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4,17

sur 414 notes
Gaëlle Nohant restitue avec brio le parcours de Robert Desnos. Poète, écrivain, journaliste, scénariste, critique musical… le champ d'activités et de curiosités de Desnos est infini avec, pour fil conducteur, son amour pour la liberté car

« en définitive, ce n'est pas la poésie qui doit être libre, c'est le poète ».

La liberté source d'engouement, de fraternité, de contestation, de colère… Desnos se positionnera formellement contre le fascisme et l'antisémitisme.
Aux côtés du poète, l'auteur redonne vie à des artistes du monde entier libres et porteurs de grandes idées, nous faisons la connaissance de l'écrivain cubain Alejo Carpentier parti clandestinement de la Havane, nous sommes invités en Espagne chez Pablo Neruda où nous rencontrons Federico Garcia Lorca.
Nous parcourons les lieux emblématiques du Paris de l'époque, la Coupole, le Bal Nègre, nous croisons Prévert, Aragon, Éluard, Jean-Louis Barrault et tant d'autres. Et par-dessus tout, il y a Youki, à la fois muse et amante passionnée, elle fût souvent infidèle mais revint toujours vers son poète. Desnos l'aimera jusqu'à son dernier souffle.
En lui donnant la parole dans une magnifique et émouvante dernière partie l'auteure nous présente une femme responsable et engagée, bien différente de la poupée frivole précédemment décrite.

Même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre, me trouvant dès le début submergée par une foultitude de détails sur tous les personnages, j'ai rapidement pris un immense plaisir à cette lecture.
L'écriture de Gaëlle Nohant est élégante et précise, elle réussit totalement à nous faire partager son amour pour le poète.

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Je connaissais quelques poèmes de Robert Desnos, mais rien de sa vie.
Cette biographie romancée comble mes lacunes, d'autant qu'elle est enrichie de nombreux vers du poète.
On sent la passion de Gaëlle Nohant pour Robert Desnos.
J'ai beaucoup aimé vivre cette ambiance des années 30 où les surréalistes s'en donnaient à coeur joie.
Cet esprit nouveau qui bouscule la littérature classique, cette liberté nouvelle.
J'ai beaucoup aimé aussi toutes ces rencontres avec des gens qui ne laissent pas indifférents : Prévert, Pablo Neruda, Garcia Lorca ; Jean-Louis Barrault, Fujita, Picasso..... et tous les autres, amis de Desnos.
André Breton, par contre, apparaît comme un mégalo pas très sympathique.
Robert Desnos est dépeint comme un homme bon, généreux, plein de talent, de sensibilité et d'humour, entier, volontaire, déterminé, engagé, résistant.......
J'ai particulièrement aimé la dernière partie où Youki, l'amour de sa vie, écrit pour Robert, prisonnier des allemands.
Un livre ambitieux et abouti.
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Une fourmi de dix-huit mètres…
Ça vous rappelle quelque chose ?
Pour ma part, un souvenir de gosse et puis, quelques années plus tard, devenu instit, le sentiment même pas honteux de se rendre populaire à peu de frais : avec la Fourmi, j'ai un succès fou. A-do-rée des élèves : « facile » « courte » « rigolote »… A-do-rée des parents parce que ce moment d'apprentissage de la poésie ne va pas virer en conflit familial. Desnos, c'est l'anti La Fontaine… « Gentille » cette fourmi qui a la bonne idée de venir sans cigale ? Pas exactement en fait… Ce qui se cache derrière cette inoffensive fourmi, ce que Robert Desnos a imaginé, est bien loin du petit animal… Une anecdote parmi les innombrables autres que cette « Légende d'un dormeur éveillé » délivre.
Je connaissais mal Desnos, sa vie comme son oeuvre. A part un autre souvenir, terrible celui-là, la visite du camp de concentration de Theresienstadt… Grâce à Gaëlle Nohant, j'en sais désormais beaucoup plus sur lui. Sur Youki aussi, son grand amour, sur Foujita, sur Prévert, Breton, Aragon, Cocteau, Jean-Louis Barrault, Pascin, Neruda, Carpentier et tant d'autres…
Malgré les judicieuses citations du poète et le style clair et rythmé de Nohant, j'ai pourtant eu des doutes dans la première partie du livre, qui en compte quatre. Un peu trop mondain à mon goût, un peu trop parisien, ce récit de la guerre picrocholine des Surréalistes… La deuxième partie s'amorçait mal également, heureusement, c'était toujours très bien écrit…
Puis, on sort de Paris pour Madrid et surtout L Histoire vient percuter le canevas finalement banal de cette Bohême : la crise de 1929, la montée des périls totalitaires, la parenthèse du Front Populaire et cette connerie de guerre, l'occupation, la déportation. Desnos est toujours artiste mais il est aussi résistant. le récit se tend, les salauds sont là aussi, hélas : Leaubraux, Luchaire, Céline… le tourbillon des événements rend le livre émouvant et indigné…
Dans la dernière partie, Youki devient la narratrice, l'émouvant et l'indigné laisse la place au bouleversant et au révoltant.
Je ne suis pas certain que ce livre me fera aimer davantage le poète Desnos. Ce qui est certain, en revanche, c'est que ce livre m'a permis d'admirer l'homme Desnos.
En 1955, Prévert a rendu hommage à son ami. Un poème intitulé : « Aujourd'hui ». Jacques, ne m'en veux pas de te tutoyer, c'est pas moi qui ai commencé, mais, surtout pardonne-moi de te piquer ta magnifique clausule :
- À ta santé
Robert
et même si tu es mort
à ton rêve éveillé.
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Dans ce livre, Gaëlle Nohant nous fait entrer dans la vie de Robert Desnos et dans celle du Paris des années folles avec sa pléiade d'artistes connus (Picasso, Eluard, Breton, Jean-Louis Barrault, Foujita, Garcia Lorca, Man Ray, Alejo Carpentier,...).

Après un début un peu long et une énumération de noms montrant un peu trop le côté « recherche documentaire » de l'auteur, le personnage de Robert Desnos prend peu à peu de l'épaisseur et nous découvrons cet homme très doué, généreux, passionné, vivant pour la poésie, cultivant l'amitié et vivant intensément et douloureusement son amour pour Youki.

La seconde partie avec le début de la guerre et l'engagement de Desnos est vraiment très intéressante et, et bien sûr la dernière partie, (arrestation et départ de Desnos), avec le journal de Youki qu'elle écrit pour lui, est une très belle idée et procure une profonde émotion.

Gaëlle Nohant prend le temps de développer son sujet (plus de 500 pages) et peu à peu nous entrons dans cette période et dans la vie de Desnos. L'insertion de poèmes ça et là permet de faire le lien entre la vie du poète et ses oeuvres.
Nous devons nous aussi prendre le temps de nous plonger dans cette vie et dans cette période et c'est passionnant.
Une exposition de Foujita a lieu à Paris de février à juillet et permettra de retrouver un peu de cette vie artistique et aussi de voir Youki peinte par cet artiste...
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Ce livre prenant raconte la vie et la mort du poète Robert Desnos, de la belle époque aux années noires.
Le talent de conteuse de Gaëlle Nohant est indéniable et j'ai été naturellement émue par la seconde partie du livre, sur l'entrée progressive du poète dans la résistance, son internement et sa mort.
La vie mondaine, les amours libres avec des amantes parfois possessives et parfois futiles côtoient la profondeur des sentiments, les grandes amitiés et la magie du rêve poétique.
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Robert à ramené à Paris, Alejo un écrivain qui fut son guide à Cuba, un pays où l'on danse comme on fait l'amour. Avec eux on parcourt Paris, le quartier des Halles, où Robert a grandi entre les prostituées et les vendeurs à la criée, où chaque pas est un appel au ventre. Les bars de Montparnasse d'où s'échappent des rires, des éclats de voix, des sons d'accordéon. L'écriture pleine de vie et toujours juste de Gaëlle Nohant nous entraîne dans les pas de Desnos. Nous vivons avec lui, voici les surréalistes et ses amis Prévert, Aragon, Eluard,ces poètes qui savent crever de faim avec élégance et qui partage le peu qu'ils ont. Nous participons à sa brouille avec André Breton. Nous partageons son intimité avec Yvonne, sa belle chanteuse, qui fuit la tuberculose ,qui la tue, dans l'opium et de la cocaïne. On prend des cuites,on passe ses nuits au bal nègre. On croise également Cocteau,Pierre Berger, Pablo Neruda, Garcia Lorca, Hemingway, jean-Louis Barrault, Picasso. Et puis il y a Youki,sa sirène, une femme fantôme, une femme fatale. Il y a des risques à s'éprendre d'une femme fatale. Leur amour sera fait d'orages et d'arcs-en-ciel.

Mais Robert et aussi un homme engagé, il aime jouer les provocateurs, les poils à gratter.Poète audacieux,il veut inventer, surprendre, ouvrir des voies nouvelles mais il court sans cesse après l'argent.Son père espère qu'un jour il va trouver un moyen sérieux de gagner sa vie. Révolutionnaire depuis l'enfance, c'est viscéral, une révolte permanente face à l'injustice. Il n'hésite pas à en découdre et à faire le coup de poing si nécessaire. Il va apprendre à faire des faux papiers pour ceux qui ont besoin de disparaître. Gaëlle Nohant restitue la monté du nazisme, le front populaire, la guerre en Espagne, l'occupation allemande et ses restrictions alimentaires et de liberté où la vie et la mort se jouent sur un coup de dés. Robert s'engage dans la lutte clandestine, participe à des actions, se fait arrêter par la Gestapo, se retrouve en camp de concentration où il va réussir à rappeler à ces camarades de captivité que la beauté les attend au-delà des ces murs sinistres, leur redonner espoir en leur lisant les lignes de la main.

Une biographie vivante, la France d'avant guerre est parfaitement rendue avec sa vie de bohème, son insouciance et sa folie . Un hommage à un poète et à un homme exceptionnel. Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans cette lecture , les deux dernières parties vous accaparent totalement et se transforment en un roman émouvant, voir déchirant porté par une belle histoire d'amour entre Robert et Youki. Un roman qui m'a permis de connaître Robert Desnos poète, écrivain, critique de cinéma, chroniqueur radio, et résistant de la première heure.

Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Un très beau texte de Gaëlle Nohant qui a demandé beaucoup de recherches et de travail
L'expérience de sommeil hypnotique chère aux surréalistes marquera Desnos qui restera toujours un rêveur éveillé.Le livre commence en 1928 et, pendant près de 150 pages, est presque un catalogue mondain de tous les artistes, romanciers, poètes,usiciens, créateurs de l'epoque.
Cette partie du livre peut paraître un peu longue mais tout ce beau monde est rattrapé par l'Histoire.Desnos rompt avec André Breton car il n'adhère pas au communisme.Inquiet de la montée du fascisme et de la guerre d'Espagne , il s'engage politiquement. le livre devient passionnant.La suite et la fin sont, hélas, trop connues Ce magnifique poète mourra du typhus et d'épuisement après sa captivité en camp de concentration
Bravo Madame Nohant pour cette légende qui rend honneur à un grand poète
Ce livre demande une certaine culture artistique et politique pour s'imprégner de l'ambiance insouciante des années folles puis de la montée lente et inexorable des idéologies racistes qui mèneront à la Seconde Guerre Mondiale
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Je pensais connaître Robert Desnos. j'ai eu la chance, avec un collègue au cours d'art dramatique que nous assurions, de le mettre en scène et de ciseler, pour le public, des mises en lumière qui ont marqués les élèves acteurs et le grand public que nous avions la chance d'avoir.
Mais en suivant Gaëlle Nohant, pas à pas, avec le Desnos qui définit le surréalisme que nous, belges, nous apprécions tant, qui le partage avec ses compagnons littéraires et qui reste droit et honnête avec lui-même, sa vérité et ses fondamentaux, je l'ai davantage encore apprécié.
Et puis, un cran au-dessus encore, j'ai aimé sa droiture dans sa lutte contre le nazisme et la montée des destructions massives de l'être humain de cette peu glorieuse époque des camps.
Sous la plume de Gaëlle Nohant, plume référencée, ciselée à souhait et capable de laisser au lecteur un espace de pensée et de jugement qu'in fine, il est le seul à pouvoir poser sur ses idées, Robert Desnos apparaît comme un maître de la cohérence et de la lucidité face à un monde qui se déclare, se rétracte, s'engage et fuit, s'identifie porteur de la raison et déraisonne tout aussi vite. On peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'a dit, pensé et écrit Desnos... mais on ne peut lui jeter la pierre d'un surréalisme farfelu et inutile. Ses valeurs face à la vie, à l'humain et à l'importance de vivre pleinement le moment présent sont infiniment utiles aux questions que l'homme d'aujourd'hui doit se poser.
Et nous, durant cette occupation infâme de nos terres, nos villes, nos demeures mais surtout nos esprits, qu'aurions-nous dit, fait ou fuit?
Gaëlle Nohant, autrice talentueuse, nous invite à nous asseoir aux mêmes terrasses de café, à sillonner les mêmes quartiers que Robert Desnos et à nous interroger sur l'humanité comme il l'a fait. Les réponses nous appartiennent, bien sûr. Mais sans Gaëlle Nohant nous contant la légende d'un dormeur éveillé, je ne suis pas sûr qu'on penserait à se soumettre à ce travail d'approfondissement de nous-mêmes et de l'âme humaine.
Merci à Lecteur.com qui m'a offert la possibilité d'aborder Robert Desnos sous un autre angle et de le redécouvrir avec bonheur.
Lien : https://frconstant.com/
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Une très belle biographie, sensible et documentée, de Robert Desnos, ponctuée d'extraits fort bien choisis de l'oeuvre de ce grand poète.
Au-delà de la trajectoire d'une destinée exceptionnelle, ce livre restitue également avec beaucoup de justesse la vie intellectuelle et artistique parisienne pendant l'Occupation.
Instructif et passionnant !

A Robert Desnos, in memoriam :
"Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne
Comme un soir en dormant tu nous en fis récit
Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie
Là-bas où le destin de notre siècle saigne"

Louis Aragon
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Très beau roman que cette légende d'un dormeur éveillé! Si j'ai trouvé quelques longueurs dans la première partie j'ai ensuite été captivée par ce tourbillon autour de Robert Desnos.Je me suis laissée embringuée dans les nuits festives des noctambules de la Belle Epoque, par leurs débats tant poêtiques que philosophiques, attendrir par les peines de coeur de ces érudits si dépendants de leurs muses, par leurs passions aussi dévorantes qu'essentielles à leur vie! Mais surtout je me suis révoltée avec Prévert, Artaud,Eluard, Picasso ,Desnos etc...face à l'Occupation et la noirceur, la petitesse de certains personnages avides de pouvoir, jaloux de l'honneur et du courage des autres au point d'en oublier d'être des hommes parmis les hommes.
C'est un hymne poignant à l'amour, à l'amitié, à la dignité et à la liberté. Je le recommande vivement car il est riche d'enseignement et tristement bien d'actualité...
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