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Patrick Reumaux (Traducteur)
EAN : 9782859409913
256 pages
Phébus (27/04/2004)
3.62/5   21 notes
Résumé :
The Dalkey Archive (1964) .

Flann O'Brien poursuit ici le jeu de massacre commencé avec Le Troisième policier, et il y met la même drôlerie un rien déboussolante. Il s'avère bien sûr impossible de résumer l'intrigue de L'Archiviste de Dublin. Roman policier, anti-manuel de sociologie, promenade rocambolesque dans l'Irlande éternelle (celle de la littérature), le récit nous entraîne dans des aventures où il n'est pas facile de démêler le vrai du faux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ceux qui ont déjà lu le Troisième policier du père O'Brien se retrouveront en pays de connaissance dans l'oeuvre qui nous intéresse ici, l'Archiviste de Dublin. de Selby, sorte de professeur Nimbus, qui se définit comme un physicien théologien, et que les lecteurs dont nous parlons n'ont pu oublier, frappés qu'ils furent notamment, dans le roman susnommé, par ses tentatives réitérées de rendre soluble l'eau, dévoile ici une facette plus inquiétante de sa personnalité. Ayant, par des manipulations de haute science, réussi à suspendre le cours normal du temps et à le remonter, il a pu s'entretenir avec des personnages historiques et notamment Saint-Augustin. Ces disputes philosophiques et son esprit malade l'ont porté à la conclusion qu'il fallait en finir avec les êtres habitant la planète terraquée, et ce, par le biais d'une modification, fort simple au demeurant, de la composition de son atmosphère. C'est sans compter sur deux étudiants qui on fait sa connaissance suite à l'assistance qu'ils lui ont porté lors de son incursion sur les rochers exfoliants de la côte de cette partie de l'Irlande. le plus entreprenant et le moins imbibé des deux jeunes gens décide de contrecarrer les projets apocalyptiques de de Selby en avertissant un policier de l'endroit, ce dernier s'avérant, à l'usage, d'une aide toute relative. Il appert que le brave homme est obsédé, comme ses collègues dans le Troisième policier, par les vélos et par les mutations qui frappent les cyclistes trop assidus, phénomènes qui obéissent à la loi des échanges "mollyculaires", les frottements occasionnés par la pratique sportive entraînant une transformation progressive des cyclistes en vélocipèdes et réciproquement. Intermède bienvenu, notre étudiant débusque James Joyce, l'archiviste de Dublin dont il est question, alors que tout le monde le croyait mort, et qui officie comme barman dans une ville côtière. le pauvre homme, le cerveau légèrement en capilotade, revendique bien la paternité de Dubliners, mais récuse toute responsabilité dans la commission des tissus d'obscénités que sont Ulysse et Finnegan's Wake...

Le décousu de la critique est le reflet modeste de la dimension foutraque du présent volume. On est toujours dans le voisinage de l'absurde avec Flann O'Brien. Moins radical que Swin-two-Birds (le préféré de votre serviteur) et le Troisième policier, cette dernière oeuvre romanesque de l'auteur irlandais vaut surtout par les récurrences de motifs narratifs, rappels des oeuvres antérieures, qui ravira les inconditionnels de ce romancier qui, décidément, gagne à être connu.
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« L'archiviste de Dublin » (95, Granit, 240 p).
On va commencer par ces quelques mots de FO'B cités par Patrick Reumaux dans sa préface. « L'Archiviste de Dublin n'est pas un roman, bien que court en surface, une histoire cohérente lisible par une fille de quatorze ans, pourvu qu'elle ait quelques notions de théologie et puisse anticiper un dénouement pire que la bombe atomique ». Si ce n'est pas un roman alors cela peut être : « Un petit joyau d'ulcère », « un essai sur la dérision des attitudes littéraires et des attitudes sociales », « un méli-mélo d'âneries, de bibine sentimentale, de ratés de répétitions, bourrés de passages absurdes », « Tout ce qui a trait à Joyce est tellement inepte que ça retombe comme un soufflé », et finalement « le non-dit évident est que Joyce est un incurable pisse-au-lit ». Vous voilà prévenus, alors embarquons pour le Dublin des années 50, ou plutôt Dalkey, « une petite ville sur la côte à environ douze milles au sud de Dublin ». On arrive très vite à la rencontre de de Selby, « au gros orteil du pied droit couvert de sang » avec Michael Shaughnessy et Hackett. C'est le de Selby du « Troisième Policier », théologien et physicien, « sciences qui en embrassent bien d'autres, comme l'eschatologie et l'astrognose ». Ils vont bientôt se retrouver dans une grotte sous-marine dans la baie de Vico avec Saint Augustin. Conversation de haut niveau dans laquelle il est question de l‘auto-mutilation de Origène d'Alexandrie et de Ignace de Loyola dont « la saintomanie de ce type au début ressemblait comme deux gouttes d'eau à la couchomanie ». Quant à Saint Pierre « Un brin gâte-sauce à dire vrai, il s'encorpifie souvent ».
Un peu plus loin, il y aura la confrontation avec James Joyce (reconverti en barman dans une petite station balnéaire proche de Dublin), mais hélas ce dernier ignore tout de Finnegans Wake, qu'il confond avec un opéra ou une chanson sentimentale « Maintes fois dans le calme » et que Ulysse est considèré comme de la pornographie de bas étage. On retrouve également le policier Pluck et le sergent Fottrell, ainsi que leurs bicyclettes respectives via la théorie des mollycules. (Des éléments de « The Third Policeman » ont d'ailleurs été réincorporés à « The Dalkey Archive » après que le premier roman ait été refusé par les éditeurs). C'est ainsi que l'on retrouve la « P.M.D. » qui extrait l'oxygène d'une atmosphère confinée pour en faire un excellent whisky et annule le temps. « Une atmosphère désoxygénée annule la nature apparemment sérielle du temps ». Doit on, enfin, en déduire que le passage d'un des personnages du pub à la méditation métaphysique, ou au renoncement à une petite amie pour embrasser la réclusion monastique, annonce une vie enfin réglée ? (ne pas oublier que le livre est dédié à l'ange gardien de FO'B).
Une impression générale du livre consiste en une série d'histoires qui s'imbriquent plus ou moins entre elles. «J'avais le sentiment qu'il devait y avoir un lien entre ces histoires, mais je ne voyais pas lequel». Ce livre est de la veine de ceux de Pierre Dac, en particulier à propos de sa surprenante théorie sur les bicyclettes, mais aussi des révélations surprenantes sur les caleçons des jésuites.
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Inclassable L'Archiviste de Dublin, de Flann O'Brien, alias Brian O'Nolan, (aux éditions Phébus collection Libretto), tout comme l'était le Troisième policier (du même auteur), que j'ai lu quelques années auparavant.

Dans le Troisième policier (dont je ne vais pas vous parler trop ici, ce n'est pas l'objet) il est souvent question, en notes de bas de page, d'un certain de Selby, scientifique un peu bizarre ; on retrouve ce de Selby dans L'Archiviste de Dublin, mais sans être non plus le personnage principal.
Le personnage principal est un certain Mick, habitant à Dalkey, en Irlande (le titre VO est d'ailleurs The Dalkey Archive). Il a pour ami Hackett et pour petite amie Mary.
Hackett et Mick rencontrent, au bord de l'eau, un homme blessé au pied, de Selby, et lui proposent de l'aider à rentrer jusqu'à chez lui.
Là, il leur propose un whisky excellent, mais vieux seulement d'une semaine... ! C'est alors que de Selby leur explique qu'il a trouvé le moyen d'annihiler en quelque sorte le temps, et cela, en cherchant un moyen d'exterminer la vie sur Terre. de Selby peut même rencontrer et discuter avec des personnes mortes.
Un peu choqués, un peu perplexes et un peu intéressés, Mick et Hackett repartent mais n'en discutent pas de suite. Ils ont rendez-vous avec de Selby le lendemain matin pour une expérience dans une grotte sous-marine.
Là ils rencontrent St Augustin, qui discute histoire et religion avec de Selby...
Petit à petit, un plan s'organise dans la tête de Mick, qui veut sauver la Terre, et avec l'aide d'Hackett et du sergent Fottrell, il décide de subtiliser le gaz qui permettrait à de Selby d'exterminer la vie. Au fil de l'histoire, il apprend aussi que James Joyce est vivant (ça se passe dans les années 50-60) et vit même en Irlande. Grand passionné de l'écrivain, Mick se met à sa recherche...
Je m'arrête là pour ne pas en dire plus :p

Ça parle pas mal de religions (normal, ça se passe en Irlande) et je ne m'y connais pas assez pour tout comprendre (pour moi Jésuite, catholique, Cistercien ou Trappiste, c'est un peu pareil :D) ; à part ça, même si j'ai lu la version française, c'est un délice littéraire, qui peut coller à tous les genres.
L'histoire en elle-même est loufoque sans l'être (il faut le lire pour comprendre pourquoi je dis ça :D) ; c'est en tout cas très irlandais (religion, whisky, piques aux Anglais, etc.)

(Cerise sur le gâteau, alors que je ne m'y attendais pas... Edgar Poe est évoqué page 120 !)
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Bienvenue dans un monde où vous sera offerte l'opportunité de rencontrer St-Augustin, pour lui demander, entre autres, si Judas a gagné le paradis, ou s'il souffre d'hémorroïdes. Un monde où certains soupçonnent les cellules des cyclistes de se mêler à celles de leurs bicyclettes, avec le risque, sur du long terme, de produire des créatures mi-hommes, mi-vélos.
Un monde où James Joyce, réputé mort, se terre dans un bled de la verte Erin, et ambitionne de se faire moine...

Une drôle de bal(l)ade irlandaise, en somme...

Et pour l'apprécier, il convient de n'être pas trop attaché au bon sens, ni aux intrigues linéaires. Oh, vous ne serez jamais perdus, mais emmenés d'une scène à l'autre sans réel fil conducteur, croyant entamer une sorte de roman policier, pour vous retrouver plongés au coeur d'une discussion métaphysique entrecoupée de considérations des plus triviales, avant d'être emportés dans un tourbillon de fantaisie absolument réjouissant ! Rassurez-vous, de fréquentes étapes au pub sont prévues...

Vous aurez pour guides Mike et Hackett. Leur rencontre avec de Selby, inventeur d'une machine à suspendre le temps, qui leur avoue son l'intention d'anéantir l'humanité, est le point de départ d'un récit constitués de digressions, d'anachronismes, de raisonnements absurdes mais si rigoureusement construits qu'ils parviennent presque à nous convaincre de la véracité des théories qu'ils défendent !

Flann O'Brien diffuse dans son roman un humour à la fois loufoque et irrévérencieux, dont la cible peut aussi bien être la place prépondérante de l'église dans la société irlandaise, que la capacité de ses compatriotes à consommer sans modération whisky sur whisky, sans jamais être réellement ivres...
En un savoureux mélange d'érudition et de fantaisie, il nous offre un roman à la fois drôle et poétique, qui m'a permis de passer un excellent moment !
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Heu... Je reste dubitative... Je n'ai pas détesté cette lecture, mais je ne l'ai pas franchement aimée pour autant, à vrai dire, elle m'a lassée tant je l'ai trouvée "déjantée". Dans les années 40, un jeune Irlandais doté d'une grande ouverture d'esprit, tente d'arrêter un savant fou inventeur de la machine à suspendre le temps, dans sa tentative de détruire la planète. Il va, entre autres, discuter avec Saint Augustin et James Joyce devenu barman, tout le roman est du même acabit : des élucubrations. Il y a malgré tout une intrigue mais ce roman m'a laissée perplexe, bien qu'érudit, il est plein de raisonnements ahurissants, fantaisistes, et surtout absurdes.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
incipit :
Dalkey est une petite ville sur la côte à environ douze milles au sud de Dublin. C'est une ville ahurissante, repliée sur elle-même, tranquille, faisant semblant de dormir. Les rues sont étroites, pas évidentes comme rues, avec des croisements qui paraissent accidentels. Les boutiques ont l'air fermées mais sont ouvertes. Dalkey ressemble à une modeste colonie qui doit être (se dit le voyageur) très proche d'un endroit fameux par son importance et sa distinction. Et c'est le cas : vestibule d'une synopticité divine.
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J'avais le sentiment qu'il devait y avoir un lien entre ces histoires, mais je ne voyais pas lequel.
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