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Mommsen tome 1 sur 2

Claude Nicolet (Éditeur scientifique)Charles-Alfred Alexandre (Traducteur)
EAN : 9782221046579
1145 pages
Robert Laffont (01/03/1985)
3.67/5   9 notes
Résumé :
Prix Nobel de littérature en 1903, Theodor Mommsen est peut-être la figure dominante de la vie intellectuelle allemande au XIXe siècle. Juriste de formation, mais aussi philosophe, archéologue, historien célèbre de la Rome Antique, il a été de ceux qui ont révolutionné les méthodes de l’histoire en constituant en sciences exactes les « disciplines auxiliaires » -épigraphie, diplomatique, papyrologie, etc.- qui la nourrissent, organisant la publication quasi définiti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ayant décidé de lire au moins une oeuvre de chaque auteur / autrice ayant été couronné.e du prix Nobel de littérature, je m'attèle à la lecture des premiers lauréat.

Après Sully Prudhomme, dont j'ai trouvé la lecture ennuyeuse, mais qui présentait l'avantage d'avoir des ouvrages très courts, je me suis attaquée au second lauréat : Theodor Mommsen, lauréat en 1902. Cette fois, le défi est très différent. Plus question de poésie (encore que) mais d'histoire.

Car Mommsen est un historien allemand. C'est un savant à multiples facettes spécialisé dans la Rome antique. Il a écrit des milliers de pages sur des sujets comme la monnaie, la papyrologie... qui n'est pas l'étude des grands pères mais la branche des études classiques qui déchiffre les documents grecs et latins provenant de divers sites de l'Égypte et surtout en exploite les données... Bref un professeur émérite.

Son livre sur l'histoire de Rome fait plus de 1500 pages. Il se compose de 4 volumes. Je vous livre ici les notes sur le premier tome. Je reviendrai compléter lorsque j'aurai fini les tomes suivants.

Dans ce premier volume, il est question de la création de Rome dans un temps fort éloigné où existaient des rois : les Tarquins. Dommage pour Romus et Romulus mais ce n'est qu'une légende.

On suit donc Mommsen qui relate comment cette ville s'est peu à peu créée. L'ajout de 2 communes puis de différentes familles. C'est un ouvrage extrêmement détaillé, très précis. Même si régulièrement l'auteur mentionne que les sources ne sont pas toutes précises ou prêtent à caution. Il justifie ses conclusions en expliquant les hypothèses émises. Il fait mention régulièrement à la linguistique pour expliquer les rapprochements. C'est fascinant pour plusieurs raisons.

D'abord parce qu'il cite certains éléments en grec et en latin sans traduction. Cela présuppose donc que le lecteur, la lectrice saura lire et comprendre ces extraits. C'était sans doute le cas fin du XIXe, début du XXeme siècle, mais aujourd'hui sans google traduction, difficile de comprendre.

Ensuite suivre les migrations des différents peuples en suivant l'évolution de la langue m'a toujours impressionnée.

Dans ce livre, on découvre des peuples dont j'ignorais l'existence. Je connaissais les Etrusques, les Sabins (à cause de l'enlèvement des Sabines) , mais pas les samniques, les Ombriens ni les Japyges. On découvre l'influence de l'Orient.

Mommsen narre le rôle des différentes collines (Palatin, Capitole, Aventin, ...) au bord du Tibre.

Des chapitres sont consacrés à la justice, la religion, l'agriculture, l'art tous au service de l'état. L'importance et la place du père.

L'influence d'abord des phéniciens puis des grecs à travers l'installation de
comptoirs. Il est question de hellénique et de Grec.

Mommsen a un style parfois très poétique et il y a des envolées lyriques.

"Les traditions venues jusqu'à nous avec leurs noms de peuples défigurés, avec leurs légendes confuses, ressemblent à ces feuilles desséchées, dont nous avons peine à nous dire qu'elles ont été vertes un jour. Ne perdons point notre temps à écouter le bruit du vent qui les soulève,
et des interminables discussions à l'aide desquelles on s'ingénie à classer par ordre ces échantillons de l'humanité, les Chones, les 0enotriens, les Sicules et les Pélasges."

Et si Mommsen admire les Romains, il n'en est pas pour autant dithyrambique systématiquement.

C'est un livre dense mais fort intéressant.

Je ne sais quel est sa place dans l'histoire actuelle et si Mommsen est toujours une référence? Est ce que certaines de ses hypothèses ont été infirmées ou confirmées par des travaux plus récent mais dans tous les cas, ce fut une lecture exigeante mais passionnante.


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Il n'y a vraiment que mon intérêt pour les Nobels qui a pu me lancer dans la lecture d'un historien allemand spécialiste de l'Antiquité. Si c'est bien de littérature qu'il s'agit, la définition en a varié avec le temps. Au début du XXème siècle, il apparait normal de décerner ce prix à un historien qui n'eut pas d'autre spécialité ou écrit qu'historique. Aujourd'hui, c'est Bob Dylan et ses chansons que l'Académie a récemment distingué. Comme quoi il est faux de dire que les grandes institutions sont immuables et ne savent pas s'adapter à leur époque.

La lecture de Mommsen reste malgré tout agréable, passé l'austérité de certains passages. On sent chez lui la volonté d'être exhaustif tout en cherchant à rétablir parfois une vérité que les légendes ont parfois écorné. Il ne se prive pas d'ailleurs de critiquer ses confrères parfois trop prompts à croire les belles histoires de l'Histoire.

Sa volonté de parler dans ce premier tome de tout ce qui a fait la naissance de Rome, pas seulement l'aspect politique mais également les divers aspects de la société (droit, économie, langue, agriculture, arts, écriture) en fait également un historien moderne et il mérite en ce sens le Nobel qui lui a été décerné.

Cela reste malgré tout bien daté et ne correspond pas totalement aux canons des Nobels de notre époque où on cherche avant tout l'originalité, la voix singulière, la révolte contre l'ordre établi.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les traditions venues jusqu'à nous avec leurs noms de peuples défigurés, avec leurs légendes confuses, ressemblent à ces feuilles desséchées, dont nous avons peine à nous dire qu'elles ont été vertes un jour. Ne perdons point notre temps à écouter le bruit du vent qui les soulève,
et des interminables discussions à l'aide desquelles on s'ingénie à classer par ordre ces échantillons de l'humanité, les Chones, les 0enotriens, les Sicules et les Pélasges.

Demandons-nous plutôt, cela vaut mieux, quelles furent les institutions pratiques des Italiques, dans les matières du droit; quel idéal se manifeste dans leur religion, quelle fut leur économie domestique et agricole; d'où, leur est venue leur écriture, et quels ont été enfin les éléments divers de leur civilisation.
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Des événements, des succès brillants se sont réalisés, dont le bruit s'est évanoui, mais dont l'éclat persiste et, se projetant sur les rois, sur les Targuins entre tous, ressemble à ces feux du soir, au milieu desquels se perdent les lignes de l'horizon.
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Les Italiens n’éprouvent pas la passion du cœur ; ils n’ont ni les aspirations surhumaines vers l’idéal, ni l’imagination qui prête à la chose sans vie les attributs de l’humanité ; ils n’ont point, en un mot, le feu sacré de la poésie.
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Pour l'Italie aussi le jour nait en Orient, pendant que la Péninsule est encore noyée dans l'obscurité de l'avenir.
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