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EAN : 9782213665894
464 pages
Fayard (24/08/2011)
3.84/5   19 notes
Résumé :
Habitant d’une cité de la Courneuve, JP martyrise un garçon de milieu privilégié surnommé Mimi. Des années plus tard, JP est devenu pizzaïolo dans la banlieue de Lyon et mène une vie qui l’exaspère. Dans son esprit embrouillé monte une violence qui ne demande qu’à exploser. Un jour le hasard lui fait recroiser Mimi a qui tout réussi, il devient alors une obsession pour JP.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Jean-Pierre vit dans une cité à La Courneuve, entouré de cinq frères plus âgés, d'une mère aimante mais dépassée par l'énergie de ses fils et d'un père alcoolique et violent. Pas facile dans ces conditions de se faire une place à soi, de s'imposer, surtout quand on est le petit dernier. Heureusement, il y a les copains, et avec eux tout paraît plus simple…

Dès le primaire, des clans se forment, des amitiés se nouent et gare à ceux qui, comme Barthélémy, boudent ces amitiés… Barthélémy c'est LE meilleur élève de la classe, celui qui voyage à l'étranger, celui qui a toujours les meilleures notes, celui qui a toujours réponse à tout, celui dont toutes les filles sont amoureuses. Il faut dire qu'avec ses cheveux blonds et longs, lui aussi a l'air d'une fille ! de ce fait, si les garçons le jalousent en secret, ils n'en ont pas moins fait leur souffre douleur. Mais le pire dans tout ça, c'est que Barthélémy (qui deviendra ensuite « Mimi »), ne semble pas s'en soucier. S'il lui arrive de pleurer face aux violences subies, celles-ci semblent aussitôt oubliées et ne sont jamais rapportées à une autorité supérieure. C'est cette androgynie et cette force de caractère insoupçonnée chez Mimi qui semblent fasciner JP et provoquer en lui à la fois un sentiment de haine mêlé de compassion.

C'est ainsi que l'on suit, dans la première partie du roman, la scolarité intimement mêlée de ces deux garçons. Avec les années, la violence des persécutions va en grandissant à l'encontre du malheureux Barthélémy, jusqu'à l'humiliation ultime qui prend la forme du viol, mais qui restera impunie selon la loi du silence que s'est imposé le jeune adolescent. Ce n'est qu'à la fin de la classe de troisième, avec le redoublement de JP et le déménagement de Mimi, que les brimades cessent pour de bon.

Commence alors la seconde partie du roman, qui se déroule une quinzaine d'années plus tard. On retrouve JP devenu pizzaïolo et blasé par la vie qu'il mène. Il a un salaire ridicule, une compagne qui le rebute et aucune amélioration d'avenir en perspective. Jusqu'au jour où il recroise par hasard Barthélémy, devenu politicien, vivant dans une magnifique demeure et marié à une femme sublime. L'obsession de JP pour son ancien camarade de classe refait alors surface. Il commence par espionner le couple et parvient finalement à intégrer son cercle privé, profitant du fait que Barthélémy ne l'a pas reconnu… Une amitié factice se lie entre les deux hommes, laissant présager l'horreur du drame à venir…


Voilà un résumé un peu long pour parler de ce livre complexe, tant au niveau de la psychologie de ses personnages, que des émotions qu'il fait ressentir au lecteur. J'ai vraiment été passionnée par ma lecture, tout en étant bien consciente de ce qu'elle avait de dérangeant et de malsain. Tout d'abord, il faut dire que le narrateur n'est autre que JP, ce gamin de la cité. En conséquence, c'est un langage oral et très familier qui est employé et ce, tout au long du livre (ce qui n'est pas pour plaire à tout le monde !). de plus, on est confronté à chaque instant à l'ignorance, aux préjugés, à la bêtise, à la violence et à la folie de ce même personnage, ce qui donne le ton du roman… L'abondance de violence gratuite rend parfois la lecture insoutenable. Et pourtant, je dois dire que j'ai été conquise par le travail de Sébastien Marnier que j'ai trouvé très abouti. Il a choisi un sujet qui n'était pas évident et l'a assumé jusqu'au bout. le personnage de JP, complètement névrosé, obsédé sexuel, homosexuel refoulé, mythomane et violent est réellement passionnant. On suit avec angoisse la montée de sa folie qui atteint son paroxysme à la toute dernière page. Bref, un roman que je ne recommanderais pas à tout le monde, et en cela je peux comprendre qu'on déteste, mais qui, pour ma part, m'a vraiment marquée !

Un grand merci à Libfly et au Furet du Nord pour cette étonnante découverte !

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Critique publiée sur Senscritique (2012)

En voilà une lecture engloutissante ! 450 pages d'affilée, l'idéal pour occuper une nuit d'insomnie. Dés les premières pages, cette façon d'écrire les dialogues, vive et parfaitement adaptée au contexte, rendant la lecture fluide et agréable.

JP pour Jean-Pierre, gamin d'une grande fratrie de six garçons, vivant en pleine cité avec une mère effacée et un père violent. Souvenirs de chamailleries entre frangins, d'un soir de coupe du monde de football ou toute la cité résonne des espoirs de chacun, des coups encaissés en silence par sa mère. Et puis ensuite l'école, la rentrée. Les copains, la découverte de la vie, l'école primaire. Dans la classe, un garçon sort du lot : Barthélémy. Il a les cheveux longs, ondulés. Il parle bien, est bon élève. La tête à claque idéale.

D'années en années, JP et sa bande le choisiront comme souffre douleur. A l'âge de la sexualisation, quand les garçons commencent à se la mesurer, à découvrir le plaisir qu'ils peuvent se donner le soir en cachette sous la couette, Barthélémy devient leur pédé, parce que trop raffiné, trop différent. Parce que nul en sport. L'adolescence sera sans répit, et Barthélémy devient le souffre douleur de tout le collège. Il encaisse sans rien dire les brimades permanentes, les violences. Même l'inacceptable. Et JP est intrigué, il aimerait comprendre Barthélémy, et il le déteste un peu pour ça, pour ce qu'il lui renvoi, pour cette grande inconnue qu'il représente.

Le récit est violent, souvent révoltant. J'étais absorbé par ce récit de violence quotidienne, qui tient de la réalité pour beaucoup, plus que de la fiction.

Et puis des années plus tard, le récit reprend. JP fête ses trente ans. Obnubilé par sa queue, par le sexe, par le plaisir. Il passe ses journées à se branler devant des films de Clara Morgane, à mater les mecs en étant persuadé qu'il les fait bander eux aussi, et ça le dégoute. Pourtant tout se joue là, cette homosexualité refoulée, ce désir pas assumé qu'il transpose aux autres.

Il recroisera Barthélémy, à l'autre bout de la France. Et là tout vacille, c'est la spirale. Il ne l'a pas oublié, il est sûr qu'il est pédé, qu'il aimerait bien se faire sauter, qu'il aimerait bien être sa petite pute. Alors il l'approche. Devient ami. Barthélémy ne se doute de rien. Ils deviennent collègues, puis meilleurs amis. Et toujours, cette obnubilation pathologique, à la limite de l'érotomanie. Jusqu'à cette fin, brillante, libératoire. 450 pages d'une traite mais putain, quel bouquin.
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Dans les années 80, Jean-Pierre a cinq ans, il vit à la Cité de la Courneuve avec ces cinq frères, une mère soumise et un père violent. Difficile de bien démarrer dans la vie dans ces conditions. L'école c'est pas son truc, il préfère s'amuser et harceler Barthélémy dit Mimi, le premier de la classe, le beau gosse efféminé qui a tout l'air d'un homo, qui vit dans un pavillon et à qui tout réussi. En grandissant le harcèlement va loin, poussé par sa haine des homosexuels qui pourtant d'un autre côté l'obsèdent. Ils se perdent de vue quand Mimi déménage. Jean-Pierre loupe son bac, il travaille quelques temps comme pizzaïolo mais trouve qu'il ne gagne pas assez d'argent alors qu'il rêve de s'acheter un écran plat pour assouvir son désir de sexe via les films X. le hasard faisant bien les choses, voilà que dix ans plus tard, il retrouve Mimi, il vit dans l'opulence et a toujours son allure de minet, il n'en faut pas plus pour réactiver l'obsession de Jean- Pierre qui arrive à devenir son chauffeur sans se faire reconnaître et va donc pouvoir refermer le piège qui mettra fin à ses frustrations. Un style d'écriture minimaliste fait de phrases courtes associé à un langage graveleux, cela ressemble plus à du scénario qu'à du roman, vous êtes prévenu ! Ce roman qui débute comme une chronique de la misère sociale d'un enfant privé d'affection, de culture, d'éducation dérive rapidement en un polar machiavélique inattendu à l'atmosphère gluante révélant la folie d'un sociopathe ancré dans des codes bien défini. Une découverte qui bouscule et interpelle !
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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Il y a des histoires d'amour ; pourquoi n'y aurait-il pas des histoires de haine ?
La famille de Jean-Pierre n'est pas très intéressante, pas très sympathique et pas très heureuse. Il vit dans une cité, s'amuse à la récré à embêter le meilleur de la classe avec ses deux meilleurs copains, part en vacances avec le secours populaire et regarde la finale du foot à la télé avec ses trois frères et son père qui crie très fort pendant que maman prépare les frites. Jean-Pierre pense tout le temps, il commente tout mentalement, dans sa tête il n'y a jamais le silence. Pendant plus de quinze ans, c'est Jean-Pierre qu'on retrouvera çà et là, entre le premier jour d'école et le boulot en CDI. Mais Mimi ne raconte pas vraiment l'histoire de Jean-Pierre.

Ouvrant grand les portes de la conscience de « JP », Sébastien Marnier nous livre les cogitations de ce personnage translucide au travers duquel on observe, déformé, teinté, un autre personnage. L'auteur met au centre de ce roman brutal la question de l'identité. Sa construction bien sûr, mais pas seulement : Mimi est une histoire de possession, de masques et de conflits intérieurs. Et surtout, Mimi raconte cette haine comme une poix froide sur le monde entier et qui empoisonne tout : les filles, le sexe, la famille, le travail, et surtout qui remplit ce personnage mal-aimé qui s'en sert comme d'une armature. Cette haine qu'on reconnait peut être plus qu'on ne voudrait, qui ne nous choque pas autant qu'on aurait aimé.

A première vue, Mimi peut donner l'impression d'être un lent, long et lourd monologue, verbatim volontairement puéril d'une réflexion qui cherche tant bien que mal à rester à la surface des choses. Mimi est autant fait de phrases de trois mots criblées de points d'exclamation que de laïus et digression comme autant de diversions destinées moins au lecteur qu'au personnage lui-même. Mais la vulgarité assumée que Sébastien Marnier fait peser sur l'ensemble lui permet de garder toujours à la limite du hors-champ une certaine complexité. La véritable histoire de Mimi se lit entre les lignes, en négatif. Au rythme des non-dits et des actes manqués, la lenteur de la narration permet au lecteur de précéder le personnage dans sa prise de conscience et de constater ses dénis et ses paradoxes, de le voir lutter pour eviter de faire face à ce qui le fait autant souffrir. Ce n'est pas l'histoire de « JP » qui fascine, mais la façon singulière qu'il a de ne pas la vivre, de toutes ses forces : Mimi est un livre qui ne raconte pas une histoire d'amour.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Rentrée littéraire de Libfly et du Furet du Nord et malheureusement, je n'ai rien de bien à en dire. Mimi est un livre vulgaire, pervers où plus en avance, plus on tombe dans une espèce d'obsession perverse. On suit JP, un enfant de la cité de ses cinq ans à l'âge adulte. Il est le cadet d'une fratrie de cinq frères au père violent. Il n'a aucune talent, pas de réel avenir à part celui de persécuter Barthélémy, alias Mimi, un garçon de sa classe, petit, blond, premier de la classe et qui a apparemment juste fait l'erreur d'exister. A partir de là, JP devient quelqu'un de très simple: un enfant/adolescent/homme persuadé que tout le monde le mate, que tout le monde veut "se le faire" et d'autres choses dont je n'oserai pas parler en public. L'écriture est rapide, les phrases déconstruites, le vocabulaire vulgaire. C'est presque la seule chose positive à dire: elle nous met tout de suite dans l'ambiance et trahit le caractère violent et obsédé sexuel du personnage principal. le reste, ce n'est qu'une succession de scènes de plus en plus crues, de plus en plus violentes et de plus en plus obscènes. Violence conjugale, harcèlement scolaire, viols, propos anti-homosexuels, les cinq cents pages de ce roman ont été pour moi, imbuvable. Je n'ai pu aller au-delà de la 300ème page, et je ne sais pas comment j'ai fait pour y arriver. Peut-être que certains aimeront, apprécieront le travail de l'auteur, l'histoire qu'il raconte au fil des pages (même si c'est celle sans détours et malsaine d'un homme violent, obsédé sexuel qui sombre peu à peu dans la folie). Pour ma part, c'était trop cru, trop malsain et trop violent.
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critiques presse (1)
Bibliobs
26 août 2011
Le premier roman de Sébastien Marnier est diablement fabriqué. Il possède l'énergie et la drôlerie d'un livre pour enfants. Il est poisseux et excitant comme un journal érotique. Et haletant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs

Videos de Sébastien Marnier (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sébastien Marnier
Dans “L'Origine du mal”, le grand thriller familial de Sébastien Marnier, Jacques Weber incarne le seul personnage masculin, patriarche affaibli, et haï par les femmes qui l'entourent, et il faut dire qu'elles ont de bonnes raisons.
Dans ce rôle, il est extraordinaire de monstruosité caressante : chef d'entreprise “ami de Charles Pasqua”, il garde son vin sous clé, balance des phrases antisémites vautré sur son canapé, et s'invite, en slip, dans la chambre de Laure Calamy… Un éclatant retour au cinéma de la part de ce grand comédien de théâtre, qui, tout récemment, a aussi impressionné, et ému, cette fois, en chef d'entreprise au bord du suicide dans la deuxième saison de “En Thérapie”.
Il nous parle de ces emplois de colosse aux pieds d'argile, mais aussi de Depardieu, et d'un désir, neuf, de cinéma. Il joue certaines de ses réponses, il module sa voix, fascinant animal au milieu des bêtes empaillées… 
Entretien réalisé à la galerie Design et Nature, située dans le 2ème arrondissement de Paris.
#jacquesweber #loriginedumal #sebastienmarnier
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