La fin du XXe siècle voit le jeune dynamiteur des sciences sociales prendre des allures de vieux sage écologiste, de plus en plus habité par l'idée que « les développements de notre civilisation en menacent les fondements ».
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C’est cela la beauté des grands anniversaires, l’événement passé ressuscite, reprend vie, nous envahit. Ainsi, le Débarquement du 6 juin 1944 m’a envahi. Au dîner d’hier avec les Rochemaure et Nemoto, j’ai maintenu mon idée qu’inviter les Allemands à la commémoration, c’était insister sur le sens de la guerre comme guerre contre le nazisme et non contre l’Allemagne et insister sur la libération de l’Europe, Allemagne comprise, par le Débarquement. Soudain, je me suis rendu compte qu’en juin 44 le Japon était non seulement à l’autre bout du monde, mais en pleine guerre et que, pour eux, la fin fut Hiroshima et Nagasaki.
À propos de l’Italie, je déplore qu’on utilise trop facilement le mot de fascisme pour qualifier un phénomène qui comporte des éléments nouveaux, lesquels n’ont pas encore pris visage. Leur coller d’emblée une vieille étiquette, loin d’inciter à la vraie vigilance, la détourne sur le désert des Tartares.
Dans les journaux, le mot « populisme » revient sans trêve, il remplit les trous conceptuels qui se sont creusés dans les esprits lorsque ont surgi des types politiques inattendus dans les trous électoraux des partis traditionnels. Ce mot bouche-trou empêche de voir plus avant de quoi il s’agit.
Le fondamentalisme serait une conséquence réactive de la modernisation. Il fait la même démonstration pour l’Iran : un an avant la révolution des ayatollahs, l’Iran était considéré comme le modèle même de réussite du développement. Or c’est ce développement qui a développé le fondamentalisme.
Ce monde trop dur tue ceux qui sont trop sensibles, trop lucides. Seule la chance permet à certains de s’en tirer.
Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?".
0:00 Générique
0:33 Conférence
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/qoPB
© Edgar Morin, 2001.
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002)
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