Les légendes me fascinent.
Je ne sais depuis quand et pour encore combien de temps. Ce que je sais en revanche, c'est que je n'oublie jamais une légende. Je suis ébahie par le côté mystique, ancien et bien souvent magique des légendes.
Tout comme les contes et les prophéties qui en font l'essence, les légendes ne nous quittent jamais vraiment. Il y a toujours une part d'elles qui reste en nous.
Que ce soient les contes des frères Grimm qu'on nous racontait avant de dormir ou les contes de Perrault que Disney a mis sur grand écran et dont les chansons font partie intégrante de notre enfance, tout le monde se souvient encore, au moins un peu, de ces histoires. La Belle au bois au bois dormant qui est condamnée à se piquer le doigt avec l'aiguille d'un rouet qui la plongera dans un profond sommeil de cent ans. Cendrillon qui doit revenir du bal avant que minuit sonne au risque de voir son carrosse retrouver son état de citrouille. La Bête qui doit trouver un être qui l'acceptera malgré son apparence de monstre et ce, avant que la rose ne perde son dernier pétale où il en mourra. La petite Sirène qui, avant que le soleil du troisième jour ne se lève, doit conquérir le coeur du Prince où elle deviendra une âme en peine au service d'Ursula.
Ces prophéties, ces destins auxquels les personnages sont promis par des fées plus ou moins bien intentionnées, ne peuvent être modifiés. Les personnages des contes n'ont en règle générale aucun libre arbitre. Et s'ils pensent en avoir un, ce n'est rien de plus qu'une illusion. Peu importe la force avec laquelle ils se démènent et essayent de lutter contre, les prophéties qui dictent leur avenir, ils ne peuvent rien faire pour l'empêcher.
L'exemple le plus marquant qu'on ne peut pas lutter contre une prophétie est sans doute l'immense et grandiose saga de Joanne Rowling : Harry Potter. L'adolescent est promis à mourir de la main de Voldemort et tout du long, Albus Dumbledore, et plus largement tous les professeurs de Poudlard, savent qu'il doit en être ainsi pour sauver le monde des sorciers.
« Celui qui a le pouvoir de vaincre le seigneur des Ténèbres approche. Il naitra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois. le seigneur des ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le seigneur des ténèbres ignore. Et l'un devra mourir de la main de l'autre, car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit. »
Et oui, je m'en souviens par coeur. Quand je vous dis que je suis fascinée par les légendes et qu'elles ne me quittent jamais vraiment.
Une autre légende qui me fascine est liée à ce qu'il y a avant la naissance. Et intrinsèquement lié de ce fait à la vie après la mort. Il y a beaucoup de théories sur ces deux sujets, mais concentrons-nous sur celles qui se rapportent au tout début de notre vie. Pour certains, nous naissons dans des champs : les garçons dans des choux et les filles dans des roses. Pour d'autres, ce sont des cigognes qui nous posent délicatement devant la porte de la maison de nos parents. Puis encore pour d'autres, puisque nous ne faisons que répéter un même cycle éternellement, nous ne faisons que renaitre après notre vie précédente.
Ces histoires sont toutes magnifiques. Mais ce n'est pas elles qui m'ont le plus marquée.
La légende qui m'a le plus marquée est celle des anges. Alors je ne sais absolument plus qui me l'a racontée (ce qui est sacrément dommage) et je ne sais pourquoi elle ne s'est pas contentée de rentrer par une oreille puis de ressortir par l'autre, mais en tout cas, il m'arrive très très très souvent d'y repenser.
Tu vois le petit creux qu'on a toutes et tous au-dessus des lèvres, situé juste au-dessous du nez ? La légende raconte qu'il n'est pas sur notre peau à l'origine. Que cette forme est absente de notre visage lorsque nous nous trouvons encore dans le ventre de notre génitrice. En réalité, durant tout le temps que nous passons à l'abri du monde, protégé dans le ventre de notre maman, nous avons la connaissance absolue. Nous savons ce qui nous attend avant la vie et ce qu'il y a après la mort. Nous avons connaissance de tous les secrets de l'univers. Et à la seconde où nous quittons le liquide amniotique, un ange pose un doigt sur nos lèvres et nous fait jurer de garder le secret.
Alors, est-ce que tu regarderas ce creux encore de la même manière la prochaine fois que tu croiseras ton reflet dans un miroir ?
Et c'est justement ce que font toutes les légendes : elles nous poussent à nous poser des questions. Puisqu'elles contiennent une part de fiction mais aussi toujours une part de vérité. Tout ce qu'il nous reste à faire est démêler la fiction de la réalité. le vrai du faux. le blanc du noir.
La Dame du Lac n'a jamais été un personnage central des oeuvres traitant de la légende arthurienne.
Que ce soit livre ou film, univers où Nimue et la Dame du Lac sont deux personnages bien distincts ou alors une seule et même personne, La Dame du Lac est bien peu représentée. le roi Arthur, ou quelques fois Merlin, sont plus souvent mis en avant. Dans
Cursed La Rebelle, c'est tout le contraire. Nimue, une jeune adolescente Fae qui est la future Dame du Lac, est le personnage principal et ce sont ses aventures qu'on va suivre tout du long.
Alors je ne dis pas que les légendes qui ont toujours des hommes comme personnage central sont nulles et qu'il faut les réécrire. Simplement, cela fait toujours du bien de pouvoir s'identifier au personnage et voir la même histoire mais d'un autre point de vue ne peut qu'être bénéfique.
Car s'il y a une différence fondamentale entre les oeuvres qui traitent de la légende arthurienne et
Cursed la rebelle c'est bien celle-là : le point de vue. Dans ce livre, l'intrigue ne prend pas racine à l'époque du roi Arthur. Mais des années auparavant. Des décennies plus tôt. Et qui sait, peut-être même des siècles ?
J'ai toujours aimé les histoires et encore plus les prologues. Ils me donnent l'impression que je ne lis pas de la fiction, mais bel et bien quelque chose qui a réellement eu lieu. Un peu comme un fait historique. Et si j'aime les parts d'ombre dans les romans, car ils laissent une place immense à l'imagination et à l'écriture de fanfictions, j'aime aussi les histoires qui nous apportent des réponses. J'aime toutes les histoires qui traitent de « l'avant ».
Avant le roi Arthur.
Avant qu'il ne meure et qu'il ne rejoigne le lac.
Avant qu'il ne se batte pour la liberté de son peuple.
Avant que Merlin l'enchanteur et les chevaliers de la table ronde ne l'aident à devenir un futur roi.
Avant que la Dame du Lac ne lui remette l'épée des premiers rois.
Avant… avant La Dame du Lac.