshabillee.
Puis il m'a plongee dans un puits noir.
Ce n'est que lorsqu'il m'en a sorti encore degoulinante que j'ai pu raconter mon histoire...
Une plume d'oie
Ils mirent cap au nord à l’aveugle, dans un brouillard épais, le long d’icebergs voilés de silence. Trois jours plus tard, le brouillard les relâcha dans un royaume où il faisait jour en permanence et où l’air était si transparent qu’il leur arrivait de voir leur destination plus d’un jour avant d’y parvenir. Au milieu des mares turquoise de neige fondue dérivaient des icebergs aussi hauts que des cathédrales, qui renfermaient la froide lumière bleue d’hivers ensevelis depuis plus de cent ans. Ils longèrent l’un des glaciers qui avait donné naissance à ces monstres et virent des falaises de glace s’effondrer dans la mer avec un bruit de tonnerre, provoquant des vagues qui faisaient dangereusement rouler le Shearwater.
Ils adossèrent Richard contre un chêne gigantesque qui avait fait de l'ombre aux premiers Vikings à avoir parcouru la route des Varègues aux Grecs. Sous ses frondaisons, des marchés avaient été conclus, des traités signés et rompus, des sacrifices offerts. C'est de là que l'un des tout premiers dirigeants rus avait lancé un millier de navires à l'assaut de Constantinople. C'est ici que Sviatoslav 1er avait fait halte un hiver avant de se faire assassiner par les Petchenègues, qui avaient ensuite plaqué d'or son crâne pour y boire du lait de jument fermenté.