L'enfance de François Truffaut est souvent évoquée sous la forme imaginaire d'une délinquance ayant évolué, par la grâce de l'élan artistique, en une vocation cinématographique. Sous l'effet d'un sociologisme sélectif qui ne s'applique le plus souvent qu'à l'évocation des conditions dominées, cette enfance délinquante est conçue comme la conséquence d'une situation économique et culturelle précaire, propre au "milieu populaire" auquel François Truffaut appartiendrait. Il y a lieu de penser que cette représentation relève de la croyance.
L'enfance de Truffaut, passée en partie auprès de ses grands-parents qui lui apprennent à lire, l'amènent dans les librairies et lui offrent des livres, est loin de correspondre à la vision fantasmatique mais publique d'une enfance malheureuse.
"Le mardi, nous participions à la soirée-débat hebdomadaire du Studio Parnasse. A la fin de la dernière séance, le patron du cinéma, comme dans les jeux radiophoniques ou télévisés, posait aux spectateurs des colles sur l'histoire du septième art. Chaque réponse donnait droit à un billet gratuit. Cet animal de Rivette nous enfonçait tous. Il raflait les billets sous notre nez par douzaines (... )."
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