Bien fait ! Ca m'apprendra à parfois farfouiller dans les bibliographies de certains de mes auteurs préférés pour regarder comment ils ont commencé leur carrière littéraire.
le dernier soupir, paru aux éditions le Masque en 1994, dans sa sous-rubrique baptisée les reines du crime, est la première enquête de Kate Brannigan que ceux qui suivent
Val McDermid connaissent. Détective privée d'un mètre cinquante-huit plutôt dégourdie en informatique puisqu'elle sait jouer à Tetris, Kate est présentement maquée à Richard, un critique musical capable de porter un costume bleu électrique à carrure renforcée pour le faire paraître artificiellement plus large, une chemise noire sous une cravate en soie imprimée de volutes fluos, tout est dit. Un de ses amis rocker demande à Kate de retrouver un amour de jeunesse. Et pim pam poum ! J'aurais dû me méfier...
Quelle déception ! J'ai dû fournir un gros effort pour que tout le respect et toute l'admiration éprouvés pour l'auteure écossaise - soutien avant-gardiste de combats féministes et porteuse d'idées progressistes, engagée par respect pour ses grands-pères mineurs contre
Thatcher la fossoyeuse-de-la-classe-ouvrière - résistent à cette lecture sans exploser en vol. L'histoire est inintéressante, de niveau zéro sur une échelle de 1 à 10, composée de dialogues bavards-bavards, étirés jusqu'à se rompre. Là où 3 mots suffiraient, les répliques se succèdent en rafales inutiles sur plusieurs pages, rivalisant d'un pseudo-humour censé refléter l'esprit de Kate. Certaines scènes voulues cocasses sont affligeantes de lourdeur et de banalité. La vision donnée du monde du rock et de ses excès est un catalogue de clichés éculés. Last but not least, la traduction paraît avoir été réalisée à l'aide d'une hache peu affûtée. Un personnage qui « raconte des chars » et un autre qui joue au tetris sont les deux éléments marquants retenus de cette lecture.