AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
75 pages
Editions des Femmes (18/11/2021)
4.68/5   11 notes
Résumé :
République démocratique du Congo (encore appelée parfois Zaïre), 1996. Une guerre éclate dans les hauts plateaux de l’est du pays, voisin du Rwanda. Le début d’un cauchemar incessant, fait de conflits armés successifs depuis près de trois décennies. Les causes en sont multiples, tout comme les intérêts que suscitent les richesses minières du pays, coltan, cobalt, diamant, cuivre… La population totalement désemparée bascule brutalement dans l’horreur. Parmi les exact... >Voir plus
Que lire après Au-delà de nos larmesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Terrible témoignage sur un drame qui reste si méconnu.
La guerre et son lot de violences font rage depuis près de 30 ans en République Démocratique du Congo.
Et parmi ces violences, le viol et les mutilations sexuelles faites non seulement aux femmes, mais aussi aux fillettes et même à ces toutes petites filles tout juste nées.
Et comment réussir à vivre ensuite ?
Il faut pour ces femmes réussir à survivre non seulement aux terribles blessures physiques, mais aussi aux blessures psychologiques, à essayer de retrouver une place dans la famille qui bien souvent leur tourne le dos, à la société qui les considère non pas comme victimes mais comme coupables.
Coupable d'avoir apporté la honte dans leur famille, dans leur belle-famille pour celles qui sont mariées, dans le village.
Et aussi coupables d'avoir donné naissance à des enfants issus de ces viols.
Lorsque le viol est érigé en arme de guerre, c'est toute la société qui fait semblant de ne rien voir, de ne rien savoir, et les coupables continuent à vivre sans être inquiétés alors que ces milliers de femmes et de fillettes sont mortes dans leur propre corps et que rien ne pourra permettre de les ressusciter.
Il faudra plusieurs générations avant que ces femmes, leurs filles et leurs petites-filles ne puissent retrouver la sérénité à laquelle chaque femme est en droit de prétendre.
Un livre à lire absolument.

Un grand merci à Babelio et aux Editions des Femmes - Antoinette Fouque pour ce livre reçu dans le cadre de la masse critique.
Commenter  J’apprécie          111
Ce livre est un témoignage sur les violences faites aux femmes en République Démocratique du Congo depuis le début de la guerre, il y a 25 ans et sur les différentes difficultés auxquelles sont confrontées les victimes dans leur reconstruction.
J'ai trouve ce livre très intéressant car il nous plonge dans une contrée méconnue et nous donne envie d'en savoir plus.
Plus qu'un livre de témoignage des crimes commis (même si l'auteur nous parle de quelques destinées), "au-delà de nos larmes" nous parle du chemin à parcourir pour guérir, de la stigmatisation et des difficultés sociétales rencontrées par les victimes. A travers ces difficultés, on devine l'importance du travail mené par le docteur Mukwege (prix Nobel de la paix en 2018) qui non seulement soigne les femmes victimes de violence mais les aide à réintégrer la société.
Ce livre sort du lot par sa « véracité » et son point de vue sur des conflits meurtriers. Ce n'est cependant pas une enquête journalistique ou un livre d'histoire et il ne donne pas de clés de compréhension de la situation au Congo. Il est, je pense, important de compléter la lecture par des livres expliquant les débuts du conflit, sa durée et sa violence pour la population civile. C'est d'ailleurs un des buts du livre, d'interroger sur cette région du monde, de donner envie de comprendre et d'appeler tout un chacun à plus de courage : celui d'aider et d'accompagner plutôt que de stigmatiser (et la situation n'est clairement pas spécifique au Kivu), celui de s'intéresser plutôt que de fermer les yeux sur les responsabilités internationales. Ce but est pour ma part complètement rempli.
Enfin, ce livre, malgré les difficultés, donne à voir un espoir de réparation, montrant qu'il ne faut pas rester inactif devant l'ampleur de la tâche.
J'ai trouvé par ailleurs la préface du docteur Mukwege merveilleusement bien écrite et inspirante.
Commenter  J’apprécie          52
Au-delà de nos larmes de Tatiana Mukanire Bandalire
Aux éditions des femmes Antoinette Fouque,
je tiens à remercier Babelio pour ce masse critique.

La Préface du Dr Denis Mukwege nous montre déjà une partie de l'ampleur du désastre que ces femmes ont du supporter.
Dès les premiers mots portés à ma vue, ma lecture me transperce de frissons annonciateurs de la terreur, la folie, la destruction !

C'est dans un pays en pleine guerre (la RDC) dans les années 1995-96 que tout a débuté. Ce livre nous dévoile les témoignages de femmes et de leur long combat.

La plume de l'autrice est percutante, puissante, cette femme enfin ces femmes sont des combattantes, des survivantes. Elles ont vécu, subi et supporté l'enfer, les meurtrissures profondes et indélébiles dans leur chaire.
On ressent cette souffrance au travers des mots, ce cri de rage face à l'injustice mais la reconstruction pour celles qui ont su, pu dépasser ce mal être et surtout qui ont survécu à cette tristesse, ces multiples traumatismes ancrés au sein de leurs entrailles, n'est pas aidé par leur communauté et c'est peu de le dire !

Ce récit me révolte, me transperce, m'enrage: le viol une arme de guerre qu'il ne faudrait pas dénoncer !
Ne pas dénoncer l'intolérable, pourquoi ?
Dans ce livre, la honte incombe à la victime. Ces survivantes ont un tel courage, une volonté, une résilience en elles que leurs bourreaux ne pourront jamais leur enlevé !!!
Or la survie de ses survivantes n'est pas toute rose bien au contraire

Ce livre ne fait que 76 pages mais il est éprouvant, marquant et le lecteur n'en ressort pas indemne.
Cette vérité doit être lue et dénoncée absolument !
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Ils leur tranchaient les seins pour les manger, persuadés »
« Dans nos propres téléphones coule le sang de nos frères congolais. Le minerai qui améliore le fonctionnement de ces téléphones est le fruit du sang et de la sueur des alors de bénéficier de pouvoirs magiques. »
« Des femmes sont violées par dizaines, voire par centaines en une nuit. Personne n’en parle. »
« Ghislaine, quant à elle, après son viol par cinq hommes armés, a été obligée de faire cuire, sur le feu, la tête et les entrailles de son mari après qu’ils l’ont égorgé et éventré. Avec la pointe du fusil sur la tête, elle a été contrainte de manger de la chair de son mari et de boire de son sang, comme s’il s’agissait d’un très bon vin. »
« Il y a un survivant, un seul, un enfant de presque deux ans en train de téter le sein de sa mère déjà morte. »
« Même si être violée c’est mourir tout en respirant »,
« Ne pas briser son silence, c’est mourir au plus profond de soi. »
« Papa, ma maman, mes frères, et nous les filles, nous avons été violées. Ma grande sœur, ma petite sœur et moi — même. Après nous avoir violées, ils ont essayé d’obliger notre grand frère à coucher avec notre maman mais il a refusé. Ils ont tiré sur lui et il est mort sur - le — champ. Ensuite, ils ont demandé à notre papa de coucher avec notre grande sœur, il a refusé, ils ont tiré sur lui, heureusement la balle n’a atteint que sa jambe gauche. Notre maman et ma grande sœur ont été tuées sur place. Après cette scène qu’il me sera à jamais impossible d’oublier, nous avons été emmenés, mes deux grands frères et moi, dans le parc de Kahuzi — Biega. »
« Être violée a plusieurs synonymes, c’est être morte dans sa propre chair, dans son âme, c’est avoir un cœur brisé et irréparable. Vivre avec son viol demande beaucoup de force et de courage. Se relever de son humiliation et briser son silence vaut mieux que se terrer dans son coin et dans sa douleur. Après avoir été violées, à la dernière seconde de cet acte maléfique, certaines n’ont plus qu’une seule envie, celle de se rhabiller et de s’enfuir loin de cet enfer, de se couvrir les yeux pleins des larmes, de couvrir leurs corps souillés et d’attendre la seconde d’après. »
Commenter  J’apprécie          40
ce livre est un coup de poing en plein plexus solaire.
Il est presque impossible de mettre des mots sur tant d'horreurs.
celles-ci de sont pas cachées, elles sont dites et redites.
comment des êtres dits "humains" peuvent-ils commettre tant d'abomination ? sont-ils tous devenus fous ?
Tatiana Mukanire Bandalire lest devenue "Coordinatrice nationale du Mouvement national des survivantes des violences sexuelles" en République démocratique du Congo,
Commenter  J’apprécie          60
Nous avons en nous cette envie de vivre. Nous l’avons prouvé en nous battant pour notre survie, en nous accrochant à la vie. Nous avons été esclaves sexuelles, nous avons été enterrées vivantes quand nous ne pouvions plus satisfaire les besoins de nos ravisseurs. Nous avons été ligotées à un arbre au fond de la forêt. Nous avons été violées presque chaque heure. Nous avons perdu connaissance. Plusieurs fois, nous nous sommes crues mortes, mais au fond de nous subsistait l’espoir de respirer à nouveau et de revivre.
Commenter  J’apprécie          40
« Elle était morte au plus profond de son âme. Certaines personnes pensent que le viol ne concerne qu’une catégorie de personnes. Mais ça ne choisit pas, que l’on soit belle ou non, mineure, majeure, intellectuelle, riche ou pauvre. C’est seulement que l’on a été au mauvais endroit au mauvais moment. »
Commenter  J’apprécie          30
Il y avait mille et une raisons des désespérer mais la seule raison d'espérer restait mon honneur. Au fond de ma douleur, je savais que j'étais meilleure que toi. Je me demande souvent quelle place tu mérites dans ce monde. Je n'en trouve aucune. Tu n'as pas le droit d'exister.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Tatiana Mukanire Bandalire (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tatiana Mukanire Bandalire
Le récit d’une survivante et combattante contre les viols de guerre massifs commis contre les femmes en RDC. Préface du Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix.
autres livres classés : témoignageVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (62) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}