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EAN : 9782296072688
192 pages
Editions L'Harmattan (01/01/2009)
4.17/5   3 notes
Résumé :
LE QUARTIER PICASSIETTE - Un essai de transformation sociale à Chartres - Patrick Macquaire
Préface de Pascal Le Rest
La cité de transit construite en 1954 sur les Hauts-de-Chartres, est une cité provisoire, une cité ghetto, faite pour durer. Raymond Isidore dit Picassiette, le balayeur du cimetière, ramasse les choses jetées, les morceaux de verre et d'assiettes dont il couvre sa maison : il devient mosaïste. Cet architecte singulier donne à Patrick M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le quartier Picassiette,

Je ne peux que souscrire à la conviction de Gomez. Un écrivain et critique du secteur social que tous connaissent. Oui, moi aussi j'ai aimé. Patrick Macquaire ne s'est pas contenté d'écrire un livre passionnant, il aura travaillé 25 ans dans une cité de transit : un quartier rénové tardivement dont tous rejetaient les habitants, 25 ans à porter haut les couleurs de la prévention spécialisée et le travail des éducateurs de rue. Les travailleurs sociaux le disent tous : ce livre est un exemple. Un exemple de résilience qui célèbre un héros modeste, Raymond Isidore, le balayeur du cimetière. Un artiste singulier qui luttait contre sa propre exclusion. Sa précarité. Un exemple pour les habitants de cette cité. Quantité de critiques et de journalistes ont aimé ce livre, comme Gomez, comme moi. Ainsi Renée Malaval de Mosaïque magazine ou encore Carole Marmet du Sociographe. Il faut lire leurs critiques pour comprendre qu'on a affaire à un texte qui détonne :

« Patrick Macquaire, expert en mosaïque et en relations humaines nous livre là une histoire sociale et artistique, un roman humaniste. Avec humour et humilité, de son écriture sobre autant que précise, l'auteur nous emmène sur le chemin d'une double restructuration : tout un quartier et tout une oeuvre. Comment un architecte, un urbaniste, un maire changent leur savant projet technocratique ; comment Raymond Isidore dit Picassiette, ramasseur de vaisselle cassée devient artiste ; l'histoire des Hauts-de-Chartres et de sa Régie de quartier. C'est l'histoire du temps et de la lenteur : celle du mosaïste qui taille inlassablement chacune de ses tesselles pour obtenir une création unique ; celle de l'ethnologue qui reconstruit un quartier et lui donne une âme. Dans les deux cas, tout un art. Plus qu'un livre intéressant, un livre qu'on lit, et qu'on relit, passionnément ».
Renée Malaval, Mosaïque-Magazine.

Vous avez là un avis d'experte en mosaïque qui, de toute évidence, comme quantité d'artistes connait bien cette aventure. Il faut lire aussi l'analyse d'une spécialiste en travail social qui dans le Sociographe s'adresse aux écoles d'éducateurs :

« Dans ce récit qui se lit comme un roman, nous faisons connaissance avec un personnage tout droit sorti des gens de peu de Pierre Sansot. Par le biais de cet essai, nous partageons un ensemble de questionnements, d'incertitudes, d'émotions (dont la colère parfois), qui jalonnent un parcours qui en fin de compte aboutit. Il ressort de l'ensemble un réel enthousiasme, une grande humanité, une grande complexité sur la gestion des questions politiques, des désirs et des besoins des personnes sans cesse mouvants, la nécessité de maîtriser une certaine méthodologie pour mieux la garder à distance »
Carole Marmet, le Sociographe.

Ce livre réédité récemment, a été traduit en italien. Il passionne les travailleurs sociaux. Les italiens lui ont fait un accueil enthousiaste. Je peux en témoigner. Ce livre est assurément aussi novateur que celui que l'auteur consacre à Nantes et à l'île d'Hoëdic : le cercle des homards, Prix international du livre insulaire d'Ouessant. le quartier Picassiette, est un essai réussi de transformation sociale. Il célèbre avec modestie des habitants souvent cités et très valorisés, des usagers malmenés par la vie et que l'auteur, directeur d'un centre social et d'une régie de quartier, éducateur de rue employait et considérait comme ses propres collègues. On en reste pantois. Il s'identifiait à un simple balayeur qu'il admirait. Oui, c'est un livre à lire ou à relire comme dit si bien Renée Malaval.

François Hubert
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Je lis à l'instant la recension haineuse de Rodin Marcel concernant le livre de Patrick Macquaire. Nous n'avons peut être pas lu le même livre. J'ai, pour ma part été passionné par cet ouvrage présentant une situation sociale -oh ! combien complexe !- par un récit bien maîtrisé. Comme dans un roman, les différents thèmes du récit s'entrelacent et se répondent. le désarroi de l'auteur confronté aux difficultés d'un quartier relégué et d'une jeunesse en dérive, les réflexions distanciées d'un vieil homme (le « regard éloigné » sur ce no man's land), les investigations concernant la vie incroyable du dénommé Picassiette, la découverte progressive d'une ville et les strates oubliées de sa mémoire, en font un ouvrage à plusieurs voix, exemplaire dans sa construction. Je ne suis pas étonné de sa récente traduction en Italie, pays sensible, sans doute, à la façon dont la question de l'art fut présente dans les premiers pas de la psychiatrie désalièniste (comme à l'hôpital de Saint Alban en France, par exemple). C'est que l'auteur sans doute plus cultivé qu'il en a l'air, ne cesse de semer de petits cailloux pour nous faire comprendre ce qui est en jeu dans le mécanisme de reconnaissance des habitants de ce quartier (on pense aux travaux de Axel Honneth). Et plutôt que de prendre parti dans des luttes politiques et idéologiques qui furent sans doute d'une grande violence, il nous présente une démarche exemplaire de petit pas, dont tout éducateur de prévention pourrait s'inspirer.
Souvent les professionnels de l'action sociale, lorsqu'ils ont acquis un savoir sur les bans de l'université, préfèrent mimer les « sachants », psychanalystes, psychologues ou ethnologues, et les voilà perdus pour le travail social. Leur connaissance les isole de leurs pairs et empêche même le public de comprendre le B A BA de cette activité si mal connue du grand public : ici, par exemple, le processus de sauvetage d'un quartier à la dérive. Par le récit, l'auteur nous montre bien ce dont il s'agit. Pour bien comprendre la démarche de Macquaire, il faut lire et relire le fameux texte de Walter Benjamin intitulé « le Narrateur ».L'immense critique intéressé part la question de l'art et des faits sociaux minuscules nous explique comment dans le monde actuel il est difficile de rencontrer un véritable partage d'expérience. Pour lui, le conteur est « la figure sous laquelle le juste se raconte lui-même ». Qu'on le veuille ou non, le livre de Macquaire, sans graisse ni bavardage, s'inscrit dans cette démarche.
Jean François Gomez
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Macquaire Patrick – "Le quartier Picassiette : un essai de transformation sociale à Chartres" avec une préface de Pascal le Rest – L'Harmattan, 2009 (ISBN 978-2-296-07268-8)
– format 14x22, 192p.
(il existe une réédition revue et augmentée en 2018 – ISBN 978-2-343-12725-5)

Un témoignage dans lequel l'auteur mélange plusieurs strates de narration, sans rigueur aucune.
Il nous expose parfois la vie et l'action de Raymond Isidore dit "Picassiette", ce personnage à la "facteur Cheval", qui se mit à ramasser des débris de poteries et porcelaines pour en garnir les façades de sa maison devenue aujourd'hui une attraction touristique, puis il enchaîne par de "vastes considérations" sur l'art de la mosaïque appliqué à la "mosaïque" sociale...

Car il se trouve que la maison Picassiette est située dans l'un de ces quartiers, les Hauts de Chartes, créé pour servir de ghetto de relégation de la main d'oeuvre immigrée dont sont issues aujourd'hui les générations désoeuvrées faisant (maigre) fortune dans le trafic de drogue (anecdotes pp. 87, 105, 120, 133), quartier que les nobles instances locales entreprennent de "requalifier", de "convivialiser", de "ramener dans le chemin standard de la vie ordinaire" sans bien sûr offrir le moindre travail salarié mais en confiant à notre auteur – éducateur de rue, ethnologue certifié à la mode EHESS – une mission de ravaudage social. Il en vient à créer une "régie de quartier" et à reprendre la direction de l'association des 3-R...

Ce mélange de thèmes, dont aucun n'est vraiment traité en profondeur, laisse le lecteur sur sa faim, d'autant plus que l'auteur a plutôt tendance à se donner le beau rôle de chevalier blanc... quant aux habitants, leur présence est tout à fait fantomatique.

Il semble qu'il existe une édition actualisée de cet opuscule, publiée en 2018 : il serait intéressant de voir ce qu'est devenue cette intervention de l'auteur dans ce quartier...
Pour ma part, je reste perplexe et quelque peu dubitatif, mais bon, je n'habite point Chartres, et n'en connais pour l'instant que le centre-ville récemment ravagé à grands frais par une équipe municipale en proie à la folie des grandeurs, le contribuable chartrain doit être bien fortuné...

PS : il faudrait qu'une personne bien intentionnée informe l'auteur de ce que Rostropovitch ne jouait point de la contrebasse mais du violoncelle (cf p. 175).
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J'ai aimé la manière avec laquelle l'auteur se coltine avec les apparences et les faux-semblants pour montrer - comme il le fait dans le « cercle des homards, Hoëdic, une île entre rumeur et naufrage » - à quel point un quartier, une île, une communauté peuvent être détruits par la réputation et enfermés dans un statut de bouc-émissaires.

Une mécanique qu'il ne se contente pas de démontrer mais qu'il démonte aussi dans une action aujourd'hui reconnue. Mieux qu'un roman. Une histoire vraie. J'ai aimé la nouvelle édition et les illustrations qui enrichissent et éclairent le récit, elles mettent les habitants et les bénévoles en valeur. L'auteur veut qu'on sache qu'il n'était pas seul. Pas étonnant que les italiens l'aient traduit.

Sympa la préface de Pascal le Rest :

« C'est une grande leçon de travail social que nous donne Patrick Macquaire, lui qui ne jure que par Deligny et Alinsky qui parle toujours avec prudence, humilité et grande précaution. La façon qu'il a eu de faire vibrer un quartier, de l'aider à construire et reconstruire son cadre de vie, son habitabilité, sa socialité mérite d'être connue et communiquée ».

C'est un livre que j'ai finalement lu deux fois, à deux ans d'intervalle, au moment où l'on parle tant des gilets jaunes et pour comprendre à quel point l'exclusion des plus modestes n'est pas une légende.

Justine Palante.
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Une version italienne d'un " essai de transformation sociale, le quartier Picassiette à Chartres " est disponible aux édition Girasole de Ravenne sous le titre " Il quartiere Picassiette, Arte del mosaico e transformazione sociale a Chartres ". Une édition augmentée. Une traduction de Sandra Mancini. le livre souligne les liens noués entre Ravenne, berceau de la mosaïque byzantine, et Chartres dont le quartier des Hauts-de-Chartres possède un exemple rare d'art singulier : la maison Picassiette, réalisation de Raymond Isidore, balayeur du cimetière municipal, inspirateur d'une opération de développement social dont l'auteur évoque les grands moments et l'importante reconnaissance auprès des acteurs de la politique de la ville.
Les éditions Girasole Ravenna
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Vidéo de Patrick Macquaire
Présentation du" Grand rêve de Raymond Isidore", bande annonce du film de Pavel Lisiak. Herkules Productions.
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