« Delfica », Les Chimères (1854)
La connais-tu, DAFNÉ,cette ancienne romance,
Au pied du sycomore ou sous les lauriers blancs,
Sous l’olivier, le myrte ou les saules tremblants,
Cette chanson d’amour… qui toujours recommence ?
Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense,
Et les citrons amers où s’imprimaient tes dents ?
Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort l’antique semence ?
Ils reviendront ces dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l’ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d’un souffle prophétique…
Cependant la sibylle au visage latin
Est endormie encore sous l’arc de Constantin :
— Et rien n’a dérangé le sévère portique.
O. C, III,728 : « Je me trouvais dans un lieu désert, une âpre montée semée de roches, au milieu des forêts. Une maison, qu’il me semblait reconnaître, dominait ce pays désolé. J’allais et je revenais par des détours inextricables. "
Aurélia
Poésie - Une femme est l'amour - Gérard de NERVAL