En ouvrant cette bande-dessinée, je m'attendais un peu à être déboussolée, déjà parce que même si j'ai beaucoup d'affection pour la série originelle de Thorgal, je n'avais pas encore mis le nez dans ses séries connexes, "Les Mondes de Thorgal", ensuite parce qu'il s'agit ici du 6ème tome de la série dédiée à Kriss de Valnor. Ma curiosité était simplement titillée par l'idée de retrouver ce personnage fort et emblématique, cette femme aventurière dure et rusée, et ma curiosité l'a donc emporté sur l'appréhension et ce, pour le meilleur.
J'ai non seulement beaucoup apprécié le dessin mais aussi le scénario. En fait, ne pas avoir lu les tomes précédents n'a pas du tout nui à ma lecture parce que les auteurs ont veillé à distiller de discrètes mais efficaces piqûres de rappel permettant au lecteur de comprendre grosso modo les tenants et les aboutissants de la saga et les enjeux qui animent les personnages ; on se prend donc au jeu très facilement.
Kriss, reine du royaume du Nord, est pourchassée et doit rejoindre le roi Jolan dans une course contre la montre, hélas contrecarrée par un naufrage sur une île guère hospitalière, et en la seule compagnie d'un herboriste et de sa jeune apprentie. Bon, un petit naufrage, ce n'est pas ce qui risque de faire perdre ses moyens à une Kriss de Valnor donc, réflexes élémentaires de survie obligent, elle chasse et entreprend immédiatement la construction d'un radeau. Mais ce qui à la base n'était qu'un fâcheux contretemps devient une aventure à part entière quand il s'avère que l'île en question n'est pas si déserte que cela. De mystérieux enfants y vivent en communauté et semblent s'y plaire tout autant que Pinocchio sur l'île des Plaisirs ; sauf que ces enfants-là ne semblent pas devoir se transformer en ânes mais bien en une espèce de Pygmées pas très sociable...
Un album qui n'est pas sans rappeler le célèbre roman de William Golding, "Sa Majesté des Mouches", ou autres robinsonnades, et qui de ce fait capte rapidement l'attention du lecteur, pris dans le huis-clos classique de l'île déserte et ses thèmes qui interpellent : survivre, se sociabiliser, s'échapper. Du point de vue psychologique, rien de très nouveau en ce qui concerne les personnages secondaires, avec une quête identitaire somme toute assez banale, mais du détonnant pour ce qui touche à la principale protagoniste. La redoutable Kriss de Valnor semble s'humaniser, ce qui promet quelques belles surprises au tome suivant.
Challenge ABC 2015 - 2016
Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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Depuis le début de cette série consacrée à Kriss de Valnor ,je la trouve passionnante . Peut être parce qu'elle concerne ce personnage si cruel et si attachant à la fois . Dans les deux premiers tomes ,qui retracent son enfance ,on comprend beaucoup de choses sur Kriss de Valnor ...dans les trois suivants ,on la retrouve mais il y a quelque chose de changé en elle depuis qu'elle a failli mourir .
Ce sixième tome est un peu à part car il relate une aventure de Kriss en dehors de la grande trame guerrière . Kriss se réveille seule ,au lendemain de sa victorieuse bataille au côté de Jolan . Blessée ,elle est recueillie par un herboriste et son apprentie Erwin. Alors qu'ils tentent d'échapper aux soldats de Magnus ,ils se retrouvent coincés sur une île où vivent d'étranges enfants...
Ce tome n'est pas sans rappeler un peu le tome 8 de la série Thorgal "Alinoe ", qui m'avait d'ailleurs bien marquée . Kriss est tiraillée dans ce tome ,entre le pouvoir et l'affection d'une mère . Et c'est une grande décision qu'elle prendra à la fin de ce tome , qui ne lui ressemble pas !
J'ai beaucoup aimé voir Kriss de Valnor se remettre en question ,devenir plus humaine et attachante ...j'ai vraiment hâte de suivre la suite de ses aventures!
Par contre ,ce n'est plus le même dessinateur et ça se remarque un peu ,j'aime un peu moins sa façon de dessiner Kriss ,elle était plus jolie dans les tomes précédents . Mais bon rien de très grave !
Merci à masse critique Babelio et aux éditions du Lombard :)
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J'avais vraiment aimé les cinq premiers tomes de la série, mais ici j'ai eu du mal avec le brusque changement de style du nouveau dessinateur. Même si l'histoire était très bien, je n'ai vraiment pas réussi à accrocher au dessin. Il y a quelque chose de trop policé, de trop parfait dans les traits de Surzhenko, de trop commun, peut-être.
Je n'arrive pas à croire aux expressions des personnages, je ne sais pas comment l'expliquer ; il y a par exemple une exagération que je trouve un peu caricaturale dans la manière dont ils se décrochent la mâchoire quand ils crient ; je n'adhère pas du tout.
En fait, c'est surtout le personnage de Kriss de Valnor, que je trouvais très réussi dans les tomes précédents, et dont je n'ai ici pas du tout aimé les traits. Elle avait le visage dur, impitoyable, les traits fins, l'oeil malin, et ici, elle est tellement banale ! Elle a des grands yeux de poupée, une bouche pulpeuse d'actrice hollywoodienne... il ne reste rien dans son allure de l'impitoyable Kriss de Valnor. Bien entendu, son personnage est moins impitoyable qu'avant, mais il y avait dans le dessin de Vita quelque chose d'infiniment plus complexe, même s'il était moins dans la perfection esthétique et le léchage de chaque trait, qui traduisait très bien l'ambivalence du personnage : impitoyable en apparence, et au fond profondément humaine, avec toutes ses qualités et ses défauts. La Kriss de Valnor du tome 6 est lisse et sans aspérités.
Ne serait-ce qu'au niveau de la représentation du corps, la différence est abyssale. Autant, j'avais trouvé un peu exagérée, dans le tome 2, l'insistance avec laquelle était mis en avant les seins énormes de Kriss et sa compagne, et la manière très légère dont elle était vêtue en plein hiver m'agaçait un peu. Mais alors, dans ce tome 6, j'ai été frappée par l'absence totale d'organes génitaux de Kriss lorsqu'elle se baigne nue dans le lac de l'île. On dirait tout simplement une poupée Barbie. Pas de sexe, pas de seins et une raie des fesses quasiment inexistante... entre l'érotisation à outrance et la censure pure et simple, il est pourtant possible de trouver un juste milieu, non ?
J'ai aussi trouvé les dialogues écrits de manière beaucoup plus familière et moderne, à mon sens ça ne colle pas trop avec l'univers, mais là encore, ce n'est qu'un avis personnel.
Je me suis attardée sur beaucoup de détails négatifs, je terminerai en rappelant quand même que l'album est globalement très bon, que l'histoire est prenante et que le dessin est tout de même de très bonne qualité, surtout au niveau des décors, même si je n'ai pas trop accroché aux personnages. Tout cela ne m'empêchera pas d'aller lire les autres albums dessinés par Surzhenko - j'ai déjà commencé la jeunesse de Thorgal - de toute façon, cet univers est tellement génial que je ne m'en lasserai jamais !
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A petites touches, Xavier Dorison et Mathieu Mariolle tentent de rendre leur héroïne moins caricaturale. Une évolution maligne, à suivre.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Un très bon épisode, bien dans l'esprit Thorgal. Avec Xavier Dorison dans l'aventure, Thorgal et ses mondes n'auront pas fini de nous surprendre. nUn très bon départ et une aventure étonnante.
Lire la critique sur le site : Sceneario
- Mais, s'il vous plaît, sur cette île, faut pas faire de mal aux animaux... ou aux arbres.
- T'es mignon tout plein, mais j'ai faim et j'ai besoin d'un radeau. Alors...
- Oui, mais...
- C'est la nature, gamin, chacun fait ce qu'il faut pour survivre. Plus tôt tu t'y feras, mieux ça vaudra.
Kriss : "Je ne t'en veux pas Erwin. Osian ne t'a pas donné le choix aujourd'hui ... Il a décidé pour toi. Mais c'est fini. Tu veux être libre ? C'est d'abord dans ta tête. Apprentie, écuyère ou fainéante, c'est toi qui vois ..."
Il parait que c'est avec un cri que l'on vient au monde. Quand on voit à quoi il ressemble , ce n'est pas étonnant. Mais le plus fou, c'est une fois arrivé dans cette enfer, on fait tous pour y rester.
"Morte", mon petit Jolan ?... Oui! Jusqu'à ce que je libère Aniel...
Et lorsqu'il sera à mes côtés, je t'en fais le serment, j'écraserai les vielles lois, les fous à la croix et tous ceux qui se mettront sur mon chemin. Il n'y aura ni merci ni répit jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un seul maître de toutes les mers du Nord... Kriss de Valnor.
Il parait que c'est avec un cri que l'on vient au monde. Quand on voit à quoi il ressemble ce n'est pas étonnant. Mais le plus fou, c'est qu'une fois arrivé dans cet enfer on fait tout pour y rester vivant.