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EAN : 9782259221443
288 pages
Plon (01/10/2016)
3.34/5   55 notes
Résumé :

Pendant vingt ans, Michel Neyret a été un grand flic. Chasseur dans l'âme, il a traqué les voyous avec l'instinct d'un pisteur. Braquages, casses, prises d'otages, trafics, il a tout vu, tout combattu à Lyon, plaque tournante de la voyoucratie.

Sur le terrain, Michel Neyret a servi avec honneur et efficacité. Il a même gagné le respect de truands qu'il a fait tomber : ceux-ci, condamnés, comprenaient les règles du jeu.

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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Michel Neyret est un flic. de ceux dont le nom attire admiration et respect. Pourtant en septembre 2011, il se retrouve soupçonné de trafic de stupéfiants et de corruption. Il sera lourdement condamné (à deux ans et demi de prison ferme en 2016). Patron de longues années de la BRI à Lyon, il raconte son métier de flic avec passion, homme de terrain, il est toujours au plus près de l'action et de ses hommes. L'intérêt du livre montre que la fameuse ligne a ne pas franchir est parfois incertaine. Que des deals avec de petites frappes vaut peut-être la chandelle. Riche d'anecdotes sur de nombreuses affaires menées à bien par son groupe, avec parfois quelques redites, le récit montre assez justement aussi l'évolution en même temps du milieu des voyous et le bouleversement des moyens policiers grâce aux nouvelles technologies de plus en plus pointues.
De l'affaire qui l'a fait tombé, Michel Neyret en consacre peu de pages. Pour nous lecteur, bien sur, difficile de prendre position tant Neyret semble sincère et homme de paroles. Même si on peut s'étonner d'une naïveté, d'un aveuglement certain pour un flic de cette envergure.
« Flic » montre le quotidien d'un homme passionné, son témoignage intéressera certainement aussi les lecteurs de polars.
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C'est avec simplicité que Michel Neyret retrace sa vie professionnelle et il me semble, avec sincérité. La narration n'est pas d'une grande littérature et l'énonciation de faits, par phrases courtes, m'a parfois ennuyée, mais je voulais savoir pourquoi il a été condamné et si oui ou non, il était devenu un flic corrompu comme on l'a accusé. Son histoire, vraie, est surprenante à lire.

Neyret est un homme de terrain, un chasseur. Durant vingt ans à partir des années 80, devenu chef de la BRI à Lyon, lui et son équipe ont fait un nombre incroyable d'arrestations. le grand banditisme consistait en vols à mains armées de banques, fourgons et bijouteries. La psychologie du bandit, il la connaît. C'est un choix de vie et la prison ne les empêchent pas de reprendre leur "métier" dès qu'ils en sortent. Ce sont des professionnels. Neyret n'a qu'un but : que leur peine soit la plus longue possible et pour ça, une seule solution : le flagrant délit, avec le butin.

Rien ne peut se faire sans indics. La relation d'un policier et de son indicateur se travaille sur la confiance et l'anonymat pendant de longues années. Après de bons et loyaux services rendus à l'Etat, l'ardoise de l'indic est effacée, car lui vient de ce monde avec lequel il se confond parfaitement.

Hyper organisés malgré l'absence de GPS et de téléphones portables, Neyret et ses hommes, sans qu'aucun d'eux ne soit jamais tué ou blessé, réussirent à mettre sous les verrous les plus grands noms du banditisme. Il reçut la légion d'honneur du ministre de l'intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy.

Au bout de 20 ans, en 2004 ,il fut muté divisionnaire à Nice. Mais, le bureau n'est pas fait pour lui et le banditisme a bien changé avec l'absence d'argent dans les banques. Aujourd'hui, c'est en costume-cravate que tout se joue. Il est devenu international et brasse, non plus des dizaines de milliers d'euros, mais des millions. Neyret se sent dépassé.

Insistant, il revient à Lyon en 2007, après avoir rencontré Olivier Marchal en tournage à Nice. Sympathique, l'ex-flic, reconverti en réalisateur de films policiers, lui a fait connaître le monde de la nuit, à Nice. C'est là que Neyret rencontra Gilles Bénichou et son cousin Alzraa. Devenus amis, il ne les quitta plus. Grosses voitures, jet privé, font partie de leur vie quotidienne et Neyret et son épouse Nicole, des paillettes plein les yeux, profitent de la vie. Neyret, pourtant, se doute que des affaires illégales en sont à l'origine. Et tous sont sur écoute...

Si vous vous souvenez de Michel Neyret, lisez son histoire; elle est très intéressante.
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Pour notre dernière chronique Quais du Polar avant l'ouverture demain (on en fera encore quelques uns avec normalement quelques interviews d'auteurs invités), on oublie un peu les fictions pour vous parler d'un essai mais qui a forcément à avoir avec le polar puisqu'il est l'oeuvre d'un ancien flic, sans doute un des flics les plus connus du monde, surtout pour les lyonnais tant il a fait la une de tous les journaux au début des années 2010.
.

Ce commissaire c'est bien entendu Michel Neyret dont la mise en examen ultra médiatisée l'a placé du côté des truands qu'il traquait, et lui collant à la peau une image de ripou sans foi ni loi.

Du jour au lendemain, Michel Neyret va être destitué, renvoyé de la police et condamné à deux ans de prison ferme pour "trafic d'influence et corruption".

Dans Flic, paru aux éditions Plon qu'il viendra présenter ce week end à Quais du Polar, il revient avec un peu du recul sur cette incroyable affaire et nous révèle sa version des faits..

Comme toujours avec ce genre de témoignage, on sait qu'on affaire qu'à une partie seulement de la vérité et que sans doute, il y a des faits et des évenements que Neyret passe sous silence, mais à la lecture de ce Flic on a envie de le croire tant le type parait humble et fait plutot profil bas. .

Michel Neyret, lors de sa convocation devant le conseil de discipline de la police, le 04/09/2012

Pendant plus de vingt ans, Neyret, enfant de mineur lorrain qui aura réussi du second coup son concours de commissaire, à la grande fierté de ses parents nous raconte comment il a traqué les voyous à Lyon, du braquague anodin à la prise d'otage, avec ce qu'il faut d' honneur et efficacité.

Il a même gagné le respect de truands qu'il a fait tomber car selon Neyret, ceux ci comprenaient et acceptaient les règles du jeu.

Connu pour son sérieux et ses nombreux succès, ce flic particulièrement charismatique fait alors figure d'exemple. Mais après une carrière exceptionnelle sur le terrain, Michel Neyret accepte le poste de directeur-adjoint interrégional de la police judiciaire de Lyon. Et là, les choses ont méchamment dérapé et les relations flics indics n'ont plus eu la même clareté qu'avant.,..et ses relations avec le grand banditisme lyonnais vont dès lors se teinter de trouble manifeste.

S'il reconnaît lui-même avoir fait des "conneries", l'ex-grand flic se donne le beau rôle et charge surtout la barque de Claude Guéant, alors ministre de l'Intérieur en 2011. Connaissant le bonhomme lui même qui a connu des problèmes avec la justice, on peut comprendre aisément l'amertume de Neyret .

Mais le plus interessant dans son livre et plus que l'affaire en elle même dont il dit finalement assez peu, c'est la description réaliste d'un sytème de démantélement des réseaux de voyous, avec l'informateur en pièce essentielle dont la protection est alors essentielle, comme on le voit souvent dans les films policiers..

Michel Neyret lors d'une comparution pour diffamation au tribunal de Lyon le 16 décembre.

Et le livre est aussi captivant par ce qu'il dit sur l'évolution des méthodes de travail comment le travail artisananal du début des années 80 a laissé sa place au développement et comment même le grand banditisme lié jadis à la prostitution, aux braquages de bijouteries et de banques et aux trafics de drogue a mué aussi avec la spéculation financière et la corruption plus lucrative.

A la lecture de ce Flic, on voit à quel point Neyret a flirté avec les limites et si pour lui, il estime ne pas avoir franchi la ligne rouge, il s'est quand même dangereusement approché des sirènes de l'interdit et du luxe en acceptant même des vacances financées par ses informateurs avec une passion pour les belles choses et l'argent qui l'aura forcément perdu.

Difficile de porter un jugement bien tranché sur la culpabilité de Neyret à la fin de notre lecture, mais on aura passé un bon moment devant ce témoignage lucide sur les dessous de la machine policière et les dérives qui l'ont conduit devant le tribunal.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'était au salon du livre à Paris en 2017. J'étais venu à la rencontre de Michel Neyret.
Voilà le commentaire que j'avais fait sur son livre à cette époque.
*

Michel Neyret c'est ce grand et bon flic lyonnais, très apprécié de tous, dont son destin bascula un matin de septembre 2011.
Claude Guéant, alors ministre de l'Intérieur, voulait frapper fort et faire un exemple, avec une arrestation très médiatisée. Il voulait aussi faire braquer les projecteurs sur Michel Neyret, plutôt que de parler de l'affaire Karachi et l'affaire Bettencourt, dont il était mouillé jusqu'au cou.

C'est ce que raconte, entre-autre, Michel Neyret dans son livre ; « Flic ».
Il raconte son arrestation comme s'il avait été le pire des trafiquants de drogue, la longue perquisition à son domicile qui lui laissera un gout amer.
Il raconte aussi son enfance, son parcours, une réussite dont ses parents sont fiers et surtout ses interminables planques, pour prendre en flag, les perceurs de coffres-forts, les pilleurs de banques, les braqueurs de bijouteries, les gros dealeurs.
Michel Neyret nous parle aussi de cette proximité qu'il a eue très longtemps avec le grand, le très grand banditisme. Il a toujours nié avoir bénéficié d'argent par le trafic de drogue, lui l'enfant de mineur et d'une grande éthique.

D'ailleurs, les perquisitions faites chez lui en 2011, n'ont jamais trouvé un seul gramme de drogue.
Mais il assume avoir, par certaines occasions, flirté avec les limites, d'avoir accepté des gens du milieu, des voyages, où il a commencé à mener grand train de vie.
Michel Neyret nous parle aussi de ses indics, de ses informateurs, très souvent rétribués avec l'argent trouvé chez les trafiquants et braqueurs.
Il écrit que le monde de l'information, avec ses règles obscures, est capitale pour pouvoir prendre en flag et démanteler des réseaux du grand banditisme et pouvoir les condamner. Et que chaque flic à ses indics, qu'il protège en gardant leur identité secrète.
Même qu'un parrain lyonnais lui aurait proposé plusieurs millions pour qu'il lui dévoile l'identité d'un de ses informateurs.
*

Michel Neyret, n'a pas tout dit et ne nous dira pas tout, pour sa propre sécurité et celle de sa famille.
Je pense qu'il fut victime d'une machination politico-policière et que quelque part, il dérangeait.
C'est un homme que je pense lucide et très honnête par-dessus tout.
Son livre est à lire car c'est un témoignage fort, très intéressant et instructif.


La dédicace qu'il m'a offerte, est longue et profonde…

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Michel Neyret, flic très apprécié et respecté de tous, est arrêté le 29 septembre 2011 à 06h00 du matin : une arrestation à son domicile avec perquisition et, surtout, la présence des médias lors de son arrivée au commissariat de Lyon.
A partir de ce jour, son destin bascule. Sa vie est épluchée dans les moindres détails et très vite, tout est déformé. Son style de vie devient douteux, ce qu'on prenait pour des plaisirs devient soupçonneux, tout est amplifié.

Etre flic, pour Michel Neyret alors enfant de mineur, c'est une vocation. Ce qui le motive et lui plaît plus que tout, c'est l'adrénaline, l'intensité des actions qu'il vit sur le terrain.
A travers ce témoignage, il évoque son parcours de flic et comment est née cette passion pour l'investigation et les grandes affaires criminelles. de son concours de commissaire de police qu'il réussit avec brio, à son affectation au commissariat de Lyon, poste qu'il affectionnait tant, en passant par ses premières expériences en région parisienne où il a fait ses premières armes, Michel Neyret raconte certains souvenirs, ses arrestations importantes. Il a commis, comme tout novice, quelques erreurs de débutant dont il a tiré les leçons pour s'améliorer. mais il a surtout accompli, avec son équipe, de belles saisies et captures.
Au-delà de son parcours, Neyret dévoile les rouages du démantèlement d'un réseau de grand banditisme dont l'informateur est un pilier central. Ce dernier est l'élément clé de la révélation de la majorité des réseaux démantelés. Il est donc plus que nécessaire de les protéger en maintenant leur identité secrète. Evidemment, Michel Neyret a eu recours à ces indics.
Ayant pris ses fonctions au début des années 80, il a connu la transformation des méthodes de travail, notamment avec le développement de l'informatique. Mais il a aussi assisté au changement du banditisme. A ses débuts, le grand banditisme était lié à la prostitution, aux braquages de bijouteries et de banques et aux trafics de drogue. Aujourd'hui, c'est plutôt la corruption, la spéculation financière qui a pris le dessus : c'est bien plus discret et cela rapporte beaucoup plus.
Lors des dernières années de sa fonction, il a flirté avec les limites et c'est ce qui l'a fait plonger. Il a accordé une trop grande confiance dans ses informateurs, voire un début d'amitié (au moins pour Michel Neyret, en revanche, on ne sait pas si cela était réciproque) et a commencé à mener grand train (sorties dans de grands restaurants, fréquentation du monde de la nuit, vacances payées par ses informateurs...). C'est qui va soulever les soupçons et conduire à son arrestation.

Michel Neyret nous livre un témoignage réaliste et lucide sur les dessous de la machine policière et les dérives qui l'ont conduit devant le tribunal. Un livre instructif et intéressant.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il ne faut pas oublier que les jeunes de banlieue ont une espérance d'ascension sociale quasiment proche de zéro et que le trafic de stupéfiants leur offre cette possibilité d'évolution qu'ils n'auraient jamais pu atteindre sinon.
La société doit faire ce constat : la drogue remplit une fonction d'ascenseur social qui n'est pas assurée par elle.
Et le fonctionnaire de police, avec son petit salaire, peut-il résister à tout cet argent qui lui passe sous les yeux ?
On peut se poser la question.
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" J'ai eu un principe toute ma vie : ne jamais donner de cocaïne ni aucune drogue dure à un informateur. Jamais. Jamais de drogue dure. J'ai toujours négocié avec du shit. Le shit est bien entendu un stupéfiant, mais il ne provoque pas d'overdose tandis que la cocaïne, on ne sait jamais ce que contient ce produit et il peut provoquer la mort."
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Ce sont des hommes irréductibles, qui ont fait du banditisme un choix de vie. Nous, policiers, notre but, c’est de les neutraliser le plus longtemps possible. Bien sûr, nous pouvions les prendre avant. Mais que serait-il arrivé ? Ils auraient été arrêtés pour utilisation d’un véhicule volé, port d’arme illégal, nous aurions pu établir un délit d’association de malfaiteurs. Nous aurions abouti à quoi ? Une condamnation à une peine de prison de quatre ou cinq ans. Avec les remises de peine traditionnelles, nous serions arrivés à une neutralisation de deux ans. Ce n’est pas notre but. Ce que nous voulons, c’est obtenir des peines significatives, des peines de quasi élimination sociale.
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C'est comme une marée, ce métier. A chaque affaire, il reste un peu de sable qui forme des canaux, des couloirs, des voies de passage. Mais quand l'eau se retire, elle laisse aussi des regrets, des tristesses, des échecs. L'expérience se forge ainsi : dans ce va-et-vient permanent, dans ce ressac qui n'en finit pas. Certaines affaires laissent des traces profondes, d'autres disparaissent sitôt vécues. Tout est question de circonstances. Ces cicatrices, ces empreintes, ces strates se forment au fil de la vie, et elles fabriquent un destin. Le mien, je l'assume : il a toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, le blanc et le noir en plus... Et il forme ma vie.
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La vraie récompense pour un policier, c'est le flagrant délit et la capture du délinquant les armes dans une main, le butin dans l'autre. Savoir que grâce à son action le criminel va être traduit devant la justice et qu'il est parti pour un long voyage : c'est là que le policier tient sa véritable vengeance.
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