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sur 546 notes
Abandonné à la page 72 (ce roman en compte 219) pour cause de déception et surtout d'un profond sentiment d'ennui. J'ai lu pas mal de titres de Patrick Modiano, étant au fil du temps de plus en plus réticente à ouvrir ses romans tant ils se ressemblent et tant j'arrive à les confondre.
Celui-ci, "La place de l'Etoile", couronné par plusieurs prix, semble être l'un de ses meilleurs livres d'après diverses critiques. Alors, j'avais quand même décidé de faire un effort et de le découvrir. Et puis, Patrick Modiano allait évoquer la guerre de 39-45 et la question juive... Ce sujet incontournable me tient à coeur et j'ai lu avec passion et grand intérêt des livres de Simone Veil (Une vie) ou ceux de Primo Levi, ou encore des témoignages "Paroles d'étoiles".
Je m'attendais donc à ce que Patrick Modiano écrive un beau roman, traitant des heures noires de la guerre et de la persécution de ses frères en religion... et je suis dépitée lorsque je constate qu'il aborde le sujet en créant un (anti)héros qui a de la sympathie pour les SS et la gestapo; même s'il s'agit-là d'une forme d'humour à prendre au second degré. Je passe peut-être à côté de cet ouvrage, mais je ne goutte absolument pas cet humour.
Dès la première page le ton est donné avec des réflexions antisémites et des insultes racistes. le livre date de 1968... à cette époque cette écriture pouvait peut-être passer, cet humour était peut-être tolérable, peut-être était-ce bien vu de pouvoir rire de tout... 50 ans plus tard il me semble que ceci n'est plus de mise, qu'on ne peut plus gouter ces mauvaises plaisanteries. le texte a bien mal vieilli certainement à mon goût, même si l'on pardonne à Patrick Modiano de l'avoir écrit, car il sait de quoi il parle étant lui aussi de confession israélite.
Beaucoup de superbes livres m'attendent sur les rayonnages de mes bibliothèques, alors je ne veux pas gaspiller mon temps à lire des ouvrages qui me déplaisent ou me heurtent par leur contenu. Je veux privilégier la beauté au dépend de l'horreur.
Au revoir monsieur Modiano, l'heure de notre dernier rendez-vous a sonné.
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Très grosse surprise que ce premier roman de Modiano que je n'aurais pas imaginé une seconde dans ce registre dérangeant, presque violent, peuplé d'ombres, d'obsessions et de fureurs.
Il faut vite lâcher prise car dès les premières pages le rationnel s'évanouit pour forcer le lecteur à l'intérieur d'un crâne, celui peut-être du jeune juif Modiano ayant hérité à la naissance des fantômes de la guerre, où se croisent, s'entrechoquent et se contredisent toutes les figures mais aussi les anti-figures juives les plus inimaginables, le collabo, le trafiquant, l'esthète, la brute, le dépravé, côtoyant la victime, l'errant, le magnifique, l'intellectuel, et tout ce monde se fondant dans un maesltröm brutal avec les potentats collaborationnistes et les élites intellectuelles français de l'époque.
Cette fausse autobiographie hurlée qui se lit comme on vit un cauchemar m'a coupé le souffle. une fois les yeux rouverts, elle appelle à une troublante réflexion sur la culpabilité, la complexité dissimulée derrière les faux-semblants des représentations mentales, l'abjection d'une époque que la société de 1968 n'avait pas encore entièrement digérée.
Magistral.
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Ce premier roman de Patrick Modiano est plutôt déroutant, mais tellement brillant, il a d'ailleurs reçu plusieurs prix. On entend dire souvent que cet auteur écrit toujours le même roman, mais celui-ci est très différent, on est à des années lumière de Dora Bruder ou Rue des boutiques obscures. Toutefois son oeuvre commence comme un feu d'artifice, les éléments qui la marqueront sont déjà bien présents. On est habitué à sa douce musique et à ses errances dans Paris, ici nous serons perdus dans le temps, parcourant le vingtième siècle des années 1920 à la fin des années 1960, mais nous trouvant beaucoup sous l'Occupation.

On aurait pu s'attendre à un magnifique roman plein d'harmonie, comme Dora, mais on se trouve en compagnie de Raphaël Schlemilovitch, un anti-héros juif antisémite et collabo. Il traverse le siècle en hurlant sa haine des juifs, de manière à la fois délirante, et pleine d'humour. Il ne faut évidemment pas prendre ce roman au sens premier, sous peine de lui faire dire exactement le contraire de ce qu'il proclame, avec une lecture littérale, on ne peut qu'être choqué de tels propos à la gloire de la Collaboration et des nazis. Raphaël est un jeune juif cosmopolite, issu d'une famille très riche, mais qui connaît à peine son père, il est sud américain, mais est né à Paris par hasard. Il parcourt le siècle, rencontrant des figures juives historiques ou imaginaires, telles que Dreyfuss, Benda ou Blum. Il raconte comment il les côtoie, mais surtout il est l'ami des grands écrivains collabo, comme Brasillach, Drieu et surtout Céline, sans compter qu'il participe aux agissements du gouvernement de Vichy et de la Milice en aidant Darlan, Pétain et d'autres figures tout aussi sympathiques. Il se veut plus antisémite que le pire de ces personnages, écrit des pamphlets au vitriol, pratique la traite des blanches, tue son meilleur ami et autres joyeusetés du même style. Donc il faut absolument comprendre le contraire de ce qui est écrit, sous peine de passer complètement à côté. L'humour est parfois un peu lourd et très noir, mais ça ne m'a pas du tout dérangée. Raphaël raconte plusieurs versions de son « histoire », une fois il se fait exécuter sur le front russe, une fois dans un Kibboutz ou bien finit dans la clinique du Docteur Freud. Toutes les figures du juif véhiculées par les nazis y sont étudiées.

Si on arrive à lire entre les lignes, on y trouvera ce qui fonde son oeuvre : le poids d'un père collaborateur, juif justement, avec qui il a eu des rapports épisodiques et difficiles. D'ailleurs, plusieurs personnages représentent la figure du père : Schlemilovitch Senior, le vieux professeur de lettres un peu gâteux, Céline, le vicomte etc. Il en faut toute une palette pour recréer l'image de cet absent qui prend tant de place dans sa vie. Les bases sont lancées et Modiano pourra se consacrer à la quête de son identité et de sa mémoire familiale de manière plus harmonieuse et apaisée dans ses nombreux autres romans.

De plus ce livre est vraiment très très bien écrit et parle de la littérature avec passion et conviction, même ce sont des auteurs que je ne connais que de nom. Il faut aussi replacer ce roman polémique dans le contexte de l'époque, tout début 1968, un contexte complètement différent du nôtre. On ne peut donc pas le juger avec les critères de notre temps marqué par le politiquement correct, parfois bien sirupeux. Avec le contexte de la pandémie, l'antisémitisme ressurgit et c'est terrible, mais à l'époque, l'épisode de la Collaboration n'était pas encore bien connu, analysé et digéré. On sait que les enfants de la génération de Modiano ont beaucoup souffert des non-dits et des secrets de famille entourant la guerre, les enfants de salauds sont aussi des victimes et pas des coupables. Je pense que ce texte si violent sert à l'auteur à dire toute sa révolte, même si c'est difficile à lire.

J'ai beaucoup aimé ce livre et je reste toujours aussi fan de cet auteur, dont je suis impatiente de lire le dernier opus, paru lors de cette rentrée 2021.

Lien : https://patpolar48361071.wor..
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N°845 – Décembre 2014.

LA PLACE DE L'ÉTOILE - Patrick Modiano – Gallimard.


Le livre s'ouvre sur une histoire juive mise en exergue, un officier allemand demande à un jeune homme où se trouve la Place de l'Étoile et ce dernier pointe son doigt sur le côté gauche de son veston. Je me suis dit que nous allions avoir droit au thème de la Shoah puisque l'écriture de Modiano se nourrit de sa mémoire et donc des évocations de de ses origines familiales. Je m'attendais à un réquisitoire en faveur des juifs, à une révolte contre l'extermination nazie ou les pogroms qui ont émaillé l'histoire de ce peuple. C'est en fait tout le contraire puisque le roman présente une auto-caricature, celle de Raphaël Schlemovitch qui est aussi le narrateur. Il se charge de reprendre à son compte, en noircissant le trait, les poncifs ordinaires sur le sujet en n'oubliant pas de citer des écrivains anti-sémites et de répondre à leurs pamphlets. C'est un paradoxe mais il se définit lui-même par ces mots «Raphaël Schlemovitch, un juif anti-sémite » mais aussi un proxénète pourvoyeur de bordels brésiliens, un agent de la Gestapo, un juif officiel du III° Reich, l'amant d'Eva Braun...

Le livre refermé j'ai certes retrouvé ce qui fait la spécificité de l'oeuvre de Modiano, sa jeunesse déchirée par une vie parentale en pointillés, la présence en filigranes de son père, de ses origines sémites. Avec lui il a entretenu des rapports énigmatiques et compliqués. J'ai lu ce roman comme une relation décousue, hallucinatoire. L'auteur y expose d'une manière délirante des vies qui pourraient être les siennes, s'invente des identités contradictoires, alternativement martyr, hâbleur, riche, intellectuel, dandy, collabo... mais toujours dans un amphigouri verbal, une sorte de fresque un peu surréaliste composée par petites touches comme l'aurait fait un peintre sous l'empire de quelque drogue ou d'une over-dose de douleur ou de désespérance. Pour faire bonne mesure, il convoque une galerie de portraits plus ou moins réels, à la fois fantomatiques et inquiétants, fait montre d'une grande érudition littéraire, ce qui peut-être un peu agaçant et emploie un délire verbal, un langage parfois inquiétant, qui certes ne me dérange pas mais que je n'ai pas retrouvé dans les nombreux romans qui suivront. On peut lire dans cette fiction la marque d'un esprit torturé dont l'aventure se termine dans une clinique du Docteur Freud mais aussi, pourquoi pas, comme les tribulations imaginaires d'un mythomane. Je n'ai peut-être rien compris mais tout cela m'a paru extrêmement superficiel, inutilement provocateur, assez peu digne d'intérêt, bien écrit, certes mais j'ai poursuivi ma lecture davantage par curiosité pour connaître l'épilogue et parce que c'est Modiano, que par réel plaisir pour la lecture.

Après une trentaine de romans, une pièce de théâtre, des scénarios, des essais et des chansons, celui qui deviendra Prix Nobel de Littérature en 2014 commence ici sa quête autobiographique au travers de la mémoire. Ce roman, paru en 1968, est le premier de Patrick Modiano, honoré par le Prix Féneon et le Prix Roger-Nimier qui récompensent un jeune auteur(il a en effet une vingtaine d'années à la publication de cet ouvrage). Il faut sans doute se remettre dans le contexte de l'époque mais il est possible que ces distinctions aient voulu célébrer un langage et un discourt nouveaux, pleins de contestation comme cette époque en était friande. C'est peut-être une vue de mon esprit mais j'y ai perçu, par moments, des accents d'une douloureuse rébellion célinienne.

Depuis longtemps cette chronique célèbre l'écriture et la quête de Modiano qui fait partie de mes auteurs préférés. Pour autant, je n'ai rien d'un thuriféraire et j'ai trouvé ce roman déconcertant. Certes, c'est le premier d'une longue série mais je n'ai pas ressenti ici le plaisir coutumier que j'ai toujours éprouvé à la lecture de cet auteur. Ce livre est déroutant et ce n'est pas son récent Prix Nobel de littérature qui me fera dire le contraire.
 
©Hervé GAUTIER – Décembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Modiano jeune homme timide et culotté décide d'en découdre avec le passé (en particulier avec celui très opaque de son père) et passe à l'acte d'écriture avec cette espèce d'autobiograhie fictive, dérangeante, foutraque et improbable où le personnage principal du livre, Schlemilovitch, annonçant vouloir régler ses comptes à « la question juive» endosse en jubilant toutes les caricatures connues du juif jusqu'à devenir plus antisémite que le pire des antisémites. Brisant un tabou Schlemilovitch embarque une partition cacophonique, provocatrice et transgressive au style pour le moins éructant. Monstrueuse, cynique et fantasmée. Conduite peut-être désespérément et à contre temps lorsqu'elle est publiée. Juif cosmopolite à la ville voilà ledit Schlemilovitch qui fournit des faux-papiers juifs (oui je dis bien juifs) à "Des Essarts" pour lui permettre de réintégrer la France ! « Je suis partout » pourrait dire Schlemilovitch, c'est à dire nulle part ni d'un côté ni de l'autre, souvent du pire, et jamais où on l'attend. C'est comme ça qu'il s'en sort, entre dérision et singeries, explorant les joies du terroir façon Barrès /Pétain et celles du proxénétisme en province, se gardant toutefois de tout égarement militariste malencontreux (Alfred D.) comme de certain snobisme maniéré (Marcel P.). Dans le rôle du juif oriental en costumes chatoyants ridicules devinez qui ? Son père... Après s'en être pris au docteur Bardamu et avoir fait une série de rencontres historiques extravagantes Schlemilovitch part à Lausanne, revient à Paris et de la pure Savoie à la verte Normandie fait une étape mauriacienne dans le bordelais, entreprend un pèlerinage Viennois, avant un final au kibboutz et dans une boîte de Tel Aviv... Un délire qui fatigue. Schlemilovitch embête et inquiète tout autant.

Le tout est brodé dans les « finesses » d'un antisémitisme « à la française » hyper documenté, comme un retour du refoulé, en compagnie de ses thuriféraires les plus accomplis pèle-mêlant des figures tutélaires ou accessoires et oubliées de la vie intellectuelle, littéraire et politique, des damnés de l'Histoire et des personnages fictifs ou hybrides. C'est un mauvais rêve dont on voudrait sortir. La Grande revue des fantômes de l'avant-guerre et de l'Occupation représentants toutes catégories de ce "passé qui ne passe pas" dont Modiano est peut-être l'un des meilleur "expert", le bottin du vichysme, du nazisme. Des noms pour la plupart oubliés : chefs de gouvernement, ministres, magistrats, journalistes, directeurs de journaux, critiques littéraires, écrivains, illustrateurs, caricaturistes etc… antidreyfusards, camelots du roi, partisans de l'A.F. et de la pensée maurrassienne, miliciens, collabos refleurissent tel un bouquet vénéneux sous la plume d'un jeune type qui aurait préféré ne pas avoir à les fréquenter. « Ils espéraient un nouveau Marcel Proust, un youtre dégrossi au contact de leur culture, une musique douce, mais ils ont été assourdis par des tams-tams menaçants. Maintenant ils savent à quoi s'en tenir sur mon compte. Je peux mourir tranquille. » (p. 50). La Place de l'Etoile fait l'impression, avec le recul et après relecture, d'un défi de l'auteur et d'un pavé jeté en travers de la mémoire française. Honoré après sa sortie du prix Roger Nimier le 22 mai 1968 (Un épisode haut en couleur épatamment rapporté par Pauline Dreyfus dans le Déjeuner des barricades, 2017), c'est l'irruption pour le moins osée et risquée mais réussie sur la scène littéraire d'un jeune écrivain qui s'est imposé depuis cette catharsis qui le conduira plus tard vers Dora Bruder.




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Cela faisait quelques temps que je souhaitais lire un livre de Patrick Modiano. Après tout, ce n'est pas tous les jours que la France est honorée d'un prix Nobel de Littérature ! de plus, "La place de l'étoile" était dans ma PAL depuis un bon moment déjà, bien avant le fameux prix.

"La place de l'étoile" est le premier livre de Modinao, publié en 1967 alors qu'il n'avait que 22 ans. Dans les différents articles que j'ai trouvé concernant ce livre, j'ai pu lire que lui-même qualifie ce livre de pamphlet et non de roman. Et je suis bien d'accord avec lui...
Il faut remettre le livre dans son contexte historique et on sent que Modiano avait des "comptes à régler". A travers son personnage, Raphaël Schlemilovitch, juif antisémitisme, l'auteur dresse un portrait au vitriole de la France post Seconde Guerre Mondiale, tout le monde en prend pour son grade : écrivains (j'ai bien aimé le pastiche de Louis Ferdinand Céline au début du livre), universitaires, politiques...On suit donc le parcours de Raphaël, teinté de passages clairement délirants (au sens premier du terme), on passe du "je" au "il" au" vous"... Bref Modiano a voulu bousculé son lecteur et c'est chose faite en ce qui me concerne !

Cette lecture a été rapide mais néanmoins frappante. Et j'avoue ne pas savoir si j'ai aimé ou pas, je crois bien que c'est la première fois que je ressens cela ! Je l'ai lu d'une traite et j'ai ressenti un grand soulagement quand j'ai tourné la dernière page, je me suis sentie très oppressée pendant cette heure et demie de lecture.
J'ai l'impression qu'il ne fallait pas commencer par ce livre si l'on veut investir au mieux l'oeuvre de cet auteur. J'essaierai d'en lire un autre mais dans un petit moment... le temps de digérer un peu tout ça !

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J'aime tout dans les romans de Patrick Modiano (et j'en ai lu un certain nombre bien avant sa nobélisation) à une exception près, le mauvais souvenir que j'avais gardé de la lecture de "La place de l'étoile". Cela remonte à plusieurs décennies et je me suis dit qu'une relecture s'imposait pour laisser un avis sur Babelio.

Ce premier roman est vraiment spécial, très différent de ses autres livres et moins appréciable pour moi.
Modiano utilise le registre de la parodie pour évoquer son rapport au judaïsme, à la shoah, à la collaboration et à Israël. Je comprends son intention mais cela ne m'a pas fait rire.

Le narrateur, Raphaël Schlemilovitch, est un jeune juif né juste après la seconde guerre mondiale, comme l'auteur. Il raconte ses aventures délirantes mélangeant réalité et fiction. le héros va vivre des existences contradictoires (étudiant à l'ENS comme Blum ou juif officiel du IIIe Reich) en brouillant les repères. J'ai eu le sentiment qu'il voulait montrer qu'il est impossible d'avoir une identité juive cohérente, lui qui est poursuivi mais joue du système qui le condamne arbitrairement.
Si le roman au cynisme un peu forcé est provocateur, il est surtout déroutant pour moi.
Je reste donc sur une impression mitigée.


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Je cherche à comprendre ce que veut dire P. Modiano.
Je ne pourrai qu'aligner quelques mots : parodie ? provocation ? identité ?, mémoire ? temps passé ? solitude ? père ?
Il me semble que ces mots ont tous un rapport entre eux, mais je n'arrive pas à les mettre en ordre pour écrire un texte clair
Je me souviens avoir souligné une des phrases dans son livre "Pedigree" : Confronté à une identité fuyante....comme toujours vécue de l'extérieur"...
Est-ce la clé ?
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Ma première rencontre avec Patrick Modiano et son roman La Place de l'étoile, en janvier de cette année, ne s'était pas très bien passée; par trop déconcertée par sa forme, et par l'arrivée en scène dès la première page d'un certain Bardamu que je n'avais alors pas encore rencontré - et qui y va d'une bordée d'injures racistes assez dérangeante -, je l'avais abandonné après quelques pages, incapable de trouver la bonne distance avec ce texte, qu'il faut évidemment prendre au second degré, et que je trouvais choquant. Puis j'ai lu Voyage au bout de la nuit au début de l'été, et si j'avais pu supporter Ferdinand Bardamu, ce qui ne fut pas une mince affaire, il en irait peut-être de même avec Raphaël Schlemilovitch, cet antihéros juif, antisémite, collaborateur et j'en passe… Malgré l'ajustement de ma perspective, allant jusqu'à faire des lectures s'y rapportant, de même que des recherches pour tenter d'y voir plus clair dans la multitude de noms et de lieux qui y sont mentionnés, je ne peux dire que j'ai pris un grand plaisir à le lire; j'en ressors cependant fortement impressionnée par cet exercice de style érudit d'un Modiano qui n'avait alors que vingt-deux ans, qui a fait avec ce roman une entrée fracassante en littérature, parodiant et pastichant les écrivains et hommes politiques de l'époque pour parler de l'Occupation, qu'on sent très bien en filigrane, comme dans l'extrait suivant, et de l'identité juive.

« le soir, nous allions au Prater. Les foires m'impressionnent.
- Vous voyez Hilda, lui expliquai-je, les foires sont horriblement tristes. La rivière enchantée par exemple : vous montez sur une barque avec quelques camarades, vous vous laissez emporter par le flot, à l'arrivée vous recevez une balle dans la nuque. Il y a aussi la galerie des glaces, les montagnes russes, le manège, les tirs à l'arc. Vous vous plantez devant les glaces déformantes et votre visage décharné, votre poitrine squelettique vous terrifient. Les bennes des montagnes russes déraillent systématiquement et vous vous fracassez la colonne vertébrale. Autour du manège, les archers forment une ronde et vous transpercent l'épine dorsale au moyen de petites fléchettes empoisonnées. le manège ne s'arrête pas de tourner, les victimes tombent des chevaux de bois. de temps en temps le manège se bloque à cause des monceaux de cadavres. Alors les archers font place nette pour les nouveaux venus. On prie les badauds de se rassembler en petits groupes à l'intérieur des stands de tir. Les archers doivent viser entre les deux yeux mais, quelque fois la flèche s'égare dans une oreille, un oeil, une bouche entrouverte. Quand les archers visent juste, ils obtiennent cinq points. Quand la flèche s'égare, cela compte cinq points en moins. L'archer qui a obtenu le total le plus élevé reçoit d'une jeune fille blonde et poméranienne une décoration en papier argent et une tête de mort en chocolat. J'oubliais de vous parler des pochettes-surprises que l'on vend dans les stands de confiserie : l'acheteur y trouve toujours quelques cristaux beu améthyste de cyanure, avec leur mode d'emploi : « Na, friss schon ! » (« Allez, bouffe ! ») Des pochettes de cyanure pour tout le monde ! Six millions ! Nous sommes heureux à Therensienstadt… » (p. 155-157)
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J'ai été terriblement déçue par cette lecture, que j'ai rapidement décidé d'abandonner – fait très rare chez moi ! Je suis étonnée que ce livre ait reçu deux prix : le prix Roger-Nimier et le prix Fénéon, qui tous deux, récompensent des jeunes auteurs. Sorti en 1968, La place de l'étoile a sans doute très mal vieilli, d'où mon amère déception suite à ce début de lecture.

Le protagoniste est un certain Raphaël Schlemilovitch, un juif français né après la guerre, qui se présente comme un antisémite appartenant à la Gestapo. Ses propos sont totalement décousus, il nage en pleins délires, racontant des éléments qui n'ont ni queue ni tête. Entre fiction et réalité, il cite de nombreux auteurs, philosophes ou personnalités publiques du siècle dernier, qui n'apportent absolument rien à l'histoire originale.

Je me suis terriblement ennuyée et surtout, je n'ai pas compris où voulait nous mener Patrick Modiano. L'histoire reste opaque, formant une suite de mots balancés les uns derrière les autres pour former des phrases sans aucune finalité. Je re-tenterai de lire du Patrick Modiano, mais dans un avenir lointain sans doute.

Une lecture sans intérêt, totalement décousue et vide de sens. Passez votre chemin !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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