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EAN : 9782868695925
649 pages
Actes Sud (04/01/1999)
3.86/5   7 notes
Résumé :
"Tout ceci fait de moi une étrange demoiselle"

Née en Angleterre en 1928, d'origine égyptienne et d'expression française, Joyce Mansour, morte à Paris en 1986, a marqué la littérature de notre temps d'un fil incandescent. Encore fallait-il, pour en saisir la luminosité et la singularité, rassembler une oeuvre tout à fait dispersée. Telle a été l'ambition des éditeurs de cette intégrale.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Curieux de découvrir une auteure liée au surréalisme, et sachant que Michaux l'appréciait, je m'attendais à prendre du plaisir à cette lecture. Malheureusement j'ai très vite décroché dans la première partie consacrée à la prose. Pas moyen ensuite de rentrer dans la deuxième partie consacrée aux poèmes. La thématique sexe/mort omniprésente ne me convient pas. Tant pis pour moi !
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Connais-tu la vieille femme qui veille
A la porte de la mort

Elle arbore une perruque couleur de cafard
Dans sa bouche niche une dent de cheval

Fruit de la rancune
Cadeau du vent fou
Je ne sais

Elle troue sa langue de sa point acérée
Si elle mange elle renaît dans l'enfer des affamés
Prix à payer à la chance qui, elle, porte un râtelier

Inaccessible à la maladie

Esclave d'un esclave

Elle connaît le chemin du retour
Mais ne saurait s'y rendre
Car ses jambes coupées se fanent dans un vase
Et sa bouche pleine de boue
Rit le rire maniaque des fèves d'Istanbul

Elle glisse glisse d'un rêve à l'autre
Dans le sommeil granitique
De la tombe

Connais-tu l'odeur de la boue
Qui suinte entre ses dents pourries
Ces dents piliers de basalte
Érodées par des vagues de viande

Dents de la vieille femme qui veille
A la porte de la nuit

Elle couvre nos morts de sa langue sucrée
Malaxant ceux qui hier encore oui seulement hier
Parlaient haut marchaient droit
Dans la vase gluante de sa salive mortifère

Elle retient son souffle quand le vent solaire s'abat
Du haut de la montage

Dans sa bouche la boue devient poussière
Vite avalée avant la prochaine grande marée
De boue

Et l'homme dit à l'homme
Pourquoi coulez-vous si tranquille
Et l'homme répondit à l'homme
Vous coulez vite et moi lentement
Malgré cela nous nous enfonçons tous deux
Chacun dans son abysse assigné
Voilà tout
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J’ai volé l’oiseau jaune
Qui vit dans le sexe du diable
Il m’apprendra comment séduire
Les hommes, les cerfs, les anges aux ailes doubles,
Il ôtera ma soif, mes vêtements, mes illusions,
Il dormira,
Mais moi, mon sommeil court sur les toits
Murmurant, gesticulant, faisant l’amour violemment,
Avec des chats.
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CRIS


Extrait 2

Insensiblement tu glisses vers la folie des rêves.
Insensiblement tes yeux se ferment à la vie.
Tes prunelles dilatées se noient dans l’océan blanc.
Ta bouche tombe en versant le trop-plein
De ta cervelle sans amarres
De ta langue paralysée.
La chambre toute la chambre se crispe en attendant
Tes hallucinations.
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"Venez, ne bafouez pas mes bras. Suivez-moi, âme ailée, dans l'emportement extatique de la masturbation, venez, mes organes vous appellent. " Le perroquet enlevait son tablier et plongeait dans la femme ouverte. Après des heures de sourires figés et d'attouchements sournois, Marie fourrait son mamelon dans le bec jauni par la jactance, et engageait le langage désespéré, inhumain des yeux. Le perroquet cédait toujours. Il devenait rose, grassouillet, ses plumes s'éclipsaient, son bec aussi. Du lait gonflait le sein offert et Marie était enfin soulagée. Les pensées de la femme et de l'oiseau miroitaient sur les murs; même les tapis se tatouaient de vice.
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L’empire du serpent
extrait 4
  
  
  
  
Il y a pulsations passion plaintes et prière
Au cœur de ces rocs austères
Bornes qui ornent le désert armé
Le désert armé de son haleine granitique
Soufflant soufflant frénétiquement absent
Il harcèle la momie accroupie dans ses bandelettes
Il dépouille la dépouille de ses rêves impubères
Décapant le squelette ivre de solitude
Il claque des dents et
Les dunes s’effritent le sol perd ses écailles
Qui dit qu’une tombe est ouverte ou fermée ?
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Videos de Joyce Mansour (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Mansour
Joyce MANSOUR – La femme surréaliste (France Culture, 2005) L’émission « Poésie sur parole », par André Velter, diffusée le 4 septembre 2005.
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