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Unlucky Young Men tome 1 sur 2
EAN : 9782355928765
360 pages
Editions Ki-oon (08/10/2015)
3.41/5   27 notes
Résumé :
Tokyo, 1968. Les mouvements étudiants tournent à l'émeute et l'agitation gagne le Japon. Pour essayer d'échapper à son lourd passé criminel, Norio Nagayama rejoint la capitale dans l'espoir d'un nouveau départ. Au Village Vanguard, bar jazz dans lequel la jeunesse révolutionnaire nipponne a ses quartiers, il fait la connaissance de Takeshi Kitano, un jeune comique raté qui tente de faire carrière dans le cinéma. Le grand projet de Takeshi : Unlucky Young Men, un scé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Les éditions Ki-oon, plus habitués aux shonens et aux shojos, nous offrent un seinen tellement ambitieux qu'on peut sans équivoque le qualifier de gekida moderne (et dans une superbe édition au format comics s'il vous plaît, intitulée collection Latitudes !)…
Mais après tout, le manga seinen est l'héritier des mangas dramaticos-sociaux des années 1960/1970 censurés par le Japon bien-pensant (vous savez, celui qui a répondu à Hiroshima par des unités antiémeutes, et qui répond à Fukushima par la censure et le réarmement : encore des zélites humainement incompétentes, qu'on vouera volontiers aux gémonies) !


Japon, 1968. La jeunesse désenchantée qui n'a connu que la pauvreté de la reconstruction post Seconde Guerre Mondiale accède enfin à la société de consommation… Mais tandis que certains mènent la belle vie, beaucoup de gens restent dans la galère ! C'est vous dire comment toutes les thématiques du conflit de génération propre à cette époque où la jeunesse représente un tiers de la société sont ici démultipliées… (Surtout qu'ici, c'est ceux qui ont été cause du malheur du peuple japonais qui s'en sortent le mieux ! Décidément les homines crevarices savent tourner les choses à leur unique profit… Qu'ils soient tous maudits !!!)

C'est dans cette ambiance révolutionnaire, sur fond d'universités fermées, d'affrontement entre manifestants et policiers et d'attentats terroristes que les auteurs multiplient les tranches de vie qui se croisent et s'entrecroisent au Village Vanguard, bar branché faisant office de QG pour les activistes de 1968… Nous suivons donc les heurs et malheurs de :
- N, alias Norio Nagayama, jeune tueur en série repenti qui essaie de se reconstruire en donnant un sens à sa vie…
- T, alias Takeshi Kitano (^^), un comique raté altruiste qui essaie de se reconvertir dans le cinéma avec son script
- Kaoru, fils d'un gradé de la police qui assume pleinement son homosexualité dénigrée par la bonne société
- Yoko 1, alias Hiroko Nagata, enfant psychologiquement instable d'Hiroshima atteinte de stérilité et la maladie de Basedow qui n'attend plus rien de la vie (et qui mourra d'une tumeur au cerveau…)
- Yoko 2, nantie paumé qui cherche par tous les moyens à sortir de sa vie blasée
Nous suivons donc une jeunesse qui vis en rupture avec ses aînés, donc des jeunes en rupture avec leur propre famille (symbolisé par le personnage de Keiko qui finit par se prostituer pour rembourser la dette de ses parents), qui ne savent pas s'ils vont manger à leur faim et où ils vont dormir alors que le gouvernement se gargarise des chiffres des exportations et d'une croissance à deux chiffres qui permet au PIB de leur pays de dépasser celui de la France en 1967 et celui de la RFA en 1968 (que tous les ploutocrates aillent pourrir dans le 4e cercle de l'enfer !!!). Nous avons donc une galerie de portraits très réussis montrant une génération coincée entre ses revendications idéalistes et la volonté d'oublier le passé pour mener sa vie et accomplir ses rêves… Mais cette génération maudite va basculer dans la violence.

Car au final une fine équipe se constitue, qui se lance dans un projet que l'histoire retiendra comme le casse siècle au Japon, 300 millions de yen s'étant évaporés dans la nature… C'est traité succinctement, presque comme un flashback tellement les auteurs sont plus dans l'ambiance et dans la psychologie que dans leur histoire. C'est une force, mais aussi une faiblesse, car les personnages et l'intrigue semblent au service de la reconstitution d'un passé désormais révolu, de la chronique du mal de vivre de toute une génération ici scandée par les haïkus de Takuboku Ishikawa, le Rimbaud japonais surnommé le poète de la tristesse. Mais les auteurs ont décidé de relier ce célèbre fait divers avec un autre célèbre fait divers : la purge interne de l'Armée Rouge Japonaise, dont les séances d'autocritique ont tourné au lynchage pur et simple… (remember "Reservoir Dogs")


Comme on est carrément dans la cinématographie car on fait la part belle au 7e art dans le scénario que dans le découpage plein de cadrages travaillés, j'ose dire qu'on lit un film et qu'il s'agit d'un récit « Nouvelle Vague » tant j'ai eu l'impression de visionner un film héritier du cinéma de Jean-Pierre Melville… du coup, j'ai bien envie de m'imaginer ce qu'aurait donné la même histoire dans un style à la Seijun Suzuki (réalisateur qui a fait passer le cinéma japonais de la nouvelle vague au pop-art… bref le chaînon manquant entre Godard et Tarantino)
Mais une question me taraude : si j'ai immédiatement identifié M, alias Yukio Mishima, écrivain d'extrême-droite né hors de son temps qui se fit seppuku publiquement en l'honneur de son empereur, bordel c'est qui ce K à la fin ? (une espèce de gourou qui tient carrément du pervers narcissique utilisant ses groupies comme des esclaves pour assouvir ses bas-instincts, un pseudo-intellectuel à la manque qui reproduit à l'identique les travers de ceux qu'il prétend dénoncer et combattre… Bref un gros connard égocentrique comme les milieux intellos en comptent trop !)

Un manga riche et dense tant sur le fond que sur la forme, entre cinéma et poésie, superbement exécuté par Eiji Otsuka ("MPD Psycho", "Kurosagi, livraison de cadavres") et Kamui Fujiwara ("Dragon Quest : Emblem of Roto"), mais au ton très froid, dans le style des romans naturalistes d'Emile Zola, et qui nécessite une connaissance de l'histoire et de la culture de l'ère Showa pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur. Donc si le résultat est impressionnant, je ne pourrais pas le recommander chaudement… Ah oui, sinon merde aux prescripteurs d'opinion parlant de personnages mous, d'intrigue creuse et d'une édition faiblarde... La vie est plus forte que leurs commentaires pisse-froid !


Challenge Pavés 2015-2016 1/2
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En voyant la couverture, je m'attends à un manga sur les jeux vidéos. J'aurais lire la quatrième de couverture… le manga part des évènements de 1968 à Tokyo : Norio Nagayama rejoint la capitale pour échapper à son passé tumultueux. Ma déception ayant été consommée, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, les confondant de visages ou de surnoms (L ou N…). A retenter peut-être plus tard (en prenant des notes), il a l'air d'être bien apprécié par les lecteurs !
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Nous sommes à Tokyo, précisément en 1968 où l'agitation bat son plein et Norio Nagayama, alias N, débarque à Vanguard. C'est là-bas qu'il fait la connaissance de Yoko et Takeshi Kitano, alias T. C'est avec ce dernier que leur rencontre va tout changer aussi bien dans la vie de l'un que de l'autre. En plus d'une certaine amitié qui va naître entre ces deux hommes, certains désarrois et autres événements divers vont prendre une autre tournure tout au long de la lecture. Mais qui sont véritablement N et T dans cette oeuvre ? N n'est autre qu'un criminel qui a d'ailleurs déjà abattu plusieurs personnes quant à T étant donné que sa carrière de comique n'est pas des meilleures il va s'orienter vers le cinéma. D'autant plus que T a déjà le scénario en tête de son film qu'il nomme « Unlucky Young Men ». Se liant d'amitié, les deux jeunes hommes vont agir pour le bien-être de l'un vers l'autre. T a besoin d'une caméra pour commencer à tourner ses plans, de ce fait N va en voler une pour lui. de même que T veille sur N à sa façon via divers conseils. Une conversation en amenant une autre, il faut un certain apport pour produire le film de T. Les deux compères décident donc de braquer un transport de 300 millions de yens qui prendra une tournure inattendue. Quelqu'un les a trahis et du coup un autre groupe va se joindre au casse.

Comme évoqué précédemment, Unlucky Young Men est un manga qui comptera deux tomes dont le premier où le scénario est écrit par Eiji Otsuka et les dessins signés Kamui Fujiwara. Comme l'évoquait Ki-oon, cette publication est inspirée de faits réels. du coup, n'étant pas un expert en la matière (je l'avoue) de ce qu'il s'est déroulé au Japon dans les années 60, j'ai procédé à quelques recherches. Eiji Otsuka évoque les révoltes menées par les étudiants et autres actes terroristes en intégrant Norio Nagayama, qui a tué 4 personnes entre octobre et novembre 68, et Takeshi Kitano que vous connaissez peut-être pour ses rôles dans Battle Royale, Aniki mon frère ou encore Zatoichi où dans ce dernier film il incarne un samurai aveugle. Tous deux ont travaillé à Vanguard. Pour l'histoire du casse des 300 millions de yens, sachez que les responsables n'ont jamais été arrêtés et du coup une imitation du portrait robot avait été établie, ce même portrait robot qui correspond à la couverture du tome 1 du manga ici présent. Une chose m'a énormément plu lors de la lecture de ce tome 1, de très bonne qualité soit dit en passant, c'est que malgré les révoltes, le terrorisme et la haine présentes au travers de cette histoire, les pages sont agrémentées d'extraits poétiques de Takuboku Ishikawa. Un peu de poésie dans ce monde de brute, j'adore…

Ce premier tome de Unlucky Young Men est d'une pure qualité. Je m'explique, on retrouve donc une couverture cartonnée grand format (collection Latitudes 17x24 cm), des pages plutôt épaisses dans la lignée de ce qu'il se fait de mieux chez Ki-oon. Tout est soigné, que ce soit au niveau du scénario ou des coups de crayons. Je dirai que ce tome est à lire « de la même manière qu'on regarde un film », posé à profiter de telle ou telle action qui pourrait se dérouler sous nos yeux. le scénario m'a bien tenu en haleine en plus de me surprendre. Par contre, pour bien profiter des événements évoqués, le lecteur appréciera de pousser les recherches lui-même pour s'encrer dans l'histoire jusqu'au bout.

Unlucky Young Men manie habillement divers caractères et émotions des hommes de ce monde. On est touché par l'amitié qu'entretiennent nos deux « héros », mélangé à la haine qui découle d'une ville en pleine « agitation » de toutes sortes. On apprécie la manière dont sont tournés ces divers sentiments de haine, d'amitié, d'amour ou de violence même. J'ai trouvé l'oeuvre très intéressante avec des événements qui ont su me toucher.

Un ouvrage que tout lecteur devrait posséder sans hésitation.
Lien : http://www.jegeekjeplay.fr/2..
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Après "Mishima Boys – Coup d'état", je découvre une seconde oeuvre de ce mangaka engagé dans des titres plus sérieux qu'à l'accoutumée. le fond reste toujours celui du Japon des années 60 marqué par la violence étudiante et le terrorisme.

C'est un pays qui se rebelle contre l'autorité entre tradition et modernité : toujours le vieux débat. On va croiser une bande de jeunes gens assez marginaux dans leur mode de vie ou de pensée. Cette oeuvre nous éloigne des standards habituels.

Cela avait tout pour me plaire et pourtant, cette oeuvre n'est pas parvenue à me convaincre et surtout à me passionner. C'est assez mou dans la réalisation. Je ne critiquerais pas le dessin qui me semble à la hauteur.

Incontestablement, la mise en scène souffre de lenteurs rendant ce récit assez lénifiant. On s'intéresse à des personnages qui ne vont pas forcément marqué cette histoire. C'est un peu désorganisé. Bref, l'envie fait défaut.
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Etant assez fan des séries courtes éditées par les éditions Ki-oon (Prophecy, Duds Hunt, Goggles, Green Blood, Manhole) et ayant apprécié le travail d' Eiji Otsuka sur « M.P.D. Psycho », je n'ai pas longtemps hésité à me procurer cette saga imaginée par Eiji Otsuka et dessinée par Kamui Fujiwara.

« Unlucky Young Men » plonge le lecteur dans le Japon de la fin des années 60 et invite à suivre une jeunesse désabusée, qui a de plus en plus souvent recours à la violence pour marquer son désaccord. Dans le Tokyo de 1968, les révoltes estudiantines et les actes terroristes ont en effet tendance à se multiplier et c'est dans cette société en pleine mutation, qui se remet à peine de la Seconde Guerre Mondiale, que les jeunes rêvent de liberté, de richesse et des États-Unis… comme N., le personnage principal.

C'est dans cette ambiance tendue que les auteurs déroulent des tranches de vie qui s'entremêlent au fil des pages. Eiji Otsuka s'est d'ailleurs inspiré de personnes réelles pour ses personnages principaux. T. n'est autre que Takeshi Kitano, le célèbre cinéaste, N. est le tueur en série Norio Nagayama, Yoko est la révolutionnaire communiste et présidente de l'Armée Rouge Unie Hiroko Nagata, tandis que M. n'est autre que l'écrivain Yukio Mishima. Eiji Otsuka se sert habilement de ses personnages afin de livrer une chronique sociale sur fond historique. En intégrant un vol de 330 millions de yens, commis le 10 décembre 1968, à son intrigue, l'auteur flirte également avec le polar et livre un premier volet surprenant et d'une grande richesse.

Si j'aurais aimé quelques explications supplémentaires (sous forme de bonus) concernant le contexte historique et les personnages dont les auteurs s'inspirent, afin de mieux apprécier la richesse du scénario, j'ai par contre été totalement séduit par le graphisme de Kamui Fujiwara. À l'aide d'un style très réaliste, le mangaka distille une ambiance sombre et pessimiste qui colle à merveille au scénario.

Une belle surprise !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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critiques presse (4)
BullesEtOnomatopees
17 novembre 2015
Récit dense, témoignage d’une époque trouble, on traverse ces 350 premières pages happé.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
BDZoom
02 novembre 2015
À la fois polar et chronique sociale, la nouvelle œuvre du scénariste Eiji Otsuka surprend par sa justesse et son sens de la mise en scène.
Lire la critique sur le site : BDZoom
ActuaBD
21 octobre 2015
Œuvre sensible et atypique qui brosse le portrait de Tokyo des années 1960. Un album qui rend hommage au cinéma japonais des années soixante, le tout ponctué d’une touche poétique et d’un visuel unique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
12 octobre 2015
Imposant par sa rigueur et son ton implacable, Unlucky Young Men est un ouvrage exigeant qui trouve parfaitement sa place au côté des œuvres de Yoshihiro Tatsumi.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Et il est où, ce flingue ?
- Je l'ai enterré dans le sable...
- C'est beau... On dirait du Takuboku !
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Le jambon est tellement fin qu’on pourrait lire le journal à travers… Mais quand c’est gratuit, on ne fait pas la fine bouche !
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Le triste cœur du terroriste
Que je voyais si loin
Me semble aujourd'hui si proche
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L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, et c'est pour cela que le présent nous échappe.
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De toute façon, elle est débile, ta théorie...Un pot recollé, ça reste un pot cassé!
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Vidéo de Eiji Otsuka
Interview #4 - Eiji Otsuka - "Unlucky Young Men" (Kioon Editions) - Le chat japonais
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