La fille de la Chauve-souris

Le seul passage dont je me souviens bien est celui où, n'ayant plus les moyens pour payer l'école de chant, la directrice informe sa mère qu'elle continuera à prendre Nana parce que, si Nana arrêtait de chanter, elle en mourrait.
Alors même que peut-être sa soeur avait une plus belle voix qu'elle, mais pas sans doute la même nécessité vitale de chanter.
Grâce soit donc rendue à cette directrice, qui a su comprendre cela.

Souvent, on ne se rend pas compte des nécessités vitales de ses enfants, comme par exemple cette mère qui part gagner une croûte loin de son village, pensant bien faire car devant améliorer le confort matériel de son foyer, mais son enfant s'est suicidé lorsqu'elle est partie. Certainement c'était bien vu et considéré nécessaire de partir, mais que gagne-t-on si l'enfant se vit si abandonné qu'il en meure? Des drames de ce genre existent, car on ne les voit pas toujours... on ne comprend pas toujours qu'il n'y a pas que la logique objective qui est vraie ici-bas et qu'il y a parfois une autre réalité plus importante encore. Heureusement que parfois et par miracle, certains préviennent ces désastres en sachant les voir et les anticiper.
Mais pas toujours malheureusement. C'est difficile parfois de comprendre que ce qui semble aberrant peut être vrai... ou pourrait le devenir... sans pour autant en inventer comme le ferait un parano, mais en partant de "symptômes" (ou "signes") dont on ne peut pourtant a priori pas savoir s'ils sont à prendre au sérieux ou non... Il arrive cependant que la vérité dépasse, on le sait, la fiction. Mais lorsque c'est trop tard, on ne peut plus rien faire. Se souvenir alors, essayer d'avertir les suivants? On oublie si vite, comme dans cette légende grecque d'ailleurs, ou celui qui avait promis de changer la voile pour avertir son père de loin, est si heureux qu'il oublie de le faire (le vieux, anxieux, se noie sans attendre d'en savoir plus... là aussi ce n'était pas une preuve cette voile qui devait être noire ou blanche selon le résultat du voyage de son fils... nous sommes trop souvent ainsi d'ailleurs : à confondre les signes avec la preuve tangible, interpréter ce qu'on entend sans voir, et etc) : c'est ainsi, un jour les "vieux" sont oubliés, une nouvelle histoire s'écrit, celle de la génération suivante, malheureusement souvent pas bien mieux que celle d'avant... Les a-t-on trop oubliés, les enseignements de ces "vieux"? (d'ailleurs parfois il faut en laisser, ne prendre que ce qui est bon pour soi et partir avec si on peut...) Pour tout refaire sans mieux faire parfois? Il y a les deux : se souvenir et continuer, mais pour cela "ne pas rompre la chaîne".