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EAN : 9782940431724
269 pages
La Baconniere (17/08/2017)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Goan Si est un plongeur du futur proche. Il explore un data lake matérialisé dans un bassin de mémoire liquide nommé « omniscience ». Suite à l'époque des archives papiers puis des bases numériques, les données mondiales sont stockées sous cette nouvelle forme. Les plongeurs servent un ministère souvent cocasse, évocateur du Brazil de Terry Gillian remis au goût du new public management. Leur rôle est de tisser des fls narratifs dans le bassin ou de les décrypter, à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Merci à babelio et aux éditions la Baconnière pour m'avoir donné l'opportunité de lire ce livre.
Pour être clair dès le début de cette critique, je n'ai pas vraiment compris où voulait nous emmener l'auteur et je ne sais pas s'il voulait vraiment nous emmener quelque part. Cela a été très long pour moi de le lire… bien qu'il soit intéressant.

Le récit à plusieurs trames, plusieurs locuteurs. L'on suit le plus souvent Goan Si. L'on vit dans un monde où les bibliothèques ont disparu et l'omniscience l'a remplacé. Ce sont des immenses salles en sous-sol, des archives liquides. Pour aller rechercher les informations, l'on envoie des plongeurs (scaphandriers) pour tisser les liens. Ces fils trament une histoire ou une information. Nous sommes dans les big data, ses problèmes, son obsolescence. A travers ce personnage, l'on suit un fil rouge, la quête de la compréhension de l'individu E#26. Goan Si passe donc dans toutes les institutions physique de cet univers pour comprendre cet individu mystérieux. Par ailleurs, cela nous permet de nous faire découvrir son monde. D'ailleurs, je crois que le nombre de mangeur de viande a diminué, c'est un peu trop contraignant d'en manger…

Je trouve le livre assez complexe, mais c'est sans doute le fait que j'avais trop de travail pour pouvoir le lire à vitesse plus soutenu. Il m'a embarqué, peut-être parce que je travaille quelquefois avec ces bases de données et comprend les problèmes auxquels Goan Si fait face dans cette quête. Cette recherche est intéressante, le monde scénarisé également.
Mais je pose des réserves quant à cette histoire. Je pense que si l'on n'a pas l'habitude de manier ce genre de données, ou que l'on a jamais été confronté à des problèmes de ce type, il doit être très difficile de se plaire dans ce récit. Peut-être que les fans de SF, et plus particulièrement de la hard-science pourrait entrer dans l'univers, mais je ne pense pas que cela soit tout public.
Mais je pense que le principal, c'est que cette histoire m'ait embarqué, m'a posé de nombreuses questions et qu'au final ceci était plaisant.
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À l'avenir, le papier sera lentement supplanté par les supports numériques, avant d'être eux-mêmes remplacés par de gigantesques piscines remplies de Médium, sortes de molécules de savoir. Chaque molécule représente un fait, une donnée brute qui, par un savant procédé chimique et informatique, est capable de s'associer aux autres molécules de Médium pour former des chaines d'informations et devenir l'Omniscience. Dans cet océan de données – au sens littéral du terme – des plongeurs tissent des fils qui permettent de rationaliser quelque peu ce savoir.
Goan Si est l'un de ces plongeurs. Son patron va lui confier une tâche différente de son travail habituel. Il devra rechercher l'origine d'un des tout premier fil dont on ne connait pas l'auteur : E#26.

Omniscience est un vrai roman de science-fiction, dans son acception la plus pure, en ce sens qu'il possède une réflexion particulièrement poussée et cohérente sur notre avenir. Ici c'est le traitement de l'information et la gestion de la mémoire individuelle et collective qui est au centre du roman, mais pas seulement. André Ourednik lance d'intéressantes réflexions sur la société, l'écologie, le transport, notre rapport au temps et à l'espace, etc. Comme tout bon roman de SF, cette vision de l'avenir nous renvoie à notre présent et on peut s'amuser à comparer ce qui est de ce qui sera, ou pourrait être.

L'écriture est agréable. Malgré la complexité des thèmes abordés, je ne me suis jamais senti perdu. Un certain humour diffus, teinté d'ironie, se dégage des lignes et permet d'absorber les passages plus techniques, voire métaphysiques, en douceur.
Les chapitres [E#26] m'ont surpris. Ils sont écrit à la seconde personne. Contrairement à la première personne, où le lecteur incarne le personnage principal, la seconde personne place le lecteur lui-même comme faisant partie de l'histoire. C'est très déroutant et je n'avais encore jamais lu un texte écrit de cette manière. Cela donne à ces passages une ambiance unique.

J'ai vraiment aimé ce roman, que je recommande à tout amateur de science-fiction d'anticipation.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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J'ai vraiment essayé, et même réessayé, promis !
...mais je n'ai jamais pu arriver au bout de ce livre à la thématique pourtant très prometteuse.

Ce qui m'a arrêté est une impression négative tout à fait personnelle, liée au style narratif de l'auteur.
Je n'ai pas du tout accroché avec, et je trouve ça d'autant plus regrettable que le sujet est passionnant et les idées développées pertinentes et tout à fait d'actualité.
En effet, le sujet traite de la gestion des données numériques dans l'avenir proche. Après la numérisation de tous les supports papier, les données sont stockées dans des piscines de Médium. Les molécules de Médium peuvent s'associer entre elles pour former un fil logique d'information, tissé par des plongeurs.

L'auteur nous offre des pistes de réflexion vraiment intéressantes sur tout ce qui a trait aux rapports que nous pouvons entretenir avec les différents supports d'information.
Ces supports façonnent entre autre notre façon de penser le monde.

Je n'ai malheureusement pas eu le courage d'aller bien avant dans le livre (j'ai dû lire à tout casser 70 pages sur les 269 qui le composent) car le style et l'humour de l'auteur se sont révélés bien trop alambiqués pour moi.

Je pense que si un lecteur n'est pas rebuté par le style bien particulier de l'écrivain, il peut vraiment se régaler avec les concepts proposés.

Bonne lecture à vous !
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Une belle fiction métaphorique d'un futur possible des océans de données et des enjeux de leur exploration.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/07/22/note-de-lecture-omniscience-andre-ourednik/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L’Omniscience s’infiltrait quand même un peu par la jointure du scaphandre, il la sentait, la coquine. Ça lui coulait sur la nuque. Renvoyait des flashs de sa sœur assise dans une chambre blanche, ses yeux noir vert rivés sur lui. Coupable de quelque chose, la sœur, de quoi ne lui revenait plus ; l’image flashait seulement en boucle : ce regard et la chambre blanche. Il suivait le fil. La voix de l’opératrice grésillait dans l’oreillette avec le ton d’un flash info d’outre-tombe.
– Et alors, cet E#26 ?
– Ça avance Laje Com, je suis le fil.
Il était conscient qu’elle enregistrait. Surtout pas évoquer la faille ; se donner le temps d’en apprendre davantage. Il les savait capables d’organiser une commission de recadrage pour lui tout seul s’ils en prenaient connaissance et même de le muter. On n’aimait guère les contacts entre l’Omniscience et les plongeurs, dans l’OfMem.
– Votre scaphandre, ça va Goan Si ?
– Oui, ça va.
– Rapportez tout contact avec le Médium. Vous savez que les instances regardent.
– Il en est ainsi.
– Je sais que vous le savez, dit-elle.
Goan Si savait.
Goan Si ne s’appelait pas Goan Si mais Ancel Gombo, du Services des immersions. On avait fabriqué son nom de fonction à partir des premières lettres de son vrai nom et de celui de son unité. On appelait ça un uanid, en d’autres mots un unique anonymous identifier pour les initiés mais ouanid pour l’écrasante majorité de ceux qui oubliaient le sens de l’acronyme. Dans les anciennes bases de données, on numérotait ainsi les lignes des tableaux et ça permettait de retrouver de l’information contenue dans ces lignes. Grâce à son uanid, un humain devenait un sachet de données servile et prêt à s’ouvrir sur demande. Certains appréciaient pour peu que ça les déresponsabilise de leur propre contenu. Tout le monde recevait maintenant ces uanid dans l’Office de la Mémoire.
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De loin, tu entends Thot annoncer l'invention de l'écriture au roi :
– Cette science rendra les Égyptiens plus savants et soulagera leur mémoire !
Mais Amon dit : [...]
– Ton moyen ne sert pas la mémoire, mais la simple réminiscence : tu n'offres à tes disciples que le nom d'une aptitude sans sa réalité. Car, lorsqu'ils auront lu beaucoup de choses sans maître, ils croiront posséder de nombreuses connaissances, et cette présomption les rendra insupportables dans le commerce de la vie.
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Plus personne ne lit de livres et le taux de personnes capables de lire tout court diminue chaque jour.
Les étudiants présents dans la salle lisaient pour la plupart et ils se sentirent exceptionnels à ce titre ; ils eurent tort.
De fait, il faut être fou pour continuer à lire, poursuivit Turmdijk. Il existe d’autres moyens que les livres pour conserver la pensée, et ceux-là ont surtout perdu l’avantage de la vitesse d’apprentissage depuis un siècle. 
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Jessica Landberg, quant à elle, vivait avec son mari et leur blonds jumeaux précocement érudits dans un village dortoir à quarante minutes en train de la Mémoire. On l’enviait d’y vivre. La surface impassible d’un lac suburbain y reflétait la fumée des barbecues et les chaises longues, les ruelles de gravillons, les rangées d’ifs et les drapeaux du pays qui pendouillaient le long des mâts. Dans le miroir de ce lac se formaient inévitablement, la nuit tombée, des mirages obscurs et des îlots de fantasmes noirs. Jessica Landberg n’aurait su expliquer à personne en quoi la mort compactée était désirable, mais elle y pensait plusieurs fois par semaine, en variant les partenaires : tantôt Goan Si, tantôt un autre, de préférence des plongeurs qu’elle rêvait en sueur dans leurs scaphandres au fond de l’Omniscience. Les concernés ignoraient leur passe-temps morbide dans l’esprit de Laje Com.
Elle n’imaginait jamais son mari dans le Compactus ; la noirceur de ce destin était réservée aux collègues de travail. La profession, où Jessica Landberg devenait Laje Com, était l’envers de l’avers ; elle rendait possible la lumineuse vie de famille au bord du lac, dont la lumière se nourrissait, justement, du revenu associé à ses tâches de communication interne. Le travail salarié subvenait ainsi non seulement aux besoins de la lumière, il épongeait également les idées glauques.
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Un jour, songea-t-il, le monde entier finira dans l'Omniscience.
Les bureaux se rempliront de gestionnaires qui passeront le reste de l'éternité à définir des processus de remémoration. On ne vivra plus rien, il n'y aura plus d'expériences. on se contentera de patauger dans l'image du monde.
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Video de André Ourednik (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Ourednik
Salon du livre romand 2016, table ronde du samedi 19 nov. : La loyauté
Avec Sabine Dormond, Denise Campiche, Anne Bottani, Hélène Dormond, André Ourednik
Modération : Daniel Bernard
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