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EAN : 9782253152927
283 pages
Le Livre de Poche (15/05/2002)
3.22/5   46 notes
Résumé :
Cernes mauves, ventre creux, sans nulle part où aller, je sortais. Je m'inventais des buts : acheter Libération gare de l'Est, Le Figaro aux Invalides ou Le Monde sur les Champs. J'allais à la vidéothèque voir Jean Yann (une des grandes figures de l'année 1972). Si je retournais dans les années soixante-dix, c'est parce que dans les années soixante-dix, les années quatre-vingt-dix n'existaient pas.La vie est peuplée de fantômes, pensées violentes, réminiscences doul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
De Yann Moix, j'avais lu « Podium » et vu le film (inoubliables Poelvoorde et Rouve). L'homme public étant difficilement supportable, « Cinéman » son deuxième film avait rejoint illico presto la liste des navets indigestes. C'est donc sur la pointe des pieds que je me suis attelé à l'un de ces premiers romans « Anissa Corto ». Et bien c'est clair, ce n'est pas avec celui là que mon ressenti changera. Ce personnage qui plonge peu à peu dans sa folie amoureuse était pourtant un beau sujet, mais voilà on sent déjà, le côté insupportable de Moix, prétentieux, imbu … imbuvable plutôt.
Pourtant quelques bons moments traversent son récit, les scènes à Euro Disney notamment plutôt drôles, une certaine qualité d'écriture ici ou là, il devient même touchant mais saccage tout la page suivante Cette gesticulation intellectuelle (pour rester poli) sur le désir amoureux et l'amour fou est bien fade et à vrai dire franchement inutile. 1.5
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Avant d'être un écrivain illisible et imbu de lui même et un cinéaste médiocre ( aie cinéman), Yann Moix a écrit de sacrés bons romans, dont le meilleur est assurément Anissa Corto que j'ai lu à sa sortie il y a une quinzaine d'années... A la fois hilarant ( dans ses descriptions des coulisses de Disneyland) et émouvant, Anissa Corto est surtout un hymne à la maladie d'amour. On rentre de façon très percutante dans l'esprit troublé d'un homme aliéné par la passion et en ce sens constitue un des plus beaux livres sur l'amour fou et déraisonné qu'il m'ait été donné de lire. On sent bien évidemment le manque d'humilité de l'auteur, mais aussi son indéniable virtuosité, qui depuis, semble avoir plutot plié boutique....
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Un garçon de quatre ans assiste à la noyade de sa petite amoureuse au bord de la mer.
A partir de cette disparition, l'adolescent, puis l'adulte qu'il deviendra, modèlera l'image idéale de la femme aimée, qu'il n'osera jamais confronter à la réalité.
Les femmes réelles tuent "la Femme rêvée". A travers cette quête obsessionnelle, c'est son double féminin que recherche l'homme, et l'éternité d'un amour hors du monde : "Je serai tour à tour moi-même. Anissa Corto, ce n'est pas Madame Bovary, d'accord, mais c'est moi."
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Très bien écrit, ce roman nous plonge dans la vie et les sentiments d'un jeune-homme pas tout à fait adapté à son monde, et nous entraine dans sa dérive vers un monde imaginaire fait de rêves, d'obsessions et de bouts du passé.

Tour à tour drôle, émouvant et terrible, Anissa Corto est un livre fort qui ne laisse pas tout à fait indemne. A la fin de ma lecture, j'ai haï Yann Moix de m'avoir infligé de l'empathie envers ce anti-héros à la fois touchant et terrifiant, mais après un temps de réflexion (et de digestion!) j'ai réalisé que j'adorais ce roman! C'est violent tout en étant doux! Ça bouleverse et c'est bon!
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Anissa Corto, c'est LE livre. Celui qui m'a enfin décidé, et pour ça, je lui doit une fière chandelle, une reconnaissance éternelle.
C'est LE DERNIER livre que j'ai acheté suite à une critique entendue dans une émission littéraire. le livre de l'année d'après la chroniqueuse, une jolie fille, convaincante en diable. Résultat : j'ai détesté, j'ai pas fini.
Alors merci Anissa, c'est grâce à toi que je ne regarde plus les émissions littéraires. Merci, merci merci :*
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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Le plus beau des mariages n'est pourtant pas celui qui prélude à une vie: c'est au seuil de notre mort, quand l'amour s'est aguerri à tous les pièges, qu'il s'est essayé aux douleurs et affermi dans la patience et le pardon, lavé de tout ce qui n'est pas lui, devenu en même temps son seul moyen et sa fin unique, que nous pourrons enfin dire "oui". (...) "Terminée, la fraîcheur de la presse du matin, dans la cuisine. Abolis: les océans, le jazz, les pins. Les étés, le soleil, les jardins. Les rosiers, leur lumière rouge sur le ciel. Les fougères, les iris. La trépidation et les bruits. Et toutes les Italies du monde. Un morceau de Danemark déguisé par les brumes, et le pain laissé sur la table. La nuit des amants emmêlés s'évapore dans les champs, c'est l'hiver qui décide. A force d'hiver, on finit par mourir. Les saisons font la loi, qui nous passent sur le corps." (...) "Les salsas s'éteignent quand on meurt"
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Proust et Flaubert s'étaient mystérieusement envolés. De ma nuit d'effort, ne restait plus que Daniel Guichard et Christophe. Ce que Mingus, que j'avais appelé à trois heures du matin pour lui lire ma lettre, avait eu l'amitié d'appeler mon "style", je sentais, à mesure que les yeux noirs de ma déesse maquée parcouraient les pages de leur justice sans appel, qu'il me lâchait, qu'il n'était plus solidaire de moi, ainsi que celui qu'on croit être son meilleur ami nous abandonne au beau milieu d'une bagarre. Mon "style" rendait les armes, il avouait tout: et derrière ses biceps en papier mâché, ses dagues en carton et son armure d'aluminium qui, de loin, avaient pu l'assimiler à un preux chevalier jailli du Roland Furieux de l'Arioste, il se tenait nu maintenant, le menton baissé et l'air défait des contrits qui sont la signature de leur imposture. Mes pépites, passées au crible de son tamis sans faille, s'étaient révélées de gros grains de sable. (...) J'appris à réaliser, grâce à Mingus, des montages amusants où nous mixions la voix d'Anissa Corto à celle de Neil young, de Franz Zappa, de Daniel Guichard ou de Roger Daltrey.(...) D'Anissa Corto, je fis des raps, des blues, de la house et de la techno. Lors d'une soirée organisée par Mingus, nous jouâmes le sample dit "de la boulangerie". Anissa, sur fond de basses saturées et d'overdub hyper-rythmé, demandait, après quelques hésitations et un commentaire poli sur la pluie, une baguette "plutôt cuite". Puis elle remerciait Mme Kraykowski qui lui demandait si elle ne cherchait pas une femme de ménage. Et Anissa Corto, en boucle sur le remix de Mingus, répondait toujours "Non". A un porteur de tee-shirt de Bjork, elle avait dit: "oui".
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Les salons du livre ont fait des écrivains une profession, comme celle des dentistes; ils se rendent à des colloques ou ils vendent leurs livres comme des épiciers.
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les femmes sont des hypothèses dont nous voulons faire des théorèmes. Nous connaissons leur musique, et jamais leur partition. Elles dorment au coeur du secret, comme les trésors, et nous ne pouvons que les admirer. On n'aime jamais au singulier: une femme conjugue toutes les femmes, à tous les modes et à tous les temps. Au conditionnel, quand elles sont un paradis à perdre; au passé, puisque nous finissons toujours par les pleurer. A l'imparfait, nous les aimions. Jamais heureux, toujours en quête, passant de l'une à l'autre, changeant d'amour ainsi que nous changeons d'humeur. Le coeur ne sait jamais ce qu'il veut: il bat la mesure de tous les refrains qui, comme de vulgaires paroles, se sont envolés"
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Auprès de toi, je n'écrivais pas beaucoup. J'ai très peur de ta réaction à présent. Ce que je pensais être immense, parcouru par tes yeux, va s'excuser d'avoir été écrit. C'est trop tard. Mon style va se retrouver en slip au milieu de la cour. Tout est là, en place, imprimé, figé, définitif, tout est là qui t'attend et te craint. J'essaie de gagner du temps, mais tu es peut-être déjà en train de regarder la couverture, d'ouvrir le livre, d'isoler quelques bribes au passage, prélevant, à la manière des chimistes, les échantillons qui te suffiront pour juger l'ensemble.
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Vidéo de Yann Moix
"Prenez un Xanax !" Jérémy Ferrari à Christine Angot - On n'est pas couché 11 novembre 2017
On n'est pas couché 11 novembre 2017 Laurent Ruquier avec Christine Angot & Yann Moix France 2 #ONPC
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