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3,68

sur 2691 notes
Pas mal du tout. Outre le fait que l'histoire est très courte et écrite en très gros caractères, et que l'on peut considérer ça comme une nouvelle, l'histoire de cette irruption que l'on penserait anodine se transforme en cauchemar... C'est bien de la part d'Amélie Nothomb car elle nous a brouillé les pistes dès le début. On n'arrive pas à imaginer une telle fin, jusqu'aux... révélations.
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Amélie Nothomb n'aime rien moins que les dialogues, les confrontations verbales, les duels linguistiques.
Et les rencontres improbables qui sont le sel d'un bon roman de divertissement. En particulier les importuns de tout poil, les pénibles au premier regard, les empêcheurs de tourner en rond.
Dans les Catilinaires, un voisin quasi muet (Palamède Bernardin) venait s'incruster entre cinq et sept chez ses voisins, de paisibles jeunes retraités qui ne demandaient qu'un peu de tranquillité dans cette douce campagne. Ici, le gêneur n'a pas sa langue dans poche.
La loi est mal faite.
Si quelqu'un vous bouscule ou vous touche simplement, vous pouvez appeler la police.
Si l'on vous incommode par un bruit un peu trop sensible, il vous est toujours possible d'alerter la maréchaussée.
Dans certains cas, des remugles pourrissants peuvent être objet de sanction.
Mais contre la parole, rien.
Si votre tortionnaire reste poli, n'élève pas la voix et ne profère pas d'insultes ni de propos désobligeants, vous ne pourrez rien. A part la fuite.
Lorsque vous êtres coincé dans un aéroport en attente d'un vol qui a prit du retard, on ne sait pour quelle raison (à l'arrivée, comment peut-on avoir du retard : il n'y a pas d'embouteillage dans le ciel que je sache – au départ, c'est encore moins explicable), vous devrez supporter la logorrhée d'un indélicat qui vous a choisi pour psy.
Pire : le système de réservation dans les Tgv vous oblige à endurer les borborygmes stomacaux d'une vieille dame assise à vos côtés, les questions sans fin du gamin de cinq ans qui découvre le monde sur le siège face à vous ou bien le récit complet et détaillé de la vie quotidienne d'une confondante banalité d'une dame qui semble passer sa vie à raconter la sienne au premier venu.
On comprend mieux pourquoi dans les rames ferroviaires d'aujourd'hui, la majorité des usagers arborent des écouteurs.
Jérôme Angust est ainsi agressé verbalement par Textor Texel. Amélie possède la science des patronymes. On se souvient de Prétextat Tach, l'écrivain misogyne et misanthrope d'Hygiène de l'Assassin. Une prédilection donc pour les prénoms incluant le motTexte. On ne se refait pas.
L'encombrant voisin du hall d'aéroport va lui confier son amour pour une jeune fille qu'il commence par violer avant de l'assassiner.
Puisque nous sommes chez Nothomb, la fille est d'une beauté renversante (bien que cette fois, l'auteure ne s'appesantit pas sur une description physique vaine – c'est elle-même qui le dit : à quoi servent ces pages de peinture des traits, couleur de cheveux, forme du nez, profondeur du regard, délicat arrondi du lobe d'une oreille...). Tout commence par l'ingestion de pâtée pour chat – encore ce rapport à la nourriture si particulier chez Amélie.
Mais surtout, l'humour noir qui, allant du viol au meurtre, décape tout sur son passage. Encore une référence au Hollandais ferroviaire de sa petite nouvelle (qui lui, voyageait dans le Paris-Bruxelles).
Bien sûr, il y a une chute. Mais chut ! Je vous laisse le soin de tomber, vous aussi, dans le panneau.
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J'avais lu ce livre à sa sortie et j'en gardais un souvenir plutôt bon. En plus, j'avais la sensation de bien me souvenir de l'histoire (ce qui au final n'était pas exactement le cas puisque je me suis rendue compte qu'en fait, j'avais zappé plein de trucs).

Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime.
La preuve, c'est que je suis toujours en liberté. C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. le coupable désigné d'avance. Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé. de toute façon, le hasard n'existe pas.

Nous retrouvons donc Jérôme Angust qui attend son avion dans le hall d'un aéroport. Son avion est retardé, il n'est pas très content. Mais il le sera encore moins lorsque Textor Textel, un inconnu, va venir lui parler.

J'ai beaucoup aimé parce que ce livre est vraiment un 100% Amélie Nothomb. C'est bien simple, les 120 pages ne contiennent que des dialogues (franchement, 120 pages dans cette taille de police, elle abuse un peu la miss Nothomb quand même ...!). Mais il n'empêche que j'ai adoré ! C'est bien écrit, Amélie est quand même super fortiche pour les dialogues, je me répète mais c'est vraiment ce que je préfère chez elle. Et là, je me suis régalée.

La joute verbale est cisellée et on ne s'attend pas du tout à la chute. On est déjà bien surpris lorsqu'on découvre l'identité de Textor Textel (ça faisait partie des choses dont je ne me souvenais pas) mais la fin du roman est juste grandiose.

Bref, un des meilleurs Nothomb que je conseille à tout le monde (les habitués et ceux qui souhaitent découvrir A.N.).
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Première déception dans la lecture de cette auteure. Cosmétique de l'ennemi est très différent des autres romans de Nothomb. Comme souvent, elle nous parles de relations entre humains mais ici, ont y découvre les aspects les plus sombres de l'âme humaine.
Ont y fait la connaissance de Jérome Angust qui attend son prochain vol à l'aéroport. C'est à ce moment qu'il rencontre un homme qui à clairement l'intention de le harceler en lui parlant de sa vie. Petit a petit ont découvre que cet homme n'est pas ce qu'il prétend être...
Ces aspects sombres, un peu morbide, mon mise un peu mal à l'aise, surtout parce que je ne m'étais pas imaginé que ce minuscule roman serait si différent des autres romans lu par le passé par cette auteure. Mais, en étant avertis, vous devriez passé une belle journée avec Cosmétique de l'ennemi.
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@ zozarus:
C'est vrai, la littérature française regorge d'autres lectures bien plus fortes.
Mais il faut quand même reconnaitre que Nothomb est un auteur incontournable de notre génération. Je ne dis pas que c'est une auteur exceptionnelle (bien que j'aime énormément certains de ces livres, je reconnais qu'il existe des auteurs actuels bien plus intéressants à étudier), mais que connaitre son style, ses livres, fait parti d'une culture générale qu'il ne faut pas mettre de côté.
Après, de là à ne pas étudier un autre auteur plus "classique" pour préférer ce livre, il y a un pas...mais la question se discute.
Certes, les jeunes lisent, certains lisent même énormément (j'en suis.), mais il est absolument faux de dire qu'ils lisent tous, et de plus en plus. C'est le contraire, en fait: de moins en moins de grands lecteurs, parmi la jeunesse bien souvent ils ne lisent que les livres "obligatoires" à lire en cours. Survient alors un problème: comment leur donner le gout de la lecture? Je ne dis pas qu'il est impossible de leur donner ce gout avec Voltaire, Rousseau, Sartres ou autre, bien au contraire. Mais l'idée qu'une littérature plus moderne puisse les amener davantage en librairie...pourquoi pas? Je pense que ça se défend.

En outre, le livre en lui même est plutôt bien mené, et assez représentatif du style de l'auteur. Une lecture assez facile, certes, mais qui illustre ce qui se fait aujourd'hui. Il ne faut pas montrer aux nouveaux lecteurs uniquement la littérature des siècles précédents, au risque de s'enlisser dans le passé sans voir le renouveau actuel (que ce sois du Nothomb, du Musso ou du Modiano: il faut afficher cette diversité. Un livre, c'est pas juste Voltaire et Diderot. Même si c'est aussi ça).
Bon, après évidemment, donner ce livre à lire en première littéraire, ça serait une erreur je pense! Mais de quel genre classe s'agissait-il? plutôt scientifique? plutôt technologique? plutôt littéraire? Un professeur doit s'adapter à ces variantes, à mon avis...
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"Cosmétique de l'ennemi" est un roman court mais intense! Amélie Nothomb nous offre ici un dialogue entre deux personnages se rencontrant dans un aéroport.

Cette discussion tourne vite au loufoque pour basculer parfois dans l'horreur de la violence. Alors on se plait à tourner les pages pour savoir où l'autrice veut en venir. Petit à petit, on se faire sa propre idée et puis, on trouve quand même que la fin n'est pas si surprenante!

Il n'en reste pas moins une conversation intéressante et réflexive sur l'humain, et c'est vraiment avec grand plaisir que je referme mon quatrième Nothomb, autrice que j'avais laissé de coté depuis quelques années!
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La confrontation d'un homme avec ... son ennemi ? son double ? sa conscience ?
Agaçant, inquiétant, intéressant .... un joli petit roman très bien construit dans la veine d'hygiène de l'assassin.
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N°778 – Août 2014.

COSMÉTIQUE DE L'ENNEMI - Amélie Nothomb – Albin Michel.

Cela commence d'une façon un peu bizarre dans un aéroport où un homme d'affaires, Jérôme Angust attend son avion et est interpellé par un Hollandais qu'il ne connaît pas, Textor Texel. Dans ce genre de lieu de passage les conversations qu'on y tient sont d'ordinaire d'une banalité affligeante. Là non et Texel confie à Angust avoir dans son enfance perpétrer par jalousie et avec la complicité de Dieu, le meurtre d'un élève plus brillant que lui. Il s'agit bien entendu d'un crime hypothétique qui pour lui est l'occasion de développements où se mêlent la culpabilité et les croyances religieuses et personnelles quelque peu naïves. Pour Angust, cet échange devient vite insupportable puisque Texel s'accroche à lui comme la moule à son rocher. Son véritable but est de le rendre malade sans qu'on sache très bien pourquoi il l'a choisi. L'épilogue peut fournir une réponse si on y veut en voir une.

Je poursuis sans grande conviction l'exploration de l'oeuvre d'Amélie Nothomb, à cause sans doute de sa notoriété littéraire. Cela au moins me permet de me faire une idée de ses livres et peut-être de pouvoir en parler. Ce roman est certes facile à lire, son écriture est fluide et agréable mais je suis resté, un peu comme à chaque fois, sur ma faim. Les aphorismes sont parfois originaux, sur le hasard, sur Dieu, sur l'amour, sur la culpabilité, sur l'existence d'un ennemi intérieur qui nous pousse à tout détruire autour de nous. J'ai personnellement peu goûté l'évocation du viol ni les développements qui vont avec, quant aux meurtres, ils tiennent, à mon sens, davantage de l'acte gratuit que de la véritable illustration d'une pulsion. Quant aux propos sur le jansénisme et sur Pascal... ! La fascination que semble éprouver Texel pour la mort m'a paru assez superficielle et pour tout dire pas crédible du tout. Cette absence de crédibilité, qui ne peut à elle seule se justifier par le fait que nous sommes dans une fiction, revient souvent dans les romans d'Amélie Nothomb. J'y vois, en ce qui me concerne, une explication pour le manque d'intérêt que je ressens à chaque fois. Les dialogues, même si parfois ils ne manquent pas d'intérêt, débouchent souvent dans une impasse à cause de la passivité voire de l'énervement d'Angust plus préoccupé par le retard de son avion que par les propos de son interlocuteur. J'avoue que j'aurais été à sa place j'aurais ressenti ce même manque d'intérêt devant ce fâcheux. Quant à la conversation qui se déroule entre ces deux hommes, même après que Telex eut révélé la vraie raison de leur rencontre, j'ai du mal à en imaginer l'authenticité, entre injures, harcèlements, mystification et invitation au meurtre à cause du sentiment de culpabilité. Que le dédoublement de la personnalité existe et que chacun d'entre nous ait sa part d'ombre, cela ne fait pas de doute, que l'on porte en soi des pulsions criminelles, pourquoi pas, que l'inconscient soit un des moteurs de nos actes, sans doute, mais quand même les fantasmes sont du domaine de l'imaginaire, quant au suicide, même s'il reste un mystère pour les autres et même pour les proches, j'ai du mal à lui donner ce genre d'explication, mais après tout je laisse à l'auteur son point de vue. Cela donne, comme à chaque fois ou presque un livre qui n'a pas réussi à assouvir la passion que j'ai pour la lecture, et je trouve cela dommage. C'est peut-être tout simplement la marque de l'auteur que d'écrire ainsi. C'est peut-être la mienne, celle d'un simple lecteur, que de ne rien comprendre à sa démarche mais franchement je n'aime guère.

©Hervé GAUTIER – Août 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Je ressort mitigé de cette lecture, l'émerveillement qui m'a tenu en haleine dans les autres Amélie Nothomb que j'ai lu n'a ici pas vraiment fonctionné...
Une histoire de dialogue entre deux personnes dans un aéroport en attendant un avion qui ne vient pas, la chute est certes surprenante mais le tout me laisse perplexe...
Un texte court, vite lu et qui ne me laissera pas un souvenir intarissable...
Si vous connaissez bien Amélie Nothomb, alors lisez le pour vous faire votre propre idée sinon commencez par un autre...
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