De véritables témoignages classés par thème qui doivent permettre au lecteur de comprendre que les personnes séropositives sont toujours des êtres humains. le virus ne les a pas mutées en zombies. Certes les modes de contamination font peur et l'homme a tendance a craindre ce qu'il ne connait pas et la bêtise humaine est un puits sans fond. Apprendre a connaitre le virus, c'est aussi apprendre à ne pas rejeter la personne infectée.
Pendant 20 ans j'ai vécu dans un quartier où mon voisin était séropositif. J'avais 8 ans quand j'ai vu la première fois les marques du sarcome de Kaposi sur son visage et que j'ai découvert qu'un homme pouvait aimer un autre homme. Il partait régulièrement pour se faire soigner. Un jour il est parti et n'est jamais revenu.
Son compagnon l'a remplacé et a repris son salon de coiffure. Les voisins proches fuyaient et l'accusaient de tous les maux car il était homosexuel et séropositif. Chez moi tout le monde fréquentait son salon et personne n'avait peur des idées prėconçues sur le sang et les coupures des ciseaux. Il était sous traitement et sa charge virale était basse. Ma première coupe au carré et mes décolorations; c'est lui. Mon goût pour les mèches et la coiffure; c'est lui avec toutes les sorties de drag queens multicolores et leurs coiffures extravagantes.
Si j'avais fui en ayant peur de la contamination, je n'aurais jamais connu cet homme qui m'a appris adolescente à aimer et à dompter mes cheveux et que le vih ne s'attrape ni en parlant ni dans 1 bac de shampoing.
Commenter  J’apprécie         61
Véronique garde une image corporelle plutôt positive: elle n'a pas connu de changements très visibles, elle ne se sent pas rejetée par les personnes au courant de sa séropositivité et surtout ces dernières ne craignent pas son contact physique - quand elle-même se juge "pourrie, empoisonnée et empoisonneuses".