Le Séverac nouveau est arrivé et ce millésime 2022 est un excellent cru.
C'était trop tentant de débuter ainsi la chronique d'un roman se déroulant dans la capitale gastronomique française – non je ne suis pas chauvin. D'autant plus que c'est vraiment un bon polar et que
Jacques Morize n'hésite pas à laisser souffler ses personnages dans d'alléchantes gargotes lyonnaises. le récit débute d'ailleurs par deux repas chez le commissaire, où bonne chère et bon vin vont toujours de pair.
Abel Séverac et compagnie méritent bien ces moments de repos des neurones et d'activation des papilles gustatives, tant ils sont fortement mis à contribution dans l'intrigue multiple que leur a concoctée l'ami Jacques.
C'est le capitaine Javelas qui ouvre le bal des enquêtes, se retrouvant pour son dimanche de garde avec une bien sanglante affaire, un chausseur sachant chausser ayant reçu dans le buffet une décharge de fusil de chasse.
C'est ensuite un vol de calibre 9 mm qui s'invite au nez et à la barbe des policiers, qui n'apprécient pas que l'on vienne jusque dans leurs bras canarder leurs suspects .
Si on rajoute aux meurtres des affaires de drogue, d'enlèvements, de harcèlements et d'agressions sexuelles, le tout constituant un écheveau bien difficile à démêler, il y a vraiment de quoi avoir envie d'aller s'en jeter un dans le premier troquet du coin.
J'avoue mettre un point d'honneur à faire une chronique détaillant peu l'histoire, pour laisser le lecteur la découvrir comme un grand, préférant insister sur le plaisir que j'ai eu à retrouver la galerie habituelle de personnages. Notamment un Abel Séverac dont la libido est pour une fois un peu en berne, refroidi qu'il est par son ex lors des fêtes de Noël et par un manque flagrant de partenaires de jeu, et un Denis Javelas très présent dont le physique et le langage prennent de plus en plus des airs béruréens.
Le rythme ne faiblit jamais dans ce polar, de la première ligne jusqu'au terminus, et l'écriture de maître Jacques est toujours aussi imagée et humoristique.
Je persiste et signe, le Séverac nouveau est à consommer de toute urgence et avec modération aucune.
Merci à
Jacques Morize pour l'envoi et la dédicace.
Merci à
Nelly Burglin Razik de m'avoir proposé de chroniquer ce roman.