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EAN : 978B079P6N2C9
220 pages
(07/02/2018)
3/5   1 notes
Résumé :
Extrait:Depuis un an que le malheureux Jacques Errant avait été jeté dans un cachot noir comme une cave, il n'avait vu âme qui vive, hormis des rats et son gardien, qui ne lui parlait jamais. Et il ne savait pas, et il ne pouvait pas savoir de quoi il était accusé, et s'il était accusé de quelque chose.Il se disait souvent :? C'est curieux qu'on m'ait retiré de la circulation sans me dire pourquoi, et que, depuis un an, je sois toujours en quelque sorte suspendu à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je suis allergique aux nouvelles sauf quand elles sont bonnes.
Le jeu de mot est sans doute éculé mais par ces temps moroses on me pardonnera j'espère cette timide tentative de soutien moral aux populations gagnées par la phobie de l'infâme COVID-19.
Plus sérieusement c'est la découverte du surréaliste "le concombre fugitif" lors de mes pérégrinations sur le NET qui m'a catapulté vers ce recueil d'Octave Mirebeau.
Rien d'extraordinaire mais un ton gentiment grinçant, un regard non-conformiste, un discours militant voire anarchisant rendent cette lecture très plaisante.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Extrait de "Le petit gardeur de vaches"


Messieurs les jurés,

Durant les longs mois de ma pénible détention dans la prison de C…, j’ai acquis la certitude que les juges d’instruction, les procureurs de la République, et, en général, tous les magistrats qui ont sur les hommes charge de vie et charge de mort, se font une effroyable et très fausse idée des actions humaines. Leur intelligence du crime ne va pas au delà de certains faits classiques, de certaines conceptions arbitraires auxquelles ils rattachent, avec un odieux et mécanique entêtement, tous les crimes qu’ils ont mission d’élucider et de punir. Dans les crimes, que j’appellerai philosophiques, ils ne tiennent compte de rien, ni de la sensibilité particulière à chaque individu, ni des raisons morales, naturelles, éternelles, supérieures, par leur immuabilité, aux lois — à la Loi, si vous aimez mieux, capricieuse et vaine, qui change avec le temps, avec les gouvernements, avec les majorités parlementaires, avec le diable sait quoi ! Les magistrats sont bornés, ignorants, routiniers, essentiellement romantiques et féroces, par indifférence, quand ils ne le sont pas par tempérament. Ils sont magistrats, enfin. D’ailleurs, je ne puis admettre qu’un homme ait osé se dire, à un moment quelconque de sa vie : « Je serai juge ! » Cela m’épouvante. Ou cet homme a conscience de la responsabilité effrayante qu’il assume, et, dans ce cas, c’est un monstre ; ou il n’en a pas conscience, et dans ce cas, c’est un imbécile. Imbéciles et monstres, voilà par qui nous sommes jugés, depuis qu’il existe des tribunaux !
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Extrait de la nouvelle "Vers le bonheur"

Remarquez que je n’ai rien, absolument rien à reprocher à ma femme, rien, sinon d’être femme. Femme, voilà son seul crime ! Femme, c’est-à-dire un être obscur, insaisissable, un malentendu de la nature auquel je ne comprends rien. Et ses griefs sont les mêmes à mon égard. Elle me reproche uniquement d’être un homme, et de ne me pas plus comprendre que je ne la comprends. Car, en vérité, je ne la comprends pas. J’ai sondé tous les mystères de la vie ; j’ai arraché leur secret à bien des êtres avec qui je n’ai rien de commun, dont le langage et les habitudes diffèrent des miens autant que la chenille diffère de l’alouette. Ce que cherche le chien, ce que veut le chat, observateur et démoniaque, où va l’effrayant corbeau, je le sais. De la femme, je ne sais rien, rien, rien. Je n’entre pas plus en elle que dans l’âme d’un dieu, dans le rêve d’une anémone marine.
— Ah ! pourquoi n’as-tu pas un front de cristal ? disais-je à ma femme… Je verrais le mécanisme prodigieux de ton cerveau, je surprendrais le fonctionnement affolant de ta pensée. Tu ne serais plus pour moi l’inexplicable et vivante image que tu es… Et puis, qui sait ?… avec délicatesse, au moyen d’une fine pointe d’or, comme un horloger corrige le mouvement d’une montre, je pourrais peut-être te régler à ma fantaisie.
Et elle me répondait :
— Et toi, mon bien-aimé…
Pourquoi ta poitrine n’est-elle pas transparente ?… Je connaîtrais peut-être la raison des battements de ton cœur, et je les mettrais à l’unisson des battements du mien.
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Extrait de "?"

D’ailleurs, où que l’on aille et quoi que l’on voie, on ne se heurte jamais qu’à du désordre et à de la folie. Et la plus grande folie est de chercher une raison aux choses. Les choses n’ont pas de raison d’être, et la vie est sans but, puisqu’elle est sans lois.
Si Dieu existait, comme le croit vraiment cet étrange et anormal Edison qui s’imagine l’avoir découvert dans le pôle négatif, pourquoi les hommes auraient-ils d’inutiles et inallaitables mamelles ?
Pourquoi, dans la nature, y aurait-il des vipères et des limaces ? Pourquoi des critiques dans la littérature ? Et pourquoi, moi aussi, serais-je allé à La Bouille ?
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Extrait de "?"

Il n’y a pas de meilleure objection à la théorie des causes finales que le déconcertant spectacle d’un départ, ou d’une arrivée de touristes, en quelque endroit que ce soit.
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Vidéo de Octave Mirbeau
Le livre est disponibles sur editions-harmattan.fr : https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_ecrivains_decadents_et_l_anarchisme_une_tentation_fin_de_siecle_alexandre_lecroart-9782336410142-78065.html ___________________________________________________________________________
La fin du XIXe siècle est marquée par une série d'attentats anarchistes. Ces actes récoltent le soutien d'écrivains d'avant-garde comme Paul Adam, Octave Mirbeau et Rémy de Gourmont. Ces affinités avec l'anarchisme étonnent, venant d'écrivains résignés et élitistes qui rejettent la politique au profit de la littérature. Cet ouvrage examine l'influence qu'a exercée l'imaginaire de la décadence sur ces écrivains. Véritable mythe de la fin du siècle, la décadence donne naissance à une esthétique littéraire : le décadentisme. Mais elle agit également sur les anarchistes, qui y voient l'occasion de faire émerger une société nouvelle. Cette analyse jette ainsi un regard nouveau sur les liens entre politique et littérature. La bombe et le livre se superposent, l'utopie anarchiste et l'imaginaire décadent se télescopent. Ce cocktail détonnant laisse entrevoir une intense période de création littéraire et d'ébullition politique. Il questionne les représentations du progrès et de l'histoire, et signale l'émergence de l'artiste d'avant-garde, révolutionnaire en art et en politique.
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Bonnes lectures !
Crédit : Rudy Matile, la prise de son, d'image et montage vidéo
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