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Pierre Nora (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070127948
512 pages
Gallimard (25/05/2010)
3/5   1 notes
Résumé :
Comment un génie littéraire, Prix Goncourt à trente ans, devient-il un homme politique et cherche-t-il à construire le ministère des Affaires culturelles à partir des Beaux-Arts ? Comment un compagnon de route des communistes devient-il le plus ardent défenseur du gaullisme ? Pourquoi un ministre inconditionnel s'affirme-t-il comme le modèle du gaulliste irrationnel ? Ces questions trouvent ici des réponses sans complaisance au-delà du récit des rapports passionnés ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Malraux, un rêveur en action

Par Paul-François Paoli
09/06/2010 | Mise à jour : 18:46 Réagir
André Malraux, ministre de l'irrationnel de Charles-Louis Foulon - L'auteur de L'Espoir, autrefois idole de l'intelligentsia de gauche s'est ensuite engagé au service du gaullisme.




Il y a des coups de foudre en amitié comme en amour. Ainsi entre Malraux et De Gaulle, qui se rencontrèrent, en 1944, pour ne plus se quitter.

Devenu l'homme du général, en qui il voit une synthèse grandiose de Jeanne d'Arc, Saint-Just et Clemenceau, Malraux va se mettre à dos l'intelligentsia de gauche dont il avait été une des idoles, en devenant le chef du Rassemblement du peuple français, en 1947. Puis, après la traversée du désert de De Gaulle, le plus fameux ministre de la ­Culture de la Ve République.

Ce face-à-face entre les deux hommes est au coeur du livre de Charles-Henri Foulon, qui retrace l'action de Malraux en tant que poète engagé au service du gaullisme, et dont le titre dit l'essentiel : ministre de l'irrationnel. Irrationnel:le mot va comme un gant à Malraux qui n'était pas un imposteur, mais un rêveur en action chez qui l'imaginaire et le réel étaient inextricables. «Ce qui pèse en l'homme c'est le rêve», écrira Bernanos. Malraux rêve la France à travers De Gaulle, qui rêve Malraux en Chateaubriand. Agnostique, voire athée, Malraux est hanté par le néant, comme l'auteur des Mémoires d'outre-tombe. Mais, contrairement à lui, il croit en L Histoire et qu'à travers l'action les hommes peuvent se tenir un peu au-dessus d'eux-mêmes. La querelle sur le fait de savoir s'il est devenu «de droite» avec De Gaulle, alors qu'il était «de gauche» en Espagne n'a pas de sens, nous rappelle ­Foulon, qui met en évidence la mesquinerie d'une certaine gauche à l'égard de Malraux. Car ce livre est aussi celui d'un autre face-à-face qu'entre De Gaulle et Malraux : le duel entre un solitaire de génie et le couple Sartre-Beauvoir.

«L'anti-Sartre»

Il faut lire les textes de Sartre contre celui qui s'est lui-même proclamé «l'anti-Sartre» pour comprendre de quel côté était la haine. En 1963, Sartre, dont les faits de résistance à l'occupant furent minimes, déchaîne son «antifascisme» contre De Gaulle. «Je veux être au Brésil l'anti-Malraux pour effacer ce que celui-ci a fait en mettant la culture française au service de la guerre d'Algérie », écrit Sartre. Au-delà de la joute idéologique, Foulon retrace l'action parfois brouillonne, mais toujours généreuse, de Malraux comme ministre. Depuis les maisons de la culture à ses voyages à l'étranger, en Inde, au Mexique, ou en Chine, périples au cours desquels Malraux imagine qu'il transporte la France avec lui. le grand reproche qu'on peut faire à Malraux et que Foulon ne lui adresse pas assez, c'est quand même d'avoir largement sous-estimé les caractères criminels des régimes chinois et soviétique et d'avoir enjolivé Mao. Comme tous les voyants, Malraux ne voyait que ce qu'il voulait voir. Pourtant comme l'écrira l'écrivain Louis Guilloux : «On pardonne tout à Malraux.» Pourquoi ? Parce que c'était lui. Et que sans ses folies et ses extravagances, il n'aurait pas été Malraux.

André Malraux, ministre de l'irrationnel de Charles-Louis Foulon, Gallimard, 507 p, 29 €.

LIRE AUSSI :

» SÉRIE La véritable histoire du 18 juin 1940

Par Paul-François Paoli

http://www.lefigaro.fr/livres/2010/06/09/03005-20100609ARTFIG00639-malraux-un-reveur-en-action.php
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Bon voilà décortiquée la vie du ministre de la culture, André Malraux.
D'abord, il faut savoir qu'il fut ministre d'Etat chargé des Affaires culturelles (1959-1969), ce qui n'est pas rien et que même s'il ne bénéficiait pas de sommes folles, la culture qu'il défendait avait du lustre.

De toutes les façons, dans l'Histoire de France récente, on ne retient que deux ministres de la culture, lui et Jack Lang. Les autres, les nombreux autres, Tasca, Guy, Giroud, Albanel, Aillagon, Donnedieu de Vabres, d'Ornano, Trautmann, Douste Blazy et j'en oublie, sont demeurés dans les limbes.

Il faut dire que Malraux avait du panache, il savait parler au nom de la France et défendre notre apanage avec force, conviction et littérature.

Et ce malgré le drame épouvantable, la mort de ses deux fils en 1961.

L'essai de Charles-Louis Foulon est fouillé, précis, minutieux.
Il met à jour la grande amitié qui unissait le général De Gaulle à Malraux. Et cette grandeur de la France qu'ils défendaient tous deux, chacun à leur façon.

Les grandes expositions étaient géniales. Les voyages de la Joconde ou de la Vénus de Milo, une réussite qu'on a copiée depuis.

Les maisons de la culture étaient également un idée utopique, qui n'a jamais trouvé le financement pour se développer.

Il reste aussi les grands discours et on se souvient de celui qu'il prononça à l'entrée des cendres de Moulin au Panthéon (1964).

Bon, dans un article récent du Figaro sur ce livre, un certain Paul-François Paoli reproche à Malraux d'avoir sous-estimé les actes criminels des Russes, des Chinois et de Mao. Dont acte. Il n'était pas le seul à l'époque et nombre d'intellectuels ont continué à cautionner ces régimes, cela ne l'excuse pas pour autant.
Mais ce monsieur Paoli serait bien inspiré de conseiller l'actuel locataire de la rue de Valois, le sieur Mitterrand, il y a matière.

Ceci dit, sa rencontre avec Mao fut un superbe outil de communication et on est bluffé par le tour que Malraux joua aux journalistes.

Cet essai vaut le détour, il permet de comprendre beaucoup des ressorts actuels de notre culture, il y a encore beaucoup de décrets et de lois votés sous son ministère qui perdurent toujours.
Et surtout de nous souvenir qu'en ce temps-là, la culture avait un sens, une force et une nécessité qu'actuellement l'image a balayés, saccagés et annihilés.
Lien : http://livrespourvous.center..
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