Le bon fils reçoit les siens, repasse les plats, essuie bave et rôts pour notre plus grand plaisir d'horribles voyeurs. Tenir la note tout en fredonnant un air de famille, comme d'habitude il saura faire. Toujours avec un pincement au coeur et ce goût amer en bouche. Mais aujourd'hui, pour la première fois, c'est lui qui se régalera sur la bête repue : il a une si appétissante belle-soeur !
A croquer.
En famille, bien sûr.
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- Arrête ça, Maurice, tu vas trop loin.
Sa voix chevrotait, et ils eurent l’air de ce qu’ils étaient, un homme encore fort rudoyant une petite vieille. Ils s’affrontaient du regard car malgré sa peur, Marthe ne désarmait pas.
- Tu aurais pu faire un effort, c’est un jour spécial, quand même. Je comptais sur toi.
- Tu n’as rien demandé de particulier. Et je ne suis pas une comédienne, ni une menteuse.
Elle crut qu’il allait perdre la tête et la frapper. Au lieu de quoi, il la relâcha.
- Je vois, finit-il par dire.
- Tu ne vois rien du tout, c’est bien ce qu’on te reproche.
Frédérique Martin : "Je sais que je travaille sur une nouvelle si je connais la chute" .L'écrivaine Frédérique Martin parle de son recueil de nouvelles J'envisage de te vendre, publié chez Belfond. Elle évoque les différences entre le travail d'écriture de roman et celui d'écriture d'un recueil de nouvelles. Elle décrit également le retravail avec son éditeur.