Tome 7 très dense ! Je vais tâcher d'en dire un maximum sans spoiler !
Tome 7 où le passage à l'acte avec la tentative de suicide commune de Reiji et sa mère à la fin du tome 6 fait exploser la tension contenue durant les 6 derniers tomes. On commence à respirer bizarrement.
Le passage à l'acte est terrible et en même temps contient en lui une possible solution, une potentielle sortie du cercle vicieux de la violence, c'est le moment où les consciences s'éveillent, où les mensonges sont révélés et où la violence s'exprime ouvertement, sans doute possible.
C'est un tome où les déviances des adultes commencent à être révélées et “la société” commence à punir.
Ce tome me fait penser au manga “Les liens du sang” d'
Oshimi Shuzo. L'enfant fusionné à la mère ne peut pas développer son identité propre. Par le passage à l'acte suicidaire, Reiji semble abandonner et se laisser envahir complètement par sa mère comme un alien qui aurait pris possession de lui mais en même temps il pouvait trouver dans la mort un moyen d'échapper à sa mère, couper le lien de façon radicale. Ça semble être le cas, dans ce tome Reiji s'affirme et ça fait du bien, il semble moins apathique, il agit, il affirme ses besoins. Il n'y a d'ailleurs pas que Reiji qui s'affirme ! Un personnage semble ramené à la vie avec la potentielle mort de la mère.
Dans ce tome, le personnage de Gen, le pote harceleur prend une autre ampleur, on comprend davantage son comportement erratique.
Ce tome parle aussi de la découverte du sentiment amoureux notamment lorsqu'on est homosexuel. Une thématique qui semble se retrouver dans le manga nouvellement sorti “The summer Hikaru Died”. Je ne suis pas homosexuelle alors je ne sais pas ce que ça fait mais je me dis que ressentir la violence des premiers sentiments amoureux pour un individu du même sexe que soi dans une société pas franchement open doit poser des questions sur ce que c'est que c'est que l'amour, bien plus que lorsqu'on a des attractions “dans la norme”. Ce sont ces questionnements qui semblent ressortir.
Souvent quand je lisais Boy's Abyss, je me disais mais à quoi bon, j'avais le sentiment de me complaire dans le crado, dans le malsain sans possibilité de s'en sortir. Tchako et Reiji essayaient de se battre, de poser des actes pour se libérer et il y avait toujours un adulte pour leur foutre des bâtons dans les roues. Je sens comme un petit vent d'espoir dans ce tome mais peut-être que c'est la force du cycle de la violence et de ce manga. Nous laisser toujours croire qu'on va s'en sortir avant de nous replonger la tête dans l'eau !