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EAN : 9782355772832
240 pages
La rumeur libre Editions (29/03/2023)
4.25/5   2 notes
Résumé :


Micolet Hervé
Hervé Micolet est né en 1965 à Lyon. Enseignant-Chercheur à l’Université, domaine Lettres, il a publié des ouvrages et articles littéraires ou scientifiques. Une première période poétique apparaît entre 1989 et 1995, dont : La Lettre d’été (Cheyne éd., 1989), L’Enterrement du siècle (Gallimard, 1992), La Conférence sur les Étrusques (Deyrolle, 1994), Sur un séjour en Grèce (Cheyne, 1995)… Dans le champ universitaire, notamment De... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Avec Les Cavales I, Hervé Micolet fait un retour époustouflant sur la scène poétique. On se lance un peu inquiet dans la lecture de cet ouvrage hors norme, poésie en vers déployée en une suite de strophes légères, d'un lyrisme puissant mais obscur, porté par une langue contemporaine qui se ressource aux siècles passés. C'est un hymne païen puis pagano-chrétien qui ne ressemble à rien qu'on connaisse déjà. Puis, à mesure que cet hymne progresse, en cavale, au gré d'enjambements qui s'enchaînent fantastiquement et à toute allure, dans une langue d'une énergie endiablée, surgit, en filigrane d'abord, puis de manière de plus en plus saillante, la figure de la mère morte jeune. C'est alors qu'apparaissent l'ampleur et la folie extraordinaires du projet d'Hervé Micolet : pour écrire un livre sur cette femme tant aimée et surtout regrettée, il lui aura fallu non seulement avaler tout un pan de la littérature lyrique – de Lucrèce à Boccace en passant par Dante et Pétrarque – mais surtout, ce qui est extraordinaire et sans précédent, apprendre véritablement à parler et à maîtriser une langue disparue, préclassique, que plus personne ne parle aujourd'hui et qui seule, par son énergie, sa richesse, ses libertés syntaxiques, pouvait être à la mesure du lyrisme à déployer. Dans cette chevauchée langagière, traversée par les thèmes de la mélancolie, de la tristesse ou de la mort, aux moments épiphaniques d'une rare intensité, Hervé Micolet érige un tombeau à la mère. Rien d'archaïque ou de passéiste, on l'aura compris, dans cette grande aventure lyrique. le résultat est magnifique et bouleversant. Hervé Micolet, qui a déjà rejoint les grands poètes du deuil – Paul Eluard, Michel Deguy, Jacques Roubaud, Valérie Rouzeau –, amorce avec ce premier tome une série de Cavales qui sans doute n'a pas fini de nous surprendre.

Agnès Fontvieille Cordani (Université Lumière Lyon 2)
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Mémorables sont ces lieux
  
  
  
  
… Mémorables sont ces lieux
où l’on s’attable, où de chacun
par son prénom, Cléon, Callias
ou Simonide, on saurait la juste place
si la maison s’écroulait sur ses convives,
et certes comme toute bonne maison celle-ci
aussi est bonne à fuir
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Frères tout autour
  
  
  
  
Frères tout autour
qui vous placez aux points cardinaux
et bougez d’un petit pas, qui cherchez
à bon droit de repasser la porte
et vous enfuir, vous tenir ensuite
au plus loin du cercueil sur la terrasse
frappée du plein éclat, sans doute
ce fut déraisonnable que d’avoir dû voir
si longtemps son regard nous suivre tous
et chacun, se mouvoir ainsi
en ses mouvements échappés
sur chacun et sur tous à la fois,
chacun pouvant se croire
être vu en particulier et le seul
à être vu sans qu’il en tire un privilège,
pas même celui d’être en faute,
si grand encore est la vanité,
ou de n’être qu’une chose, chose
cependant, lui aussi …
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Nature
  
  
  
  
… Nature
sempiternelle qui tue les siens
sans ordre, se pâmant d’aise
pendant la lutte d’agonie
où elle a autre chose à faire, elle
que tout indiffère et qui se poursuit
comme elle est, n’intervenant en rien
où elle ne fait que laisser dire croyants
comme incroyants. Pauvres de nous
qui dirions des bêtises semblables
à des consolations ou des rancunes,
ou qui perdrions la parole sans même savoir
s’écrier Miserere, ose
enfin dire ce que tu as vu toi,
ajoute
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Si quelqu’un pouvait
  
  
  
  
Si quelqu’un pouvait dans quelque bonne maison
comme étant son hôte, à soi-même se dire,
et point trop humilié après qu’il a fini sa chose,
que c’est bien, que c’est juste et, en plus,
que ça tient, nous aurions là un geste
univoque à Dieu, tel qu’il œuvre puis après
se repose
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des ruines
  
  
  
  
des ruines
qui ont fait leur nuit et se rallument
jusqu’à leur épuisement sur terre
où elles s’effaceront, comme toute trace
dans un bon travail.
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