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Anne Wicke (Traducteur)
EAN : 9782226179760
303 pages
Albin Michel (22/08/2007)
3.67/5   186 notes
Résumé :
« Un homme coincé entre deux mondes vit et meurt seul. Cela fait assez longtemps que je vis ainsi, en suspension. »

Avec ce premier roman brillant et sensible, Dinaw Mengestu, jeune écrivain américain d’origine éthiopienne, s’impose d’emblée comme un auteur majeur. L’exil, le déracinement sont au cœur de ce roman qui révèle un extraordinaire talent d’écriture et une maturité singulière.

Le jeune Sépha a quitté l’Éthiopie dans des circon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 186 notes
Il y a des livres que l'on ouvre avec impatience et d'autres dont on ne sait pas grand chose et qui nous ont appelés , d'une façon ou d'une autre. Et quand ces livres nous apportent ce que l'on espérait en secret sans trop y compter, la lecture est envoutante.

C'est mon cas pour "Les belles choses que porte le ciel" , phrase extraite de l'enfer de Dante et qui nous narre le quotidien d'un Ethiopien vivant à Washington depuis 17 ans.
Propriétaire d'une épicerie, il se retrouve fréquemment avec ses copains d'immigrations , un Congolais , serveur et un Kényan , ingénieur. Leur jeu ? Lancer des noms de dictateurs africains et poser dessus une date et un pays.

C'est un livre que je qualifierais de "frais". On y aborde des thèmes comme l'immigration , l'intégration , la vie communautaire de façon nuancée, douce, avec beaucoup de pudeur et de retenue.
C'est une très belle histoire, bien écrite, touchante , où vont venir se mêler Judith et Naomi dans ce quartier défavorisé que les promoteurs veulent vendre aux riches.
Un vrai bon moment de lecture, avec des personnages attachants et qui ont le mérite de ne pas être caricaturaux , loin de là, contrairement à ce qu'on peut souvent lire.
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A dix-neuf ans, en 1987, Sépha a fui l'Ethiopie en pleine guerre civile. Il vit désormais aux Etats-Unis depuis une quinzaine d'années. Après de courtes études financées par son oncle également émigré, Sépha tient une épicerie dans la banlieue de Washington. Il retrouve régulièrement deux amis africains : Joseph, serveur dans un restaurant, et Kenneth, ingénieur. Ensemble ils boivent de la bière, jouent aux cartes et aux échecs, et testent cyniquement leurs connaissances sur les dictatures africaines.
Une jeune femme blanche, Judith, et sa fille de onze ans Naomi, métisse, viennent s'installer près de chez Sépha. Naomi lui rend souvent visite dans son épicerie, elle est capricieuse, drôle, intelligente. Ensemble, ils lisent à haute voix Les frères Karamazov. Sépha tombe rapidement amoureux de Judith et guette le moindre signe en retour...

La lecture de ce roman a été particulièrement fastidieuse. Peut-être est-ce dû à une pudeur/douleur de l'auteur qui n'évoque vraiment son pays et les atrocités dont il a été témoin qu'en fin d'ouvrage ?
Il y a des passages et des réflexions intéressants, émouvants : les lettres de son oncle aux présidents américains, la perception de l'Amérique comme terre d'accueil, différente pour Kenneth qui n'avait rien en Afrique et pour Sépha dont le père était avocat. La fin tragique du père de Sépha est également bouleversante...
Mais hélas, j'ai surtout rencontré beaucoup trop de longueurs : le quotidien de l'épicier dont le magasin périclite, les descriptions de la ville, les considérations sur l'oncle, les impressions sur le bus, etc.
Je ne suis pas du tout en phase avec ce style d'écriture - lente, faite d'allers-retours...
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Stephanos a immigré aux USA .Il vient d'Ethiopie, pays qu'il a dû quitter après la mort de son père, avocat influent assassiné pendant la révolution.15ans plus tard il a acheté une petite épicerie dans un quartier noir et pauvre de Washington D.C. situé à seulement 20 blocs de la Maison Blanche. Dans son rêve de se construire une vie à l'américaine il a eu le soutien de ses 2 amis immigrés eux aussi Kenneth le Kenyan et Joseph venu du Congo.
Le quartier où Stephanos vit et travaille commence à changer.
Les familles pauvres, toujours noires, quittent le quartier ou en sont expulsées. Arrivent pour les remplacer des familles plus aisées et blanches .De là à se sentir envahis il n'y a qu'un pas !
La nouvelle voisine de Stephanos, Judith, blanche, débarque à Logan Circle avec sa fille Naomi métisse
Stephanos va tomber sous le charme de la mère et de la fille et commence à se questionner sur sa position dans la société américaine ; quel avenir pour son épicerie qui périclite ?; lui faudra-t-il repartir au pays et rejoindre sa mère et son frère ? Quelle place un Africain comme lui, riche de son histoire de son passé peut-il trouver au sein de cette population noire américaine ?
Avec beaucoup de finesse et de talent ce jeune auteur américain d'origine éthiopienne nous relate l'histoire universelle de l'homme .déplacé au gré des évènements politiques
J'ai été conquise par ce récit ; j'ai aimé l'atmosphère tout à la fois fataliste et optimiste .Pour moi ce premier roman est une réussite et Dinaw Mengestu un auteur à suivre
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« Par un pertuis rond je vis apparaître
Les belles choses que porte le ciel
Nous avançâmes et une fois encore, vîmes les étoiles »

C'est le blues de l'exilé, le spleen du migrant, la complainte des rêves brisés, l'espoir déçu d'une vie meilleure promise par cette sortie de l'enfer décrite dans ces vers de Dante.

Flotter entre deux mondes, ne plus trop savoir qui on est et où on va, car la douleur de l'exil est encore trop forte, telle est l'émotion diffuse qui imprègne ce roman sur la vie de Sepha Stephanos, un immigré éthiopien installé comme épicier dans un quartier en rénovation de la capitale américaine .

Sepha, le narrateur raconte ses amis, Kenneth, le Kenyan et Joseph, le zaïrois, avec lesquels il partage de mémorables soirées bien arrosées à jouer au quizz des dictateurs et des coups d'état de leur continent. Tous les trois ne font pas que vivre la pauvreté en Amérique, avec des petits boulots mal payés, des études surréalistes, ils disent aussi le mal du pays, l'isolement, le manque des proches, les rêves vite déçus. Les mérites comparés des colonels et des généraux pour faire des dictateurs accomplis est plein d'un humour désabusé.

Sepha raconte aussi le déclassement brutal de l'exilé politique qui est parti du jour au lendemain, suite à l'irruption des soldats dans sa vie, son père battu à mort , sa ville à feu et à sang. C'était le coup d'état d'un sinistre colonel, Mengistu Haile Mariam, qui a déboulonné un empereur d'opérette, le récit fait froid dans le dos.

Pas facile de se stabiliser dans un environnement en constante évolution. Autour de l'épicerie le quartier change, plus de mixité raciale et sociale, avec l'arrivée de Judith et Naomi, une amitié compliquée, mais aussi plus d'expulsions des pauvres. Le temps semble arrêté dans l'épicerie autour de la lecture de grands auteurs.

Un très beau roman, lent au début qui chemine dans les méditations et la dépression latente de son narrateur à la recherche de son point d'équilibre, observateur de son monde, qui nous parle de toutes sortes de fractures, sociales, raciales, familiales, culturelles, et comme si les conflits qu’on croit lointains pouvaient couver aussi autour des immeubles vétustes d'une Amérique en panne de rêves .
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J'en attendais peut-être plus.... Un regard sur la vie entre deux : son pays d'origine, son pays d'adoption. Mais le livre a trop de longueurs pour que j'accroche.
Ce livre manque également d'émotion à mon goût. Les seules présentes c'est quand sont racontés, fugacement, les événements d'Ethiopie (et l'assassinat du père) préalables à la fuite du personnage central, depuis installé aux Etats-Unis.
Le roman s'attaque à la difficulté d'être de là-bas et d'avoir du mal à être désormais de ce nouveau pays. le sujet me plaisait, les descriptions du réseau de bus de Washington un peu moins....
Un peu déçue en un mot....
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
'Si ça te manque tellement, lui hurla-t-il un jour, pourquoi tu n'y retourne pas ? Comme ça t'auras plus besoin de dire sans arrêt, 'C' est comme l'Afrique', et 'On dirait l'Afrique'. Mais tu veux pas y retourner. Tu préfères que ça te manque confortablement ici plutôt que la détester chaque jour sur place.' Joseph n'avait rien à répondre à cela. Pour une fois, sa grandiloquence symbolisante le dépassait, lui aussi. Les mots 'Voilà ce que c'est qu'être Africain' planaient sans cesse au-dessus de toute conversation que pouvait avoir Joseph. C'était parfois miraculeux, sa façon d'arriver à caser ces mots-là. Il n'y avait pas de sport au monde qu'un esprit africain ne pût comprendre mieux que personne.
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Il y a quelque chose de perturbant dans le printemps à Washington, comme un conte édifiant mettant en garde contre une trop grande complaisance et des attentes trop fortes, qui semblent inscrites dans l’herbe et dans les arbres. Je croyais avoir appris depuis longtemps à juguler ces attentes, mais ça n’empêche rien, pars vrai ? Nous oublions qui nous sommes et d’où nous venons, et nous croyons avoir droit à beaucoup plus que ce que l’on mérite
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"Tu sais, les enfants ne devraient pas parler comme ça", lui dis-je un jour.
Elle haussa à nouveau les épaules, en baissant les yeux d'une façon qu'elle semblait avoir répétée.
"Je sais, dit-elle. Mais je ne suis pas une enfant.
- Tu es quoi, alors ?
- Je suis une adulte.
- Tu as onze ans.
- Et toi, tu as quel âge ?
- Beaucoup plus.
- Et alors, tu veux prouver quoi ? Que je dois être stupide jusqu'à ce que je sois plus vieille ?
- Exactement. Pourquoi crois-tu que les gens aiment les enfants ?"
Un après-midi, nous avions épuisé tous nos sujets de conversation, il nous fallut en inventer de nouveaux. A l'issue de sa visite, nous avions créé tout un univers alternatif, uniquement peuplé d'animaux. Le monde s'en trouvait bien simplifié. Debout devant la caisse, les coudes à peine posés sur le comptoir, Naomi avait fait ce qu'elle savait le mieux faire. Ordonner.
"Raconte-moi une histoire", dit-elle."
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'Si ça te manque tellement, lui hurla-t-il un jour, pourquoi tu n'y retourne pas ? Comme ça t'auras plus besoin de dire sans arrêt, 'C' est comme l'Afrique', et 'On dirait l'Afrique'. Mais tu veux pas y retourner. Tu préfères que ça te manque confortablement ici plutôt que la détester chaque jour sur place.' Joseph n'avait rien à répondre à cela. Pour une fois, sa grandiloquence symbolisante le dépassait, lui aussi. Les mots 'Voilà ce que c'est qu'être Africain' planaient sans cesse au-dessus de toute conversation que pouvait avoir Joseph. C'était parfois miraculeux, sa façon d'arriver à caser ces mots-là. Il n'y avait pas de sport au monde qu'un esprit africain ne pût comprendre mieux que personne.
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-J'ai déjà bu une bouteille de vin. C'était mon cadeau de Noël, au travail. Deux bouteilles de rouge bon marché que personne ne commande jamais.
-Mais tu l'as bu quand même.
-Bien sûr. Je suis un homme qui a du goût, pas des moyens. Je l'ai bu en lisant du Rilke en allemand.
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Videos de Dinaw Mengestu (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dinaw Mengestu
Bret Anthony Johnston et Dinaw Mengestu à la librairie Millepages pour le festival America le 13 mai 2016
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