Ce que j'aime beaucoup chez
Amélie Nothomb, c'est qu'elle est concise. Ce roman fait 120 pages et tout y est dit; il n'y a rien à ajouter.
Une histoire toute simple: un homme, Jérôme Angust, à l'aéroport attend son avion en retard. Soudain un inconnu l'interpelle, lui parle sans arrêt. Cet importun s'appelle Textor Textel. Déjà ce nom est extraordinaire, une subtile allitération en t, en x, propice au bégaiement. Pendant longtemps, j'ai cherché ce qui se cachait derrière ce nom mais finalement j'ai abandonné sans trouver. Si vous avez la clé, je suis preneur.
Textor Texel harcelle Jérôme, l'empêche de lire et assez vite (oui, il n'y a que 120 pages), le ton monte. Il est clair que nos deux protagonistes ont un point commun: une femme. S'ensuit des anecdotes choquantes sur le passé de cette femme.
Le texte est n'est quasiment composé de dialogues ce qui augmente considérablement le rythme alors que l'action se limite à un sinistre hall d'aéroport. Mais quelle verve, quel face à face: d'un côté Jérôme, sobre mais ironique et de l'autre, Texel, provocateur, vindicatif et exubérant.
Amélie Nothomb nous apporte ici toute les qualités de sa plume: acide, corrosive, ironique, directe... Il y a même quelques passages d'anthologie.
Ce court roman est une véritable leçon d'écriture. Tout y est calculé: le rythme, les dialogues, la divulgation des secrets se fait au compte-goutte afin de ne laisser aucun répit au lecteur. Tout nous pousse, nous lecteurs, à dévorer ce livre d'un coup. En un mot: EFFICACE. Comme quoi, nul n'est besoin d'écrire des romans-fleuves pour faire un grand moment de littérature.
Parmi les autres romans d'
Amélie Nothomb, il fait partie de mes préférés tout comme "L'
hygiène de l'assassin", "
Les catilinaires", "
Acide sulfurique"... le seul qui ne m'ait pas convaincu, jusqu'à présent, reste "
Le Robert des noms propres" mais tout est une question de goût voire de moment de lecture.
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