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EAN : 9782363712301
208 pages
Pierre-Guillaume de Roux (18/01/2018)
4/5   2 notes
Résumé :
« C'était hier, pendant ma promenade sur l'ancienne route de Contovel qui traverse la forêt, dans la partie plate qui précède la montée, exempte ces jours-ci de toute circulation automobile pour cause de chaussée défoncée. Cette promenade en pente douce le long d une allée d arbres dont les cimes se rejoignent en un arc gothique est un tunnel de verdure bienveillant.[...] Habituellement, ce trajet est pour moi une réparation au départ en montagne plus qu'une simple ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ces nouvelles, très autobiographiques, l'écrivain de langue slovène Boris Pahor évoque Trieste et son arrière-pays. C'est souvent en des pages éblouissantes qu'il décrit des paysages de vignes et de montagnes ainsi que la côte toute proche. Mais c'est en y mêlant aussi de terribles souvenirs, ceux de la guerre, du fascisme, de la déportation… Boris Pahor semble après de si rudes épreuves en quête d'une régénération. Il exalte, grâce à une prose poétique et sensuelle, la nature, le retour à la vie et à l'amour, tout en laissant resurgir ses faiblesses, le sentiment d'indignité et toute la cruauté dont il a été la victime et le témoin. Grosse découverte.
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Dans ce recueil de douze nouvelles, Boris Pahor s'attelle une fois encore, inlassablement pourrait-on dire, à dire l'histoire de son pays, la Slovénie, et la sienne, qui s'entremêlent d'une façon incontournable. Les guerres, la domination italienne, la résistance, la déportation… une histoire douloureuse, tragique par moments. le tragique est inscrit dans les êtres, dans les corps, dans le quotidien. Même les jeunes garçons de la première nouvelle, « La gueule du lion de pierre », font connaissance avec lui, entre les jeux et les complicités d'enfance. Un personnage tout à fait banal, en apparence sans histoire, comme M. Antonič (« Une promenade surprenante »), un commerçant tout ce qu'il y a de rangé et ordinaire, peut l'avoir rencontré dès sa naissance, sans que rien ne le laisse transparaître à première vue.

Mais ce tragique, constitutif de la condition humaine, n'empêche pas Boris Pahor de percevoir et de saisir les beautés, les moments de grâce, de la vie. Comme une forme de résistance, d'indispensable antidote, aux horreurs que les hommes infligent aux autres hommes. Il y a malgré la lucidité et le besoin de dire les souffrances et les blessures, la nécessité vibrante d'être heureux, de ne surtout pas laisser échapper les possibilités de bonheur, plus ou moins éphémères, mais d'autant plus intenses. de ressentir avec force, avec sensualités et les ressources de la raison, un lieu, une lumière, une ambiance, des relations avec les êtres, et avant tout l'amour, la proximité avec un autre être.

Tout cela dans une magnifique langue, parfois dépouillée et économe, parfois plus lyrique et pleine d'envolées, toujours en osmose avec le contenu. Boris Pahor construit ses récits par petites touches, pas forcément en continuité, mais dans une grande cohérence, même si tout n'est pas explicité, il y a des zones d'ombres, au lecteur d'investir l'espace et d'y mettre sa sensibilité.

Un très beau livre, triste et rayonnant, terrible et apaisant.
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Place Oberdan à Trieste est un recueil de nouvelles dont le fil conducteur est la 2ième guerre mondiale, en Slovénie. Boris Pahor raconte l'histoire tragique de son pays lors de cette période.
Les manuels d'histoire se focalisent souvent sur les pays proches et un peu moins sur ceux qui sont plus éloignés or les slovènes ont également soufferts.
Pour rendre justice et hommage, Boris Pahor utilise sa plume pour nous faire découvrir les horreurs de la guerre faites à son peuple.

Dans l'ensemble, j'ai apprécié les nouvelles mais certaines sont plus subtiles comme celle qui s'intitule « Un chien Blessé » car le message passe en filigrane.

Vous allez me dire pourquoi, je ne mets que 3 étoiles malgré la richesse culturelle et historique.
La dernière est vraiment en dessous et se termine en eau de boudin.
Je ne vois pas ce qu'elle rapporte à ce livre. Je dirais qu'elle donne un goût inachevé.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'était une nuit d'août étoilée, un vent espiègle rafraîchissait la côte solitaire de Miramare. Il dégringolait en cachette de la garrigue sur le rivage et s'emmêlait dans les frondaisons des platanes élancés. De l'autre côté du trottoir, un orchestre jouait à l'abri devant un café, de temps à autre, des phares éclairaient la route, les instruments de musique et les triangles jaunes et bruns des parasols. Le rivage était dans l'obscurité ; ici le vent entamait sa danse, se précipitait sur les rochers, se cognait contre l'eau, rebondissait avant de revenir se glisser sous un petit banc sous un jeune platane. Là où la place était occupée, il se faufilait entre les visages pour emporter le baiser tout juste avenu.
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De nouveau, il eut l'impression qu'il était possible de créer une ambiance où ils pourraient se retrouver, un climat de confiance qui ferait fondre ses défenses. S'il n'avait pas son amour, sa confiance serait au moins une consolation. Mais il sait d'avance que c'est trop peu, que ce n'est rien, pourtant il bouscule tous les obstacles pour obtenir sa confiance, comme une première garantie. L'amitié et toutes ces nobles paroles, c'est un pauvre rien, un triste rien ; et pourtant.
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De petites locomotives haletantes tractent des wagons de marchandises d'un quai à l'autre. C'est un miracle que, dans cette profusion de rails et d'aiguillages, elles trouvent toujours le bon. Parfois, on craint cependant qu'elles ne se trompent, alors la vapeur file dans le tuyau et son sifflement aigu résonne contre les murs et les ponts. Le cheminot siffle lui aussi en agitant un drapeau rouge, et la chaîne des wagons revient encore une fois et l'un d'eux batifole sur l'autre voie comme un veau espiègle.
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Le peintre Jakopic a écrit un jour qu’un homme vaut l’amour qu’il porte en lui, dis-je. Malgré l’apparence, les réserves slovènes ne sont pas si petites.
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Videos de Boris Pahor (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Boris Pahor
Teaser 4'23" de "Boris Pahor,portrait d'un homme libre", un film de Fabienne Issartel
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