La nouvelle est un genre que j'apprécie beaucoup, alors lorsqu'il s'agit d'intrigues policières, qui de plus se déroulent au Japon, vous comprendrez combien il m'est difficile de résister à l'appel d'une couverture des éditions Rivages/Noir : c'est la nuit, dans un endroit sinistre… un homme fume une cigarette… il attend….
J'ai découvert hier les
Petits crimes japonais de
Kyotaro Nishimura écrivain qui a reçu le prix
Edogawa Ranpo en 1965. Quel régal : imaginez huit nouvelles, huit minuscules histoires parfaitement ciselées.
Elles se déroulent à Tokyo, dans le métro, dans le quartier populaire de Jonan, ou dans le temple Sensoji- célèbre pour ses pigeons ; elle mettent en scène des hommes et des femmes plutôt ordinaires, « salaryman », employé à col blanc dans une entreprise, coiffeur, agent de police….
Et c'est tout le charme de ces nouvelles :
Kyotaro Nishimura nous prend par la main, part d'une situation plutôt simple, classique, puis déroule le récit …et soudain la chute nous laisse abasourdis, souriants, bien naïfs que nous sommes, nous n'avions pas envisagé un seul instant une telle duplicité, un tel arrangement des choses….Un fond de cruauté et d'insolite vient renforcer humour et suspense et la lecture des nouvelles s'enchaîne, procurant un plaisir vraiment addictif.
Mes nouvelles préférées : celle du salaryman pickpocket amateur qui fournit aux enquêteurs le nom et l'adresse de celui qui vient de l'assassiner, et l'aventure du policier qui ne recule devant rien pour aider les sans-abris à trouver un refuge pour l'hiver….
Une lecture dépaysante, un ton vraiment original.