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Cécile Arnaud (Traducteur)
EAN : 9782710331476
384 pages
La Table ronde (26/08/2010)
3.9/5   84 notes
Résumé :
Depuis l’arrivée du couple Daniels, la petite bourgade de Winsville, en Virginie, est en émoi. L’intense beauté de Vienna, sa déroutante culture, sa passion immodérée pour les arbres suscite l’admiration des uns, l’effroi des autres, les commentaires de tous. Un jour, Willard s’en va, laisse Vienna élever seule leurs deux enfants, Willa et Elliott, deux sauvageons pétris de curiosité et de connaissances. Dès lors, les rumeurs enflent. Jalousies et désirs se multipli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 84 notes
J'avais déjà succombé au charme du deuxième titre de Katherine Mosby : Sous le charme de Lilian Dawes.
Je récidive aujourd'hui avec bonheur avec son premier titre traduit : Sanctuaires ardents.
D'ailleurs, les deux livres sont en étroite corrélation.
Vienna, l'héroïne de sanctuaires ardents est peut-être la "mère" ou la grande soeur de Lilian Dawes .
Il y a quelque chose d'Autant en emporte le vent dans cette saga sudiste: une ségrégation raciale réelle. Il faut se rappeler qu'il n'y a guère plus de 70ans qui nous sépare de la guerre de Sécession qui a partagé l'Amérique entre le sud et le nord avec le cadre du roman qui navigue dans les années 30.
D'ailleurs, le lieu du roman se situe en Virginie dans le sud, il est intéressant de savoir que l'état juste au-dessus de la Virginie est la Virginie occidentale, état nordiste et donc limitrophe avec l'état de Virginie .
Vienna, l'héroïne de Sanctuaires ardents est une américaine de New York qui vient vivre dans la petite ville de Winsville par amour.
Car l'amour est au centre de ce roman, l'amour violent et fort qui vous transporte, mais aussi l'amour de la liberté.
Vienna est une femme affranchie, cultivée, audacieuse qui aime mais ne renonce pas pour autant à sa liberté pour plaire aux habitants de cette petite bourgade.
Rapidement un fossé , un abîme se crée entre les deux, son flamboyant mari la quitte en la laissant seule avec ses deux enfants .
Mais rien ne décourage Vienna, forte de sa foi païenne, de son amour de la vie, de l'amour qu'elle porte à ses deux enfants.
Elle va connaître des déchirements sentimentaux et la scène finale avec l'incendie nous ramène de très près à l'une des scènes les plus fascinantes du film: Autant en emporte le vent et soudain l'envie vous prend de revoir ce film même si on le connaît par coeur.
L'écriture de Katherine Mosby est belle, poétique, fantasque, elle nous porte de bout en bout.
Katherine Mosby considère que c'est un grand bonheur d'être traduit et lu en français.
Souhaitons que les éditeurs continuent dans cette cette voie, elle a encore écrit deux romans non traduits à ce jour.
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Ah la bonne tante Augusta, le grain de sable qui vient troubler l'existence de Vienna et de ses enfants, Willa et Elliott !

Parce qu'elle a été rejetée par ses parents au détriment de son jeune frère, Willard, héritier mâle et très beau, Augusta va se sentir investie d'une mission : apporter de l'ordre dans la vie de sa belle-soeur, Vienna érudite, intelligente, mais qui a le malheur d'être nordiste à Winsville, ville Sudiste et qui laisse ses enfants vivre comme des sauvageons, tout en leur inculquant une éducation intellectuelle oh combien plus riche que celle de l'école publique et qui a été abandonnée par Willard.

Vienna ne laisse pas indifférent. C'est un esprit libre, laïque et passionné. Elle déteint dans cette ville sudiste. Les hommes rêvent d'elle alors que les femmes la rejettent car en sa présence, elles se sentent médiocre.

Vienna va vivre retranchée dans sa maison, avec ses enfants. Sa vie sera ponctuée par les allers-retours d'Augusta. A la suite d'un drame, elle va se découvrir une vraie passion pour les arbres. Elle les chérira, les soignera, les aimera.

Je ne veux pas m'étendre plus sur la suite de l'histoire que je vous invite à découvrir.

Une belle écriture. Un livre à forte connotation émotionnelle, il m'a arraché des larmes.

Un petit mot sur les éditions de « la table ronde », « Petit Quai Voltaire » pour saluer la beauté du livre. Une très belle couverture, des pages en papier bible, des lettrines à chaque début de chapitre, et pour couronner le tout, un très beau marque-page, reprenant la 1ère de couverture.
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Sanctuaires ardents de Katherine Mosby
L'arrivée de la famille Daniels à Winsville, Virginie, ne passa pas inaperçue, elle ne ressemblait à rien de connu dans le voisinage. Willard et Vienna, surtout elle, fumant le cigare, aimant les Nègres, belle, amoureuse des arbres et les enfants, Elliott et Willa, avides de tout, friands d'expériences en tous genres. Il y avait aussi, tante Augusta qui passait régulièrement, la famille l'appelait Soeur, sauf Vienna. Cette dernière pouvait avoir des comportements irrationnels mêlant violences et sanglots. Willa aime lancer de la terre ou des excréments sur un jeune garçon, Addison, qui la première qu'il l'a vit fut subjugué par sa beauté. Et un matin, Willard quitta la famille, Vienna laissa tout aller a volo, la poussière s'entassait, son retour à la vie fût laborieux. Que s'était il donc passé? Willard avait pensé que Vienna lui apporterait ce plus qui ferait de lui un »vrai »notable, lui, l'héritier des »Hauts» la demeure ancestrale des Daniels, des centaines d'hectares de terres, mais elle s'était fait trop d'ennemis et lui ne comprenait plus ce pays et sa femme, sa relation avec Alisha cette sorcière, il avait préféré fuir, pas elle, elle se battrait, elle résisterait. Alisha qui alimentait les rumeurs en étant la seule âme de Winsville à être admise dans la maison des Hauts et qui savait pourquoi Willard était souvent absent. Et puis il y avait John Aimes qui rachetait régulièrement des terres à Willard, le double de son prix, qu'avait il en tête, quel plan machiavélique poursuivait il?
Un roman que je recommande autant pour sa fine écriture que pour l'habile montage de son récit. Par petites touches, au détour d'une phrase anodine, un élément se fait jour qui sans vraiment changer l'histoire introduit un doute, une inflexion dans l'idée que l'on se faisait de l'héroïne. Car c'est avant tout le portrait d'une femme atypique, belle, cultivée, pétrie de culture grecque et latine, arrivée d'on ne sait où, qu'on trouve souvent au sommet d'un arbre, que fait elle dans cet endroit?
Katherine Mosby est américaine, née en 1957 à Cuba, elle a écrit trois romans.
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Vienna débarque à Winsville (Virginie) dans le sillage du beau Willard, avec ses malles craquant sous le poids des livres et sa collection de gants blancs.

Suite au mariage hâtif, son père lui avait dit :
"Tu regretteras ton caprice. Tu es impulsive et sans expérience. Tu t'imagines que ce qui est différent est charmant. C'est un luxe qu'on ne peut préserver qu'à distance. Tu ne t'adapteras pas, et Dieu merci, car les gens ne sont pas civilisés, dans le Sud".

Vienna, tout en ombre et lumière.
Érudite et passionnée, intransigeante et tendre, aristo et bohème, puissante mais si vulnérable.
Vienna et ses deux louveteaux.
Willa la rebelle et Eliott, le Tom Pouce au coeur pur (j'ai un faible pour le fils de Vienna qui installe son arche de Noë dans la grange, et y recueille tous les éclopés de poils et de plumes qui croisent sa route).

La plume est incroyablement riche, serrée, sophistiquée et poétique à la fois.
Une tessiture particulière, qui donne tout son souffle et ses couleurs au quotidien de Vienna, arc-boutée, écartelée entre ses racines et sa réalité.

Un monde traversé de turbulences, de plages de solitude aux doigts longs comme une nuit sans aube, mais aussi des trilles mutines du piano, du staccato des talons nus sur les dalles du perron, et du doux henissement d'Ulyssa, la jument que personne ne monte et qui accompagne Vienna dans ses traversées rêveuses, fendant la blondeur des champs.
Un monde dont on peine à s'extraire, une musique que l'on fredonne longtemps encore, alors que le disque s'est arrêté.

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Un magnifique portrait de femme, forte et fragile à la fois qui nous prend aux tripes et nous bouleverse. le récit poignant du droit à la différence à travers les yeux des enfants. L'auteur nous transporte dans l'Amérique profonde avec son étroitesse d'esprit, ses préjugés, son intolérance face à la différence, on retrouve ce qui fait le charme de ces écrivains du Sud comme Pat Conroy. Vienna est belle, libre, elle n'est pas du genre à faire des concessions et ne s'intègre pas dans cette petite ville où le cercle des dames patronesses fait la pluie et le beau temps. Une écriture magnifique au service d'un texte particulièrement émouvant sur le droit de vivre sa vie sans subir l'opprobre des gens "bien pensants". Un hymne à la liberté poétique et envoûtant.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque Gray montait l'escalier à six heures du soir pour aller prendre son bain, une affaire de quarante-cinq minutes pour laquelle il emportait des provisions afin de parer à toute éventualité - des chocolats ou des biscuits au gingembre, un recueil de poésie (une seule fois, il avait fait tomber un livre dans la baignoire et, après trois jours à sécher au soleil, l'ouvrage était demeuré gonflé, débordant de sa reliure comme un gros bonhomme de son costume trop petit), un verre de sherry, une fiole d'huile de bois de santal et une cigarette turque -, Vienna suivait invariablement.
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Elle mesurait à quel point elle en était venue à bien comprendre les classiques depuis qu'elle avait quitté la salle de classe, à comprendre la nature de la tragédie, la manière dont la ruine de quelqu'un commence par un acte ou un mot tout simple, en soi sans importance.
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Elle lui avait dit de ne pas se préoccuper de Dieu.
-- L'important, c'est ici et maintenant. Le paradis, c'est le nocturne de Chopin que tu viens de jouer au piano, ce sont les champs et les arbres qui l'ont entendu.Ce n'est pas au futur que tu dois chuchoter, mais au présent.
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Fayette se révéla extrêmement douée à ce jeu, et si elle n'avait pas dû souvent passer son tour pour aller préparer les sandwichs au concombre et au cresson que Gray mangeait sans discontinuer jusqu'au dîner, elle aurait été déclarée championne de la maisonnée.
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De cette façon, elle avait atteint un singulier équilibre, dans lequel le cérébral et le séculier s'entremêlaient au physique et au spirituel comme les branches croisées des arbres fruités taillés. Elle prenait modèle sur les arbres qu'elle connaissait et aimait, et imitait le génie de la nature qui leur permettait d'être solidement ancrés dans le sol et par la force de la gravité, tout en couronnant vers le ciel, embrassant du même coup la terre et les cieux.
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