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Margot Carlier (Traducteur)
EAN : 9782742794461
382 pages
Actes Sud (03/11/2010)
3.5/5   30 notes
Résumé :
Le vieux gardien d'un village de vacances reçoit la visite impromptue d'un inconnu qui souhaite lui acheter des haricots. Pendant qu'ils les écossent ensemble, le maître des lieux déroule, dans une improvisation savante, le fil de sa vie.
Simple ouvrier croupissant dans la grisaille de la campagne polonaise, il a découvert un jour, grâce à la musique, qu'un ailleurs existe et son destin s'en est trouvé bouleversé. Au fil d'un récit lui-même porté par une gr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le début du roman est vif et intriguant. En Pologne, un voyageur arrive chez un gardien de village et lui demande des haricots. L'homme est d'accord pour lui en vendre, mais lui propose, auparavant, de les écosser ensemble. Commence alors le récit, sous forme d'un long monologue, de la vie du gardien.

L'une des premières histoires qu'il nous raconte est sa rencontre avec un certain Robert, qui habite une maison voisine. Il nous raconte leurs prémices étonnants puis leur amitié.

Ensuite, il nous parle de son école et de sa jeunesse, de sa volonté sans faiblir d'économiser pour s'acheter un saxophone.

Puis les histoires se suivent et ne se ressemblent pas. Ni ne semblent liées… C'est cela qui m'a dérangée. L'idée de faire un monologue et de raconter l'histoire d'une vie est excellente, mais le récit n'est pas assez vif sur la longueur et l'auteur perd notre attention avec un rythme trop monotone. Les sujets traités sont attirants et étonnants : la musique comme échappatoire, l'abus d'alcool en tant que problème endémique de la Pologne, les violences faites aux femmes, la guerre et la façon dont elle a changé les vies, le communisme qui s'est ensuite installé, etc. Malheureusement, mon attention a faibli et j'ai préféré arrêter ma lecture, estimant en avoir suffisamment lu pour me faire une idée (250 pages sur 500). le récit mériterait sûrement d'être tronqué pour gagner en rythme et satisfaire les lecteurs, car les retours que j'ai entendus sur ce livre lui reprochent 100 voire 200 pages en trop. Mais je conçois qu'il est très compliqué pour un auteur d'enlever une partie de son texte, aussi ne peut-on peut pas lui reprocher grand chose ! Wieslaw Mysliwski est un auteur reconnu en Pologne et peut-être que nous, Français, demeurons trop hermétiques à un style polonais.

Toutefois, c'est un livre intéressant qui nous apprend beaucoup de choses sur la Pologne et son histoire.

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Le gardien d'un village de vacances déjà âgé voit arriver un homme qui vient lui acheter des haricots. Il n'en a pas beaucoup mais accepte de lui en vendre. Toutefois ils devront d'abord les écosser. C'est le prétexte à une conversation ou plutôt un long monologue du vieil homme.
Il raconte son enfance, son apprentissage du métier d'électricien mais surtout son amour du saxophone, instrument encore peu répandu. A travers son histoire c'est celle de la Pologne qui se déroule.

C'est assez monotone et pourtant à ma propre surprise, j'ai beaucoup aimé ce récit entrecoupé de considérations sur son travail actuel, les propriétaires des maisons autour de ce lac et la vie en général.
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Un inconnu débarque chez un vieux gardien d'un village de vacances pour lui acheter des haricots. C'est l'occasion pour ce viel homme qui lorsqu'il n'est pas en train de faire ses rondes ou de repeindre les plaques funéraires de lui raconter sa vie. le tout en écossant des haricots! Tout en brossant le portrait des différentes personnes qui l'ont marquées, il y intègre la grande histoire à la petite, celle de la Pologne avant et après la guerre puis l'arrivée du communisme.

Enfant, sa vie est rythmée par les saisons et son lot de corvées, par les habitudes de chacun qui vont de l'interprétation des rêves aux coutumes religieuses. Puis le pays s'embrase, il se retrouve comme beaucoup d'orphelins dans une école spéciale où se retrouvent aussi bien des délinquants que des tueurs; elle existe pour former les futurs pionniers qui façonneront le pays pour un avenir meilleur et radieux. Devenu électricien par la force des choses, il exécute le programme édicté par l'état. de chantier en chantier, il fera la connaissance d'une figure en particulier qui bouleversera le cours de son existence. C'est dans ce monde là qu'il y fait les rencontres qui détermineront ses choix. Entre un professeur de musique alcoolique qui a pour consigne de monter un orchestre, un vieux magasinier invalide saxophoniste émérite qui le prend sous son aile, un curé/soudeur qui lui donne le goût de la lecture, un chapelier à moitié dingue, les rencontres dues au hasard, notre héros s'extirpe de ce marrasme pour réaliser son rêve: vivre par et pour la musique. Devenir saxophoniste et voyager.

De toutes ses aventures, ses rencontres fortuites, il partage avec le lecteur ses réflexions sur la vie, le hasard, la réalité, l'amour, le temps avec humour et philosophie. Son acuité intellectuelle garde un je-ne-sais-quoi d'enfantin. Une fraîcheur d'esprit teintée de curiosité positive. de sa vie dans ses baraquements surpeuplés, mal chauffés, aux relents de tabac froid et de vodka, aux conditions de travail pénibles en passant par les diverses pénuries qui l'affectent, il a su maintenir en lui l'espoir.

Ce monologue, limpide dans sa narration tel un cours d'eau, tient du conte philosophique et apporte soit une réponse soit ouvre sur d'autres questions. Les chapitres se succèdent délicatement, lentement, sûrement au point que l'on s'imagine être devant lui. L'effet de proximité est réel, le lecteur est l'invité privilégié, le témoin de ses observations et des leçons qu'il en a tirées. La cadence du récit rappelle à la fois une cascade d'eau, le grand 8 des fêtes foraines et je ne m'explique pas comment l'auteur parvient à suspendre le temps. Tout en lui donnant du mouvement. C'est magique. Dés les premières pages, on est happé par son incontestable talent de conteur, par cette humeur bon enfant, par cette tranquilité d'esprit comme si la boucle était bouclée.

A l'attention de Christiane, with all my love.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Avez-vous déjà passé une soirée à écosser des haricots? Non? Vous devriez. du reste, toute activité n'engageant pas les neurones, une fois la technique assimilée, peut faire l'affaire : décorticage des noix, des châtaignes, tricot, broderie, l'art de la tapisserie, la lecture d'un roman de Marc Levy
Il semblerait que la répétition de gestes machinaux, mécaniques, instinctifs permet à l'esprit de se libérer. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi les psychanalystes ne proposent pas ces activités redondantes à leurs patients pour les faire parler d'eux-mêmes.
Un vieil homme est sollicité pour vendre des haricots à un mystérieux interlocuteur (on n'en saura jamais plus que la longueur d'un pouce sur celui-ci) et c'est parti! Pendant plus de 500 pages, l'écosseur de haricots va lui tenir la jambe.
Jamais je n'ai rencontré tel bavard! Pas vous?
Le vieil homme est d'abord persuadé qu'il connait son visiteur et il va enchainer des pans de sa vie, passant souvent du coq à l'âne en s'appesantissant plus que de raison sur certains détails et finissant par flirter avec une certaine philosophie. Tout y passe ou presque : l'art de consommer des pâtisseries dans un salon de thé, comment passer une nuit en évitant des ronflements assourdissants, le profil des buveurs de Vodka, la psychologie du chien, la science de jouer du saxophone qui sera, on le devine déjà, la pierre angulaire d'une vie si singulière. L'apothéose est obtenue lors de ce film dont on ne connaitra jamais la fin qui met en scène un homme essayant un chapeau et sa maitresse qui n'en a visiblement rien à faire. Ca dure dix pages, j'ai compté, je vous le jure! L'auteur le reconnait lui-même : la phrase est la mesure du monde. On assiste alors à une succession de souvenirs, une scène en appelant une autre, comme des poupées russes.
Si vous parvenez à digérer ces digressions intempestives, alors vous vous réjouirez de la verve du conteur, d'autant que sa vie, située dans la Pologne de l'après-guerre est riche en petits détails sur un régime communiste de la pire espèce.
L'originalité dans le style tient principalement au fait que le conteur parle tout seul : on devine les interventions du visiteur mais elles n'apparaissent jamais comme lorsqu'on entend quelqu'un répondre au téléphone sans pouvoir saisir les réponses de son interlocuteur. Et ce procédé est répété à l'envi dans toutes les situations du roman.
Etre un enfant n'a rien à voir avec l'âge prétend le conteur au début du livre et il faut bien admettre qu'il vous faudra retrouver cette étincelle d'innocence pour vraiment apprécier les divers épisodes qui s'enchainent délicieusement.
Les livres sont le monde que l'homme se choisit lit-on quelque part. Rien de plus vrai. Enfin, tout tourne autour de la musique et c'est surement ce qui sauvera le petit garçon qui vécu l'horreur.
Dieu n'écoute les prières que lorsqu'elles sont jouées en musique. N'êtes-vous pas d'accord avec cette assertion? Si?
Alors, vous vous en sortez avec l'écossage de ces haricots?
Vous savez, comme l'auteur le souligne si bien :
les apparences c'est tout ce qu'il reste d'une vie qu'on croit avoir vécue.
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Un visiteur arrive dans un village, autrefois célèbre pour ses cultures de haricots, aujourd'hui transformé en résidences secondaires pour nantis. le narrateur, ancien électricien et saxophoniste au sein de l'orchestre de son entreprise d'état, a pris sa retraite et est venu habiter dans ce village quasiment désert, où il assure la surveillance des villas tout en perpétuant la tradition. Il va proposer au visiteur, venu s'approvisionner en haricots, de participer à leur écossage, opération assez longue comme on peut l'imaginer, et que l'on peut prolonger à loisir. Ce sera pour lui l'occasion d'un long monologue, en compagnie de cet étrange visiteur, quasi muet, qu'il a l'impression d'avoir connu dans un lointain passé. le mystère demeure, et malheureusement demeurera jusqu'à la fin, le sujet du livre n'étant pas la résolution d'une énigme mais le déroulement des souvenirs, la mémoire d'une vie ayant traversé les conflits civils et militaires qui ont marqué la seconde moitié du vingtième siècle. Hélas, ces fichus haricots, on n'en voit jamais la fin, et l'ennui s'approfondit de page en page, sans même un dénouement final venant éclairer cette sombre histoire de solitude et d'enfermement. Une curiosité littéraire, à éviter toutefois pendant les périodes de déprime…
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La seule chose qui compte pour un homme, c’est de vivre, de sa naissance à sa mort. À qui ce genre d’homme est-il utile ? Un homme qui ne fait que vivre de sa naissance à sa mort. Qui pense parfois que c’est trop déjà. Si de plus il pouvait choisir lui-même l’époque à laquelle il souhaiterait vivre, bien peu, certainement, choisiraient la leur. Reconnaissez-le, vivre à son époque, c’est ce qu’il y a de plus difficile. Avant ou après, tout est bien plus facile que de vivre dans son temps.
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La dimension philosophique est très présente dans l’oeuvre de cet auteur. Rien n’est certain pour le narrateur, tout est sans cesse soumis à interrogations dans ce monde mouvant qui n’offre aucune certitude. Tout est sujet à philosophie : le monde existe-t-il vraiment ou est-il l’objet de notre imagination ? Quel est le rôle exact du hasard par rapport au destin ?

- Le narrateur apparaît comme un héros universel sans identité précise, comme si la guerre avait anéanti en lui toute possibilité de se connaître soi-même.

« C’est vrai que se trouver soi-même n’est pas chose facile. Qui sait si ce n’est pas la plus difficile des tâches que l’homme doit accomplir sur cette terre ? » (p. 275)

Les mots qu’ils prononcent le dessinent au fur et à mesure, il acquiert une identité à travers son récit :

« Est-ce seulement possible de raconter quoi que ce soit ? Les choses racontées ne sont au fond qu’un récit, rien d’autre. Cela n’a strictement aucun rapport avec ce qui a été, qui est, ou qui sera. Elles mènent leur propre vie. Au lieu de se figer à jamais, elles vagabondent, se déploient, s’éloignant de plus en plus de ce qui a été ou de ce qui sera. C’est peut-être leur façon d’atteindre la vérité, qui sait ? (…) Nous vivons dans le récit. Le monde n’est qu’un récit. » (p. 69)

- Aussi le pouvoir des mots et par extension le pouvoir de l’art sont mis ici en avant. Cet homme simple, paysan, va se construire dans et par l’art. Le pouvoir de l’imagination est immense.

« Les livres, m’avait-il confié un jour, alors que je l’avais rejoint en haut de l’échafaudage, sont le seul moyen pour l’homme de ne pas oublier son humanité. Lui, en tous cas, n’aurait pas pu exister sans livres. Selon lui, les livres, c’était aussi un monde, celui que l’homme se choisit et non celui qui le voit naître. » (p. 152)

« Le passé, ce n’est que notre imagination, et l’imagination a besoin de nostalgie, elle s’en nourrit. (…) Et pour en revenir au passé, il est toujours là puisque nous le recréons indéfiniment. C’est notre imagination qui le crée, c’est elle qui fonde notre mémoire, lui donne ses marques, lui dicte ses choix, et non pas l’inverse. L’imagination est le terreau de notre existence. La mémoire n’est qu’une fonction de l’imagination. » (p. 249)

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Certes, il existe encore des couples qui durent jusqu’à la mort. Seulement ce sont des reliques. Bientôt on les visitera avec un guide, à l’instar des musées, des châteaux et des cathédrales. De nos jours, le mariage ressemble à une société anonyme à responsabilité limitée. Elle fait faillite, alors on monte une autre affaire.
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On n’a rien à avouer et pourtant on avoue à demi-mot. L’essentiel, lors d’un interrogatoire, ce sont les questions et non pas les réponses. La question contient déjà en elle la réponse qu’ils veulent entendre. Dans la question vous avouez votre faute, alors même que vous n’avez rien à vous reprocher. Que vous prétendiez ne pas vous en souvenir ou que vous vous taisiez, c’est déjà une sorte d’aveu. Le silence, en particulier, confirme davantage votre culpabilité,
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Parce que les gens, ici, se divisaient en deux groupes : ceux qui vivaient de ce côté-ci de la rivière et ceux de l’autre rive. Les hommes trouvent toujours quelque chose pour les diviser. Sans que ce soit forcément une rivière.
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