Recension :
le Ruban de satin bleu
Par
Nicole Mercier-Thomasson
★★★★★
Éditions du Mot Passant (Villeurbanne)
Etant passionné par la période charnière entre le dix-neuvième et le vingtième siècle, j'ai adoré ce roman de
Nicole Mercier-Thomasson, qui s'annonce d'emblée comme quasiment historique à la façon d'Emmanuel le Roy Ladurie – on y suit les humbles de ce monde plutôt que les puissants -, mais avec une belle profondeur. le personnage principal est un colporteur, Léonard Trémolin, marchand de rubans, de tissus, de boutons – un mercier, en quelque sorte - qui arpente les chemins du Haut Forez et de la plaine en contrebas, vendant ci, séduisant là, semant à tout va, peu désireux de se fixer. Mais Trémolin se découvre des affects et des attaches, puis une parenté inattendue – je ne dévoile pas les mécanismes subtils de ce récit. Tout est bien, sauf que, soudain… notre colporteur est accusé de meurtre ! Mercier-Thomasson nous fait battre le coeur et nous enjôle par ses talents de conteuse, jusque dans la prison qui abrite le malheureux colporteur. On suit l'affaire avec passion, jusqu'à un dénouement épistolaire surprenant.
le ruban de satin bleu est un roman bien troussé, qui se lit vite et avec intérêt. L'aspect terroir est mis en valeur de plusieurs manières, par le langage ou le dialecte des monts du Forez (un glossaire est fourni) et par tous les procédés et outils d'autrefois, qui sont décrits et développés avec beaucoup de soin. Assurément, voilà un beau cadeau de Noël pour qui s'intéresse à notre région !