AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782824207124
132 pages
La Bourdonnaye (17/12/2014)
3.36/5   7 notes
Résumé :
La belle ingénue inquiétée par un maître entreprenant vient un soir trouver refuge chez un jeune homme. Celui-ci, pour la protéger du désir des hommes, sera bien obligé de lui montrer en quoi consiste ce désir et le plaisir auquel il peut mener.
Puis, quand une comtesse s'amourachera de la douce enfant, des combinaisons plus savantes seront à mettre en place...
Paru en 1883, comptant parmi les tout premiers romans érotiques écrits par une femme, Le Rom... >Voir plus
Que lire après Le roman de VioletteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Supposée être la première écrivaine de littérature érotique française, amie de Verlaine et De Maupassant (à qui l'on attribua la plupart de ses écrits…), la Marquise Henriette de Mannoury d'Ectot nous livre ici un roman qui dépasse de loin les cadres confidentiels de ce genre de littérature, à raison ou à tort cantonnée chez des éditeurs spécialisés, justifiant avec force sa réédition au Serpent à Plume (avec une superbe couverture).

Que sa rédaction est bien l'oeuvre de la Marquise, et non d'Alexandre Dumas ou de Théophile Gautier comme on a longtemps pensé, a selon moi pour le lecteur une grande importance, car on est devant une véritable oeuvre féministe. On pourrait sans doute modérer cette importance par la capacité de sublimation du créateur, où le genre n'est plus une barrière à décrire ce que l'autre peut ressentir. Vaste débat, paradoxalement difficile à tenir de manière apaisée de nos jours, alors que certaines avancées sociétales devraient en garantir l'inverse.

Sérieuse introduction à ce brulant roman qui, d'une magnifique écriture, impudique sans être vulgaire, s'ouvre à la manière d'un impossible roman d'apprentissage, celui du plaisir pour une adolescente nubile, la société ne permettant ce genre de savoir qu'à travers des chuchotements imprécis, voilant d'une chape pudibonde ce qui devrait être un droit, celui de la connaissance et de la disposition de son corps… Quand la morale ne se nourrit que du mensonge… Cette relation idéale de maitre à élève permet de s'interroger sur les rapports de domination: de sa nécessité pour transmettre un savoir; jusqu'à quand doit-elle s'appliquer sans briser le libre-arbitre…

Tout ça ? Oui, et attendez la suite, car le livre s'étend ensuite sur l'amour saphique et la misandrie… En tout cas si cette chère Agnès dans « La Rose pourpre et le Lys » avait lu ou appris ne serait-ce que le quart de Violette, son destin aurait été tout autre…

Donc en deuxième volet, l'histoire se concentre sur la figure d'Odette, comtesse veuve dégoutée par les hommes, d'un étrange triangle amoureux avec Violette et le narrateur.
Entre en scène enfin le personnage de Florence, dont la « nomenclature » actuelle qualifierait de non-binaire, vierge volontaire de toute relation avec un homme, pour une dernière partie nous livrant ses amours avec Odette, d'une manière qui a achevé de convaincre les spécialistes que ces écrits étaient bien l'oeuvre d'une femme, le plaisir étant décrit avec une érudition ne pouvant venir que de l'expérience (vu l'époque…).

Une fort saine lecture, affriolante et réflexive, dont le statut de classique reste à consolider, vu la grande quantité de rééditions chez ces éditeurs « spécialisés », au mieux douteux (vu sur Babelio une édition où l'orthographe de l'auteure était salopée…), en ces temps où les débats se crispent et glissent vers les interdits, où ces apprentissages ont lieu au travers d'une pornographie de plus en plus sordide, où les mensonges et la frustration tiennent lieu de normes sociétales.
Commenter  J’apprécie          412
Si vous êtes curieux, je vous propose de lire ce livre sur la littérature classique érotique.
Oui, parce que ce livre bien qu'il ait été écrit en 1881 est d'un langage très moderne, très actuel mais surtout, c'est de la littérature érotique bien loin de ce que l'on pourrait trouver actuellement.

Nous sommes en plein Paris et nous découvrons une jeune-fille de 15 ans au nom de Violette. Elle vient de s'enfuir, persuadée que son patron essaie de la toucher voire plus et se réfugie donc chez Monsieur Christian, un trentenaire.

Ce monsieur Christian va l'héberger et petit à petit, un lien au début timide va devenir de plus en plus audacieux entre eux. Oui parce que finalement, il voudra prendre soin d'elle dès le premier regard. Prendre sous son aile cette jeune fille si jeune, si naïve, si pure, si fragile, si innocente. Et c'est dans ses bras qu'elle va connaitre les joies de l'amour ou en tout cas apprendre à découvrir son corps.
Alors, certes, y a de quoi se poser des questions : Mais c'est quoi ce truc là ??? C'est de la pédophilie ou quoi ?? Tu as craqué de la tête, Hami ???

Il faut surtout se mettre dans le contexte. Nous sommes en 1880 donc rien à voir avec notre époque, notre société où justement ça, c'est interdit.
Un autre personnage rentre en compte dans cette histoire, La comtesse Odette. Jeune-femme de 28 ans qui déteste les hommes au plus haut point. Ce qu'elle aime elle, ce sont les femmes, les jeunes-femmes, les jeunes-filles comme Violette.
Et d'ailleurs, depuis sa rencontre avec cette petite, elle a du mal à l'oublier et va tout faire pour la retrouver.

Mais Violette est déjà amourachée de Christian et ça, cela ne va pas du tout plaire à Odette.
Alors, une sorte de triangle va se mettre en place où le voyeurisme, le libertinage et j'en passe, avec des sentiments assez ambigus pour certains vont rajouter un petit plus à cette histoire déjà assez tordue comme ça.

Cette époque là était très spéciale, les femmes commençaient à se réveiller, enfin. Il y avait certes le libertinage, les tromperies etc.....mais elles contraient les lois logiques de la nature, c'est-à-dire : Un homme et une femme pour Une femme et une femme, donc duo lesbien et cela ne date pas d'aujourd'hui.
Pour le coup, j'avoue que ce livre m'a un peu dérouté.
Parce que oué, bien qu'un livre dit classique, j'ai trouvé les mots assez crus pour un livre de la sorte. Même époque où le godemiché avait également sa place ou presque.
Mais il y avait aussi des passages très magnifiques.
J'avais déjà lu un autre livre La femme et le pantin de Pierre Louys dans la catégorie : Les classiques érotiques bien plus soft que celui-ci mais alors lui, houlala, ça ne rigole pas.
Ils étaient chauds à cette époque. Punaise.


En conclusion : J'ai passé un bon moment avec cette lecture. L'histoire peut choquer à cause de l'âge mais il faudrait tout simplement ne pas oublier de se mettre dans le contexte. 1880. (même si je comprends tout à fait).
J'ai également beaucoup aimé l'écriture ainsi que les personnages dont Monsieur Christian (petit coquin). Il m'a bien fait sourire.
Voilà les ami(e)s, c'est un livre que je vous recommande chaudement.

Commenter  J’apprécie          20
J'ai été attiré par l'information, qui me semble malgré tout un peu douteuse, qu'il s'agissait d'un des "tout premiers romans érotiques écrits par une femme" en 1883.
Quelques précisions. Publié en 1883, donc : portant certaines préciosités de langue ("nous montâmes à la chambre veuve de son verrou" - p. 20), plusieurs idées de fond ("[...] et ce soir tu me diras si tu veux être la femme de la nature ou celle de la société." - p. 39), voire même sa forme presque théâtrale me font penser très fort à un écrit d'un siècle plus vieux.
Le narrateur est un homme, qui intervient d'abord comme personnage très important, puis tend à s'étioler à mesure que change la géométrie des combinaisons dans les relations.
Je qualifierais ce roman (techniquement, mais cela reste subjectif) de pornographique et non érotique, sans qu'il y ait dans la qualification rien de jugeant ni de moralisateur, bien sûr : eu égard à l'importance relative du nombre des pages de description explicite de scènes d'éros, par rapport à celles consacrées au caractère des personnages, ou à tout autre narration elliptique, ou même à la substance de l'intrigue, qui est aussi ténue que convenue.
Le roman, où les dialogues sont abondants, peut donc être considéré presque comme une pièce de théâtre en quatre actes en relation avec les combinaisons-permutations des personnages : 1) le narrateur et Violette, personnage éponyme de la petite fille immensément ingénue (jusqu'à la caricature, ou à la suggestion du doute...) ; 2) Violette, le narrateur et la comtesse en trio ; 3) Florence, l'actrice "hermaphrodite" en solitaire ; 4) la comtesse et Florence en couple homosexuel (avec moult échantillonnage - presque publicitaire, penserions-nous aujourd'hui - de godemichés !).
Plusieurs touches de XVIIIe il y a donc, mais ne songez surtout pas à Sade ! Pas de volonté de pervertir quelque norme que ce soit. Il règne un ton moral, pour ne pas dire moralisateur, et une quasi absence d'implication transgressive, voire d'émotion, des personnages dans leurs actes - peut-être simplement est-ce leur épaisseur insuffisante - qui donnent à ces multiples descriptions de gestes et d'anatomies un côté désuet, à l'instar de l'habillement, des décors intérieurs et des bains de siège à l'Eau du Portugal ou à la guimauve (moins brûlante, sans doute...).
Commenter  J’apprécie          40
Christian est un jeune aristocrate de 30 ans, qui voit sa vie bouleversée par sa rencontre avec Violette, une jeune domestique de 15 ans qu'il prend sous son aile.
Laissez-moi vous dire que ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, car les nombreuses scènes de sexe sont assez explicites et aussi, la relation à trois qui s'installe entre Christian et Violette et Odette, Madame la Marquise peuvent heurter beaucoup de lecteurs. J'ai d'abord était assez surprise par l'histoire, car je m'attendais pas à ce qu'une relation à trois s'installe pour nos héros même si aux fur et à mesure une quatrième personne entre en jeu.
Au fil de ma lecture, je me suis prise au jeu de l'histoire que je voulais voir comment tous ceux-là aller se terminer. J'ai adoré le personnage de Christian, qui mal gré son titre se montre tendre et attentionné avec Violette et ne fait jamais de différence entre son statut et celui de Violette, quant à la Marquise, au début, j'ai bien cru que j'allais la détester, mais non, car quand on comprend ce qu'elle ressent, on ne peut que compatir, car ce n'est pas facile à cette époque d'être différent de ce que la société exige.
J'ai passé un bon moment de lecture, j'ai même été séduite par la plume de l'auteur qui sait nous captiver, et nous amène à ne pas lâcher le livre avant de savoir la fin.
Lien : http://jewelrybyaly.blogspot..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'innocence est une fleur qu'il faut laisser le plus longtemps possible sur sa tige et ne cueillir que feuille à feuille.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : roman érotiqueVoir plus
Les plus populaires : Roman d'amour Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

L'érotisme en littérature

Lequel de ces romans de Diderot, publié anonymement, est un roman libertin ?

Le Neveu de Rameau
Les Bijoux indiscrets
Le Rêve de D'Alembert
La Religieuse

6 questions
354 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature libertine , érotisme , érotiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..