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L'héritage (Christopher Paolini) tome 1 sur 4

Bertrand Ferrier (Traducteur)
EAN : 9782747014403
653 pages
Bayard Jeunesse (21/10/2004)
  Existe en édition audio
4.03/5   6899 notes
Résumé :
Un garçon...

Un dragon...

Une épopée...

Voilà bien longtemps que le mal règne dans l'Empire de l'Alagaësia... Et puis, un jour, le jeune Eragon découvre au coeur de la forêt une magnifique pierre bleue, étrangement lisse. Fasciné et effrayé, il l'emporte à Carvahall, le village où il vit très simplement avec son oncle et son cousin. Il n'imagine pas alors qu'il s'agit d'une oeuf, et qu'un dragon, porteur d'un héritage anc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (499) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 6899 notes
Ce merveilleux premier tome de saga fantasy jeunesse ne fut pas un coup de coeur. Mais c'est passé vraiment, vraiment pas loin.



Pourquoi, mais pourquoi ai-je attendu aussi longtemps pour démarrer cette saga ? Parce que j'avais vu le film et qu'il ne m'avait pas laissé une impression impérissable ? Parce qu'il est vraiment très très gros et a tendance à rebuter un tout petit peu quand on pense au temps qu'on va probablement mettre pour le lire ? Parce que tout le monde l'adore et que ça paraît du coup plutôt louche ?

Probablement un peu de tout ça en même temps...

Et grâce à Crouton, qui m'avait mise au défi de le lire parmi 19 autres romans l'année dernière, il était passé dans mes lectures prioritaires. Malheureusement, en 2013, je n'ai pas eu le temps de m'occuper de son cas. Aussi, je me suis décidée à le repasser dans les urgences de 2014 :)
Grand bien m'en a pris car ce fut vraiment vraiment une bonne lecture.
J'ai tout de même mis 9 jours pour le lire, eh oui, pratiquement 700 pages, à porter à bout de bras, ça manque de confort et ça demande du temps. Mais j'ai savouré, ça oui :)

J'ai trouvé l'aventure d'Eragon, ce jeune humain à priori ordinaire, mais pas tant que ça finalement, absolument palpitante et chaque page m'a apporté grand plaisir. Je me suis sentie un peu comme à l'époque d'Harry Potter, ou de A la croisée des mondes (pour ne citer que des livres de la même catégorie que celui-ci) vraiment complètement absorbée dans l'histoire, au point de rêver de dragons presque toutes les nuits. Il m'a juste manqué un poil d'attachement à notre jeune Héros, Eragon, qui, en tout cas au début, n'est pratiquement encore qu'un enfant. Je l'ai beaucoup aimé, mais pas encore au point que mon coeur brûle pour lui, ou se serre d'angoisse lorsqu'il était en danger. Mais je gage que cela peut parfaitement s'arranger avec le tome 2, si le personnage poursuit sur sa lancée et continue de grandir et de murir aussi vite et de façon aussi spectaculaire. A la fin de ce tome 1, on y était presque, je crois. En revanche, j'ai tout de suite aimé Saphira, sa dragonne, et la relation qu'ils nouent tous les deux. Voués à un grand destin en duo, ils sont un peu là pour sauver le monde, et tous les peuples qu'on peut retrouver dans une histoire fantasy, elfes, nains, magiciens... Beaucoup de belles et grandes âmes à découvrir dans ce roman.

Malgré le grand nombre de pages de ce livre, j'en ai apprécié chaque mot, bien à sa place, et n'en aurais retiré aucun. Je n'y ai trouvé aucune longueur, et chaque page a sa raison d'être. J'ai vraiment vraiment aimé ce début ! J'espère autant apprécier ses suites. (certains blogueurs m'ont pourtant déjà annoncé quelques bémols pour les tomes suivants, nous verrons bien ! L'Aîné est dans ma PAL, les autres me restent à acquérir...)



Dans le détail :

- La couverture : Je la connais depuis longtemps, bien avant qu'il atterrisse dans ma bibliothèque, et je l'ai toujours énormément aimée. Je ne m'en lasse pas à vrai dire. La couleur bleu saphir de l'ensemble attire le regard, le contraste avec le titre doré l'accroche, et la magnifique dragonne Saphira le conserve. Un livre qu'il est vraiment plaisant d'avoir dans sa bibliothèque, et qu'on peut être fier de mettre en valeur. Une vraie réussite selon moi. Je dirais que les deux premières sur les quatre que composent la saga me sont particulièrement chères, les deux autres un petit peu moins, j'en trouve les couleurs moins aguicheuses et le dragon moins attirant, mais de pas grand chose ^^.

- le style : Wahou ! Voilà un style "jeunesse" qui me plaît. Loin d'être simplet, il peut convenir à tous les âges. A la manière de Philip Pullman et J.K. Rowling, on n'est pas ici dans un style maladroit ou enfantin, mais dans un style adulte adapté à une histoire jeunesse de qualité. Christopher Paolini a une plume parfaite, extrêmement claire et addictive, sans en faire des tonnes. Une écriture qui est là pour appuyer une histoire déjà formidable, et la faire grimper au rang d'excellente. Les dialogues sont parfaitement dosés, ni trop ni trop peu, les descriptions ne sont pas ennuyeuses, l'action arrive quand elle le doit, dure le temps qu'il faut. L'aventure est belle est c'est AUSSI grâce à la plume de Mr Paolini.

- L'histoire : Vraiment palpitante, prenante, immersive. La quête d'Eragon est une magnifique épopée. Il part pour comprendre et finit par suivre sa destinée, traversant bien des embûches, et progressant dans son apprentissage, avec sa personnalité altruiste et son courage. Eragon est ce que tout roman fantasy (jeunesse notamment) devrait être. Un bijou entre imagination et respect des codes. Suivre un dragonnier et sa rutilante monture, apprendre avec lui comment on s'occupe d'un dragon, comment on tisse avec lui un lien si particulier, presque fusionnel, et vivre avec eux toutes ces aventures m'a ramenée à un âge où on peut croire à tout, et où, surtout, la magie est omniprésente. Et... Dieu que c'est bon ! J'ai vraiment passé 9 jours immergée dans un monde surnaturel et merveilleux où on ne sait à qui se fier, et où invoquer le feu et chevaucher dans les cieux sur la selle d'un dragon peuvent paraître des choses vraiment réelles. Une très, très belle histoire, qui touche notre coeur d'enfant avec brio.

- Les personnages : Comme je le disais plus haut, je ne me suis pas encore complètement approprié le personnage d'Eragon, qui était peut-être encore un peu trop immature dans ce premier tome, même si cela s'améliore quand même beaucoup sur la fin. Je suis à peu près certaine qu'il me plaira encore davantage dans les tomes suivants, car il grandit et murit beaucoup dans ce premier opus déjà. C'est un jeune garçon courageux, il a du caractère, et des rêves plein la tête. Il a toujours apprécié les histoires de dragonnier et les légendes qui gravitent autour, et c'est son rêve qu'il voit se réaliser lorsque Saphira le choisit.
Pour parler un peu de Saphira, je l'ai, par contre, apprécié immédiatement, elle. Un bébé dragon choisit son dragonnier avant même d'éclore, et lui est fidèle jusqu'à la mort, le protégeant du danger au péril de sa vie. Elle aussi doit apprendre à vivre avec son dragonnier. C'est un personnage fort, avec sa personnalité propre, plein de qualités, parfois d'incertitudes, ce qui la rend terriblement attachante. Durant tout le livre, on rêve d'avoir un jour, nous aussi, notre propre dragon.
Arya est un personnage secondaire qui m'a bien plu aussi. Normal c'est une elfe, et j'aime les elfes d'amour. On ne la connaît pas encore très bien dans ce premier tome, mais j'espère la revoir dans les suivants, car je l'ai beaucoup appréciée.
Dans l'ensemble, tous les personnages sont bien pensés, bien construits, une réussite aussi de ce côté-là.

- L'édition : Rien à redire, un ouvrage superbe. Une couverture de fou, une solidité à toute épreuve (oui je maltraite assez mes livres pour en juger !) Un livre que j'ai acheté d'occasion, qui avait déjà fait rêver plusieurs personnes avant moi, et auquel j'ai ajouté les marques de ma propre lecture. Un livre qui a vécu, et, si cela se voit, qui reste pourtant parfaitement présentable. Rien ne se détache, rien ne s'abime vraiment, à part les coins, un petit peu ^^.
Rien à redire non plus sur la correction, je crois que j'ai relevé 2 coquilles (j'en ai peut-être laissé passer aussi, prise que j'étais dans ma lecture) sur près de 700 pages, un très joli score donc !



Je ne peux que vous conseiller de commencer la saga Eragon si ce n'est pas encore fait, et quelques soient vos hésitations à son égard. C'est vraiment un excellent premier opus, et j'attaquerai le 2 plus vite et avec plus d'ardeur, j'en suis certaine :)
Lien : http://calidoscope.canalblog..
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Ceci n'est pas une critique, je ne donnerai pas d'étoiles car je confesse déjà ne pas avoir lu le livre. Voyez le plutôt comme une rétrospective. Oui, ça parait étrange que quelqu'un qui n'ait pas lu la série en fasse une rétrospective, et je vous le concède. Mais ce ne sera pas une rétrospective ou un résumé de la série, plutôt une analyse du contexte, de ce qui entoure les romans.

Je me crois apte à rédiger cela ne serait-ce que parce que j'ai eu, pendant un bon bout de temps, une fascination morbide envers Paolini et ses écrits. Car moi aussi j'étais un jeune écrivain plein de rêves, qui écrivait (et écrit encore) des grandes aventures médiévales avec des dragons et des épées. Je me croyais seul – et je l'étais à mon école – mais comme j'ai réalisé en explorant l'internet, les écrivains adolescents ne sont pas du tout rares.

C'est un mythe qui persiste encore aujourd'hui, mais la vérité est que les adolescents qui écrivent sont très nombreux, que ce soit de la fanfiction, de la poésie, des chansons, des nouvelles ou des débuts de romans. Un peu plus rares sont les adolescents qui écrivent des romans du début à la fin, et qui se retrouvent avec un manuscrit. Ces manuscrits sont, dans 95% des cas, mauvais, écrits par des écrivains qui n'ont pas encore trouvé leur style, qui expérimentent encore et cherchent leur voix, et qui ne sont pas les plus aguerris dans leur domaine.

Donc, logiquement, ces manuscrits n'ont que deux destins : soit ils pourrissent dans un tiroir, ou ils pourrissent dans l'infâme « slushpile » des maisons d'édition. Parce qu'ils ne sont pas bons. Et je ne suis pas méchant de le dire, je suis juste brutalement franc. Mon premier roman aussi était un tas de merde fumant. 118 000 mots, des descriptions qui ne finissent pas, des personnages « empruntés » d'autres meilleurs livres, une histoire typique, une prose confuse et déplaisante à lire et j'en passe.

Mais j'étais jeune, et comme beaucoup d'autres jeunes écrivains, j'ai fait face aux refus des maisons d'édition. Par chance, l'une d'elle a été assez courtoise pour me donner son avis et ses conseils, que j'ai pris à coeur et utilisé pour m'améliorer. Je me rappelle notamment qu'elle me disait surtout de retravailler la réécriture, la prose, et de me pratiquer sur des formats plus courts comme des nouvelles, et d'essayer d'en publier dans leur magazine.

Mon deuxième roman était mieux, mais encore mauvais. Mon troisième, réalisé en même temps qu'un début de cégep et pendant la rédaction de pièces de théâtre, de nouvelles et de poésie, était un grand écart en termes de qualité. Mon quatrième était encore meilleur, mais aussi trop crispé dans l'écriture, en grand manque de peaufinage. Mon cinquième est encore en travail.

Tout ça pour dire que, si un jeune s'attèle à l'écriture, il va inévitablement faire face à des critiques, des avis, des conseils, des refus mais aussi des encouragements. Et tout ceci est vital à son bon cheminement, il faut qu'il réalise que sa main n'est pas celle d'un maître, il doit rester humble, il doit s'exercer dans différents formats, il doit expérimenter et sacrifier beaucoup de temps et d'efforts pour produire quelque chose d'un tant soit peu meilleur que son essai précédent.

En quoi cela concerne-t-il Paolini? Honnêtement, ça ne le concerne que très peu, mais pour les mauvaises raisons. Il a commencé comme nous tous, jeune écrivain avec de grands rêves. Il a été éduqué à la maison, par ses parents qui possédaient leur propre maison d'édition indépendante, Paolini LLC. Il a fini son éducation très tôt et, ensuite, s'est mis à la rédaction de ce qui deviendrait Eragon, dont le premier brouillon, comme il le répète souvent à ses interviews, avait Kevin comme le nom du personnage principal.

Paolini dit ensuite avoir lu un livre détaillant le monomythe (sans doute de Joseph Campbell) et avoir de ce fait appris comment réécrire son roman qui deviendrait Eragon. Ses parents possédant une maison d'édition, ils ont décidé de le publier et, puisqu'il avait fini son éducation, ils sont partis faire un long voyage à travers les États-Unis, promenant et paradant leur fils écrivain dans un habit médiéval ridicule, le faisant faire des conférences dans des écoles où il s'introduisait et vendait son livre.

Ils se sont aussi installés aux abords de magasins avec un kiosque pour vendre son livre. Alors qu'ils en faisaient la vente près d'une épicerie, la femme de Carl Hiaasen (un auteur établi) a acheté leur livre et l'a donné à leur fils pour qu'il lise pendant leur voyage. Leur fils a beaucoup aimé, Hiaasen l'a montré à son éditeur et pouf, voilà que s'amorce son succès.

(Source : https://www.youtube.com/watch?v=fZ734utZM4U)

Mais si on regarde de plus près, ce succès est plus insidieux qu'il le parait. Knopf l'a publié, une grosse maison d'édition américaine qui sait comment faire des affaires. À l'époque, la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson venait de se terminer, plein de films de Fantasy sortaient pour en faire la concurrence, Harry Potter demeurait un succès; les gens avaient envie de voir et lire de la Fantasy.

Quoi donc de meilleur qu'un jeune écrivain qui, en imitant Tolkien, s'est doté d'une prose dense remplie du jargon du thésaurus, qui parait donc sophistiquée et révèle une histoire si cliché et classique dans sa construction que n'importe quel abruti la comprendrait et se régalerait du bien et du mal noir sur blanc. Ensuite, plus qu'à le déclarer comme un prodige et le lancer dans une phénoménale campagne publicitaire et voilà que tous les pigeons du monde tombent pour ce jeune homme si charmant qui a écrit un roman à lui tout seul! Wow! Quel champion!

Je vais leur donner le mérite, les gens chez Knopf savaient comment s'y prendre, même si la situation était surtout une énorme chance; c'était une chance que Hiaasen trouve le livre; une chance que Paolini écrive comme il écrit; une chance que sa famille ait une maison d'édition; une chance qu'il ne soit pas à l'école et restreint par ses études. Toutes les étoiles étaient alignées, mais en quoi cela les rend-elles insidieuses, si ce n'est du népotisme et du cynisme évidents qui ont fait naître cette sensation?

Il a eu son succès, il est reconnu, il n'a plus à travailler un jour de sa vie, il a été publié; ma foi, es-tu jaloux, Gonavon? Non. Je l'étais, dans mes débuts, quand j'écrivais encore mon premier roman, mais aujourd'hui le cas de Paolini me rend surtout triste. L'histoire de Paolini est celui de la foudre embouteillée; ça ne se reproduira sûrement jamais. Si une grosse maison ne l'avait pas publié, ça l'aurait sûrement ruiné sa famille, car il dit que le succès de son livre était vital, et que ses parents étaient déjà dans une situation économique précaire.

Si ça n'avait été que leur petite maison d'édition, il aurait aussi eu le risque qu'il se produise une chose similaire aux déboires de Gloria Tesch, une autre jeune écrivaine qui, contrairement a lui, n'a jamais eu son grand contrat d'édition, et dont les parents poules la proclamaient comme une prodige et la protégeaient des critiques (suffit de chercher son nom, les témoignages et vidéos sont époustouflants). Paolini a eu un peu du même traitement de la part de ses parents.

En effet, sur les forums Shurtugal.com, son père, Kenneth Paolini, utilisant l'alias Awakoa, a souvent bloqué, supprimé et banni des messages et membres qui osaient critiquer les textes de son fils, tout comme le font d'autres modérateurs du site. Ne pouvant plus s'exprimer librement, ces gens bannis se sont réunis ailleurs, sur un nouveau site nommé Anti-Shurtugal.

Contrairement aux rumeurs et aux dires des fans de la série, ce site n'est pas un antre de gens qui veulent simplement détruire et haïr Paolini. Il s'agit d'un endroit où ils déconstruisent ses livres et adressent tous les problèmes qu'ils y trouvent. Ils ne sont pas méchants, impolis, ils ne vont pas gueuler sur Shurtugal, même qu'encore là ils sont les victimes, car la demoiselle qui tenait le site s'est fait harceler par un fan de la série qui va du nom de Kapu666.

(Source : https://eragon-sporkings.fandom.com/wiki/Epistle_the_Third)

Sur les forums de IMDB, ses informations personnelles ont été révélé, Kapu666 utilisant le prétexte qu'elle « rêvait si elle croyait pouvoir maintenir un site de haine et rester anonyme ». D'autres fans de la série se sont aussi montrer vocaux envers lesdits « haters » qui ne sont rarement plus que de simples critiqueurs, peut-être démontrant l'immaturité de l'oeuvre si elle attire autant de gens immatures. Il n'y a qu'à aller voir les critiques mauvaises sur Goodreads pour se donner une idée de la hargne que ses fans répandent, ou simplement d'aller se promener sur leurs forums pour voir leur excellente maîtrise de la grammaire et la logique. J'oserais même dire que ce phénomène s'étend aussi sur Babelio, mais je n'en dirai pas plus. À noter bien sûr que pas tous les fans sont ainsi; je ne m'abaisserai pas à une généralisation, mais disons juste que s'il s'agit bien d'une minorité, alors c'est la minorité la plus vocale qui existe.

Tout ça pour revenir au fait que je trouve la situation triste, car non seulement Paolini est protégé des critiques dont il a besoin, mais il s'est fait appeler un prodige dès son premier livre. Ses fans sont vocaux et passionnés, il n'a donc aucun besoin de surpasser son niveau présent, il ne ressent plus le désir de s'améliorer si partout on lui dit qu'il est déjà excellent, et que partout il ne reçoit que des éloges à son égard. Il vit dans son petit monde, dans sa bulle, où il est aussi bon que Tolkien avec qui il a dit comparer son écriture quand il est « à son meilleur » .

(Source : http://impishidea.com/criticism/an-hour-with-paolini)

Nul doute que son ego s'en est gonflé un peu, ça ne peut qu'être un effet secondaire d'être autant couvé par ses parents. Ainsi donc part toute critique ou point faible qui peut lui être adressé. Franchement, selon tout ce que j'ai vu et lu, il ne semble pas s'être beaucoup amélioré depuis son premier livre, mais si on peut le féliciter d'une chose, c'est que le plagia n'est pas aussi abondant dans ses derniers écrits que dans Eragon, où non seulement la structure est celle de Star Wars : Un nouvel espoir, mais où il y a aussi des scènes entières pigées dans d'autres livres, des noms un tantinet modifiés et des personnages recyclés.

(Source : https://antishurtugal.livejournal.com/215904.html)

(Source : https://aydee.wordpress.com/2006/12/17/eragon/)

Peut-être qu'un jour il réalisera ses illusions. Mais ce jour n'est pas encore venu, si on en juge par son caractère qui n'a pas changé et son nouveau livre, un spin-off d'Eragon qui est un recueil de nouvelles. Son accueil a été mitigé, ni bon ni mauvais, et contrairement aux centaines de milliers de critiques, celui-ci en a en-dessous de dix mille sur Goodreads. L'avis général, selon ce que j'ai lu, est que le livre est trop court, les histoires ne se concentrent pas sur Eragon, et que ça semble paresseux comme produit, fait surtout pour un profit.

Je ne voudrais jamais être à sa place. Il avait du potentiel, Eragon est un livre fonctionnel et qui raconte une histoire typique, mais il y avait du bon dedans. Il aurait pu s'améliorer et devenir un grand écrivain. Au lieu, sa chance s'est retournée contre lui et il n'est plus qu'un adulte de trente-cinq ans qui écrit du même calibre à propos du même vieil univers qui n'est qu'une Terre du Milieu recyclée.

Au lieu de le laisser s'envoler et grandir, ses parents et l'industrie l'ont transformé en « One-trick pony », un singe de cirque capable d'écrire la même phrase devant une foule ébahie de voir une si petite créature lettrée (qui en fait ne l'est pas vraiment). Et l'argent coule et le mot se répand, mais le singe ne peut pas réellement écrire, et devenant vieux, il ne peut toujours pas écrire plus, car ses maîtres le gardent en laisse, parce que le vieux tour marche et vend encore, parce que le nom de Paolini sur un livre est encore reconnaissable et vendable, parce qu'il est encore l'enfant prodige dans l'inconscient collectif, et qu'il ne sera que ça, tout comme Macaulay Caulkin n'est que Kevin McCallister.

Et c'est franchement tragique. Une carrière gâchée. Il n'est pas trop tard, mais je doute qu'il le réalisera un jour. Il vaudrait quasiment mieux qu'il meurt dans l'ignorance, parce que je n'ose pas m'imaginer le poids d'une telle réalisation.

Ainsi se termine ma rétrospective, certes d'un ton cynique et sans grand respect envers l'oeuvre ou son auteur. Mais je préfère être honnête que de masquer mon attitude, car elle paraitrait de toute façon. Je ne déteste pas Paolini, mais je déteste ce qu'il représente. À mes yeux, et aux yeux de beaucoup de jeunes écrivains qui ont enduré et persisté, il a pris la porte arrière et s'est injustement vu remettre toute la gloire. Il n'a pas souffert, il n'a pas lu les refus, il n'a pas écouté les critiques, il n'a pas eu à se malmener pour se faire publier, il n'a pas eu à attendre l'agonisante attente. Il a travaillé, oui, mais pas assez pour en mériter autant, et puis après, il ose donner des conseils aux jeunes écrivains qui luttent encore, et il ose dire que c'est facile.

Bravo pour avoir fini un roman, et d'autres romans et projets. Mais rien de plus. Le seul autre mérite que je pourrais donner à ses écrits, c'est d'être un excellent manuel de choses à ne pas faire en écrivant son propre roman. Les analyses sur Anti-shurtugal et Eragon Sporkings sont approfondies et montrent toutes les erreurs, toutes les choses à ne pas faire et, en retour, expliquent ce qu'il aurait dû faire pour améliorer le texte. Et ces analyses sont aussi très plaisantes à lire, parsemées d'humour et de divagations plus générales sur la littérature.

Et enfin, si vous êtes un fan de l'auteur ou de la série, et que vous avez eu la force de lire jusqu'ici, alors je tiens à vous dire ceci : ignorez ma rétrospective. Si Eragon vous apporte de la joie, grand bien vous fasse. Si c'est grâce à ces livres que vous avez été introduits à la Fantasy (comme c'est souvent le cas), c'est génial! Mais je ne vois pas ces livres comme étant autre choses qu'une introduction médiocre à un genre qui a tellement mieux à offrir. Chérissez vos souvenirs et vos livres, mes mots ne devraient en rien vous dissuader ou vous châtier parce que vous aimez ces livres. Ils sont à vos goûts, ils vous sont bons et précieux, c'est tout ce qui importe et personne ne devrait vous dire le contraire.
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Je viens tout juste de terminer ma lecture d'où j'en sors avec un point de vue mitigé. 
Tout d'abord je me suis dit il y a peu de temps que je devrais un peu me lancer dans le Fantasy j'avoue que Tolkien m'en a donné l'envie. Ce livre avait trouvé refuge dans la bibliothèque de mon frère alors entre deux lectures en été ( un peu à cours ) je me suis dit : pourquoi pas ? 
J'étais assez emballé je pensais que j'allais plus aimer que ça, vu comment on en parle et comment le quatrième de couverture en fait son éloge en comparant à l'oeuvre de Tolkien je dois dire que j'ai été déçu. 
L'histoire est assez bien faite elle est prenante, on se retrouve dans un monde imaginaire propre à la Fantasy, et assez sombre dirigé par un roi assoifé de pouvoir du nom de Galbatorix ( ex dragonnier ). le monde dans lequel Eragon vit est un monde ou l'aire des dragonniers, des elfes, des nains, battaient leurs pleins. Petit à petit on en apprends un peu plus sur l'histoire de L'alagaesia une histoire d'ailleurs assez plaisante. À la découverte de l'oeuf par Eragon je dois dire que j'aimais bien malgré les phrases trop courtes et trop simple, cette écriture assez mal maîtrisé malheureuse au début ignoré dans la suite de l'histoire ça pose un gros problème. Certains passages emballent alors que d'autres ennuient par leur longueur, de plus il y avait trop de discours qu'à d Brom et Eragon voyagent ensemble par exemple j'adore les discours ça donne de la vie mais trop c'est trop, on oublie même la narration et les descriptions après. 
Le voyage d'Eragon long et dur est le coeur de l'histoire c'est la ou il y à temps de suspens pourtant j'ai trouvé que Christopher Paolini utilisait parfois trop les mêmes chose : Eragon s'évanouit plusieurs fois et en plus toujours quand les événements se corsent . Pour ma part je trouve aussi que Paolini nous n'ont d'informations et de paroles et de petits détails ce qui n'empêchent que les personnages sont assez fades, mal travaillé. Je n'ai rien ressenti quand Brom est mort ni même Garrow, Eragon est un garçon dragonnier on n'en sait pas plus, je ne me souviens pas non plus avoir ri. 
J'ai beaucoup aimé la place du dragon dans ce livre qui est le vrai ami du garçon, un immense et fort lient se crée entre eux, assez beau d'ailleurs. 
Le périple d'Eragon, Murthagh et Brom soutenaient le rythme du récit avec un peu d'action et un peu de suspens alors je dois dire qu'à leur arrivé chez les Vardens tout ralentit et la je décroche...je n'ai pas aimé ce passage. Quant à la bataille final rien d'extraordinaire ....on aura retenu qu'Eragon est un tueur d'Ombres. 

Peut-être suis-je passé à côté d'un livre, peut être que la période à laquelle je l'ai lu n'était pas propice à la Fantasy, retour des vacances, rentrée scolaire...je n'en sait rien. 

En somme je conclus sur cette lecture : Un vaste monde génialement inventé, une histoire bien ficelé assez attirante mais malheureusement l'écriture et les maladresse de Christopher Paolini font défauts et rendent la lecture tantôt ennuyante, tantôt  lourde. Je ne décourage pas écrire c'est dur et la Fantasy je pense que c'est les romans les plus complexes à écrire, je pense que les autres romans sont mieux écrit avec l'âge et l'expérience et on est loin de tous les rudiments qu'il faut mettre dans les débuts d'une sage pour planter le décor comme on dit. Je lirai donc le second tome de cette saga un de ces quatre pour me forger un avis plus sûre. 
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Dès sa parution, ce livre est devenu un phénomène littéraire que je m'étais promis de lire. Et puis le temps a passé et je ne l'avais toujours pas acheté quand que le film est sorti. Il fut tellement mal reçu qu'il fit de l'anti-pub au livre et d'ailleurs j'avais abandonné l'idée de le lire un jour. Quelques année plus tard ma soeur (qui n'est pourtant pas une grande amatrice de fantasy) me le donne en me le conseillant vivement. Je commence donc la lecture avec une certaine appréhension et là PAF! mais c'est vrai que c'est génial !

Certains reprocheront à Eragon d'être uniquement un mix ingénieux de ce qui a déjà été fait et ce n'est pas tout à fait faux mais le mot est là : c'est un mélange INGENIEUX ! Oui Eragon est influencé par des univers déjà existants mais quel livre d'héroic-fantasy ne l'est pas de nos jours ? Mais ce n'est pas tout, il possède aussi un univers qui lui est propre et complètement passionnant.

L'histoire est palpitante et on se sent emporté dans l'aventure de ce jeune héros et de sa dragonne. Leur périple à travers l'Alagaesia à la recherche des Vardens, des rebelles s'opposant au régime dictatorial du roi régnant, est époustouflant et plein de rebondissements. Chaque lieu traversé apporte son lot de surprises et de révélations.

Les personnages quant à eux sont aussi très attachants et bien ficelés. Un point d'honneur à Brom, le vieux conteur, ex-dragonnier qui tient le role du mentor malicieux et mystérieux d'Eragon. +1 à Saphira, la toute jeune dragonne déjà pleine de sagesse et bien sûr GROS coup de coeur pour Murtagh, le bad boy au grand coeur.

Vraiment je vous le conseille à tous! Il mérite bien son premier acceuil par le public lors de sa publication et par la même occasion une place dans mon Top-10.
Et surtout n'allez pas voir le film (que j'ai finalement regardé par curiosité) qui ne ressemble en rien au livre. Et si vous l'avez vu, oubliez le et lisez ce superbe livre !
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Ca faisait un petit moment que je voulais lire cette série et je l'ai enfin trouvée disponible à la bibliothèque. Je m'attendais à être un peu déçue, car c'est souvent le cas avec des livres qui ont beaucoup fait parler d'eux et que l'on attend depuis un moment. Mais j'ai été agréablement surprise, d'autant plus en prenant en compte le jeune âge de l'auteur au moment de l'écriture de ce tome 1.
Le style laisse apparaître quelques maladresses et des tournures un peu simplistes, mais ça reste très adapté pour un public adolescent. C'est linéaire et ça ne se perd pas dan des détails inutiles, malgré la complexité de cet univers et de la multitude de peuples existants. Les personnages sont vraiment très attachants et le suspens est bien entretenu par des chapitres courts.
Je vais découvrir la suite avec grand plaisir.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 septembre 2006
Lecture jeune, n°119 - C. Paolini, jeune « prodige », n’avait que quinze ans quand il commença à écrire le premier volume de sa trilogie. Sa mère, elle-même auteur de quelques livres pour enfants, ne l’a pas envoyé à l’école, préférant assurer son instruction en encourageant sa créativité. Galbatorix est un ancien dragonnier renégat qui tyrannise son peuple en éliminant les siens et en brisant l’alliance entre les elfes et les hommes. C’est en marge de cet empire qu’un jour, un adolescent, Eragon, ramasse une belle pierre. Elle se révèle être un oeuf qui donnera jour à un dragon, Saphira. Le premier volume raconte la métamorphose de cet adolescent en apprenti dragonnier au long d’une fuite et d’un voyage fort mouvementé. Le tome suivant relate sa transformation en homme aguerri, mature et conscient des enjeux de sa mission. C. Paolini, très imprégné par ses lectures, a déjà remarquablement intégré les règles et les codes de l’heroïc-fantasy à la Tolkien. Doué d’une grande imagination, il sait utiliser tous ces « ingrédients » dans une narration à rebondissements constants. La psychologie d’Eragon se complexifie dans le deuxième volume. Ses relations avec Saphira sont narrées avec finesse et originalité. L’auteur distille avec parcimonie des révélations sur le passé des personnages. Il donne à chaque peuple son territoire, son habitat, ses rites, et sa langue (il y a trois lexiques à la fin du deuxième tome !). Même si ces ouvrages de bonne facture ne sont pas d’une totale originalité, ils ne détonent aucunement dans la production actuelle et présentent au lecteur un héros à forte personnalité dont on attend le développement avec impatience dans le dernier tome. ? Marie-Françoise Brihaye
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- Les sables du temps, nul ne peut les arrêter. Les grains s’écoulent, les années passent, que nous le voulions ou non… et pourtant, les souvenirs restent. Ce que nous avons perdu se perpétue dans nos mémoires. Ce que vous allez entendre est imparfait et incomplet. Néanmoins, écoutez cette histoire, chérissez-la, car, sans vous, elle ne serait pas. Je vais exhumer pour vous ce trésor longtemps égaré, oublié, caché dans les brumes mystérieuses du passé…
Les yeux vifs du récitant scrutèrent les visages captivés des spectateurs et s’arrêtèrent sur celui d’Eragon.
- Avant la naissance des pères de vos arrière-grands-pères, reprit Brom, la Confrérie des Dragonniers existait déjà. Protéger et surveiller nos terres grâce aux dragons et aux pouvoirs que ceux-ci leur conféraient, telle était la mission de ses membres. Durant des milliers d’années, ils s’en acquittèrent avec honneur. Leurs prouesses dans les batailles étaient sans équivalent, car chaque Dragonnier avait la force de dix soldats. Ils étaient immortels, ou presque : seul l’acier pouvait les transpercer ; seul le poison pouvait les terrasser. Ils se servaient de leur puissance pour accomplir le bien – et seulement le bien ; aussi, sous leur tutelle, des villes prospères s’érigèrent-elles. Tant que les Dragonniers assurèrent la paix, l’Alagaësia fut florissante. C’était un âge d’or. Les elfes étaient nos alliés, et les nains nos amis ; la richesse et la joie de vivre irradiaient des cités. Hélas, cela ne pouvait durer…
Brom baissa les yeux et se tut. Puis il reprit avec dans la voix une tristesse infinie :
- Nul ennemi ne pouvait détruire la Confrérie, mais personne ne pouvait protéger les Dragonniers contre eux-mêmes. Or, lorsque la Confrérie était au faîte de sa puissance, il advint qu’un garçon, du nom de Galbatorix, naquit dans la province d’Inzilbêth, aujourd’hui disparue. À dix ans, on l’évalua, ainsi que le voulait la coutume, et on décela en lui un potentiel exceptionnel. Les Dragonniers l’acceptèrent comme l’un des leurs. Galbatorix subit leur entraînement, et montra des dons remarquables. Doué d’un esprit hors du commun et d’un corps d’une force extraordinaire, il quitta rapidement les rangs des apprentis pour rejoindre ceux des Confrères. Certains jugèrent que cette promotion brutale était risquée ; las, le pouvoir avait érodé la modestie des Dragonniers ; ils étaient devenus trop arrogants pour prendre en compte les mises en garde. C’est ainsi qu’ils signèrent leur arrêt de mort…
Brom reprit son souffle avant de continuer :
- Donc, peu après que son entraînement fut terminé, Galbatorix partit pour un périple fort aventureux en compagnie de deux amis, à dos de dragon. Loin dans les terres septentrionales, ils s’aventurèrent, volant jour et nuit. Ils se hasardèrent profondément dans les territoires des Urgals, car, présomptueux, ils pensaient que leurs pouvoirs suffiraient à les protéger. Là-bas, alors qu’ils se reposaient enfin sur une épaisse couche de glace qui ne fond jamais, même en été, ils furent pris dans une embuscade tendue par les Urgals. Les deux compagnons de Galbatorix et leurs dragons furent massacrés. Cependant, malgré de graves blessures, Galbatorix réussit à mettre les monstres en déroute. Le malheur voulut qu’une flèche ennemie vînt se ficher dans le cœur de sa dragonne. Incapable de la guérir, Galbatorix la vit mourir dans ses bras. Ainsi furent plantées les graines de sa folie…
Le conteur joignit les mains et tourna lentement la tête pour observer l’assistance. Les ombres projetées par les flambeaux dansaient sur son visage fatigué. Les mots qu’il prononça ensuite furent graves et profonds, tel un glas.
- Seul, privé d’une grande partie de sa force, rendu presque fou de douleur par la perte de sa monture, Galbatorix erra comme une âme en peine dans un territoire désolé, appelant la mort. Mais la mort ne voulut pas de lui. Il eut beau se jeter sans crainte au-devant des monstres les plus redoutables, la mort ne voulut pas de lui. Les Urgals eux-mêmes s’enfuyaient à l’approche de cette manière de fantôme. C’est alors qu’il vint à l’esprit de Galbatorix que, peut-être, la Confrérie lui offrirait un autre dragon. Poussé par cette idée, il entreprit un voyage épuisant, à pied, à travers la Crête, qu’il avait survolée en un clin d’œil sur le dos de sa dragonne. Il lui fallut plusieurs mois pour la parcourir dans l’autre sens. Il pouvait chasser grâce à la magie, mais, maintes fois, il emprunta des chemins où même les animaux n’osaient pas se risquer. Tant et si bien que, lorsqu’il eut enfin franchi les montagnes, il était plus mort que vif. Un fermier, le trouvant évanoui dans la boue, prévint les Dragonniers. Ceux-ci emmenèrent leur confrère inconscient dans leur retraite. Là, Galbatorix dormit quatre jours, et son corps guérit : lorsqu’il se réveilla, il dissimula la fièvre qui faisait bouillir son esprit. Devant le conseil chargé de le juger, Galbatorix réclama un autre dragon. La véhémence de sa requête révéla sa démence. Le conseil découvrit son vrai visage et repoussa sa demande. Galbatorix était désespéré. Berné par son délire, il parvint à se persuader que sa dragonne était morte par la faute des Dragonniers. Nuit après nuit, il se convainquit de la véracité de son mensonge, et il mit au point une terrible vengeance…
La voix de Brom n’était plus qu’un souffle hypnotisant :
- Il trouva un Dragonnier compréhensif et, piquant sa sympathie, il inocula au malheureux le poison de sa folie. Il multiplia les démonstrations faussées ; il recourut aux secrets de magie noire qu’un Ombre lui avait enseignés au cours de ses errances ; à force, il sut enflammer l’esprit du Dragonnier contre les Anciens. Ensemble, ils attirèrent traîtreusement l’un d’eux dans un piège pour le tuer. Le crime accompli, Galbatorix se retourna contre son complice et l’abattit. Les Dragonniers le surprirent à ce moment-là, les mains pleines de sang. Un cri de rage tordit les lèvres de Galbatorix, qui s’enfuit dans la nuit. Sa folie le rendait si rusé qu’on ne le retrouva point. Pendant des années, Galbatorix se cacha dans les Terres désertiques, tel un animal traqué. Nul n’oubliait ses atrocités, mais, le temps passant, on finit par abandonner les poursuites. Cependant, la mauvaise fortune frappa de nouveau : Galbatorix rencontra Morzan, un jeune Dragonnier de constitution solide, mais d’esprit fragile. Galbatorix le persuada de laisser une porte ouverte dans la citadelle d’Ilirea – qu’on appelle Urû’baen de nos jours. Galbatorix s’y faufila et vola un œuf de dragon. Son disciple et lui se cachèrent dans un endroit où les Dragonniers ne s’aventuraient jamais. Là, Morzan commença son initiation aux forces maléfiques. Galbatorix lui enseigna des secrets interdits qui n’auraient jamais dû être dévoilés. Là naquit et grandit le dragon noir de Galbatorix, nommé Shruikan. Lorsque Shruikan eut atteint sa taille d’adulte, et que Morzan eut terminé son apprentissage, Galbatorix se révéla au monde, Morzan à ses côtés. Ensemble, ils combattirent tous les Dragonniers qu’ils croisèrent. À chaque fois qu’ils en tuaient un, leurs forces grandissaient. Douze Confrères se rallièrent à Galbatorix, mus par le goût du pouvoir et le ressentiment. Avec Morzan, ils devinrent les Treize Parjures. Les Dragonniers survivants, déconcertés par cette alliance, succombèrent à l’assaut des traîtres. Les elfes, à leur tour, livrèrent un combat acharné à Galbatorix ; mais, dépassés, ils furent contraints de se replier sur leurs terres secrètes, d’où ils ne ressortirent plus jamais. Seul Vrael, le chef des Dragonniers, sut résister à Galbatorix et aux Parjures. Homme d’expérience, âgé et sage, il lutta pour sauver ce qui pouvait encore l’être, et empêcha ses ennemis de mettre la main sur les derniers dragons. Au cours de l’ultime bataille, devant les portes de Dorú Areaba, Vrael vainquit Galbatorix, mais il répugna à l’achever. Mal lui en prit : Galbatorix profita de son hésitation pour lui porter un coup violent sur le côté. Grièvement blessé, Vrael se réfugia dans la montagne d’Utgard, où il espérait reprendre des forces. Il n’en eut pas le loisir. Galbatorix le retrouva, le défia et le blessa à l’entrejambe. Grâce à cette fourberie, il put dominer Vrael et le décapita d’un coup d’épée. Alors, un flot nouveau de puissance coula dans les veines de Galbatorix, qui se proclama maître et seigneur de toute l’Alagaësia. Son règne avait commencé ; il dure encore.
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-Jetez les osselets pour moi, dit-il d'un ton solennel.
Le visage de l'herboriste redevint grave lorsqu'elle ramassa les osselets. Ses yeux se fermèrent, et ses lèvres s'agitèrent sans bruit. Puis elle lança d'une voix forte :
-Manin ! Wyrda ! Hugin !
Elle jeta les accessoires de divination sur le linge, où ils tombèrent en luisant faiblement dans la pénombre.
Les mots résonnèrent aux oreilles d'Eragon. Il avait reconnu la musique de l'ancien langage, et en conclut avec appréhension qu'Angela était sans doute une sorcière. Elle n'avait donc pas menti : elle était vraiment capable de lire l'avenir.
De longs moments s’écoulèrent, pendant lesquels la femme examina les osselets. Puis elle se recula et poussa un profond soupir. [...]
-Je n'ai jamais rien eu d'aussi difficile à déchiffrer, dit-elle en s'essuyant la bouche avec sa manche. Tu avais raison. Ton destin est presque impossible à lire. Aucun autre ne m'avait paru aussi embrouillé et voilé que le tien … Néanmoins, j'ai réussi à déceler quelques éléments de réponse.
[...]
-Je commencerai par celui-ci, annonça-t-elle, car c'est le plus facile à interpréter. Ce symbole représente une vie éternelle, ou, du moins, très longue. C'est la première fois que je le vois apparaître. D'ordinaire, j'obtiens un tremble ou un orme -deux arbres qui indiquent une durée de vie normale. Vivras-tu toujours, ou seulement un nombre d'années extraordinaire, je ne saurais le dire ; mais je peux t'affirmer qu'une très longue existence t'attend...
[…]
-La suite est plus difficile à lire, reprit la femme, car les osselets sont retombés en tas.
Elle pointa du doigt trois d'entre eux :
-Voici le chemin, l'éclair et le bateau. Je n'avais jamais vu cette figure. J'en avais seulement entendu parler. Le chemin montre que tu devras faire des choix dans ta vie, et que tu en affrontes quelques-uns en ce moment même. Je vois de grandes batailles éclater autour de toi, certaines pour te détruire, d'autres pour te protéger. Je vois les plus grandes puissances de cette contrée lutter pour contrôler et ta volonté, et ton destin. Quel que soit l'avenir que tu choisiras, parmi les infinies possibilités qui s'offrent à toi, il sera marqué par le sang et les conflits ; toutefois, un seul t'apportera le bonheur et la paix. Prends garde de ne point te perdre, car tu fais partie des rares humains réellement capables de décider de leur propre existence. Cette liberté est un don ; c'est aussi une responsabilité plus lourde que des chaînes...
Le visage de la femme s'assombrit :
-Et, comme pour contrebalancer cela, voici l'éclair. C'est un terrible présage. Un triste sort t'attend, que je distingue mal. Pour une part, il est lié à la mort. Une mort qui s'avance à grands pas, et qui va te causer beaucoup de peine. Tu découvriras le reste au cours d'un grand voyage. Regarde bien cet osselet. Il repose en partie sur le bateau. Voilà qui ne trompe pas. Tu quitteras cette terre pour ne plus y revenir. Où tu aboutiras, je l'ignore ; mais tu ne retrouveras plus jamais l'Alagaësia. Impossible d'échapper à cette destinée. Elle se réalisera, quoi que tu tentes pour l'éviter.
[...]
Angela se frotta les tempes et respira à fond :
-L'osselet suivant est plus facile à lire, et peut-être de moins triste augure.
L'herboriste désigna un fragment d'os où était dessinée une rose qui fleurissait au cœur d'un croissant de lune.
-Une histoire d'amour t'est promise, annonça-t-elle en souriant. Ce sera une histoire épique, extraordinaire : la lune, symbole magique, l'indique. Cet amour sera assez fort pour survivre aux changements de dynasties... Je ne peux pas savoir si cette passion connaîtra un dénouement heureux, mais celle que tu aimeras sera de noble naissance et de haut lignage. Sa sagesse n'aura d'égale que sa puissance, et sa beauté sera à nulle autre pareille.
[...]
-Bien ! Les deux derniers osselets : l'arbre et le pied d'aubépine, qui sont retombés l'un sur l'autre... J'aurais préféré qu'il n'en fût rien, car cela signifie des ennuis en perspective. Tu seras trahi ; et tu le seras par les tiens.
[...]
-Après tout ça, la mort serait un soulagement..., ironisa-t-il.
-Peut-être ? Répondit l'herboriste sans se démonter.
[...]
Les yeux d'Angela s'éclairèrent :
-Si seulement je connaissais ceux qui me permettraient de découvrir la suite de ton histoire ! Tu sais parler aux chats-garous, tu entends l'ancien langage ; ton avenir promet d'être passionnant ; et peu de jeunes gens aux poches vides et aux vêtements usés peuvent espérer être aimés d'une noble dame... Qui donc es-tu ?
Eragon en déduisit que Solembum n'avait pas appris à Angela qu'il était Dragonnier. Il s'apprêtait à répondre « Evan » ; puis il changea d'avis et dit simplement :
-Je m'appelle Eragon.
Elle fronça les sourcils :
-Est-ce ton nom, ou ce que tu es vraiment ?
-Les deux, répondit-il en pensant à son illustre prédécesseur, le premier Dragonnier.
-Voilà qui me donne encore plus envie de connaître la suite de ton histoire ! Et qui était le vieil homme qui t'accompagnait, l'autre jour ?
Eragon décida qu'une vérité de plus ne pourrait pas faire de mal :
-Il s'appelle Brom.
Un brusque éclat de rire plia Angela en deux. […]
Elle s'interrompit : Solembum venait de se placer entre eux. Le chat-garou fixa le garçon de ses yeux de rubis.
[…]
Angela hocha la tête, et des mèches de sa chevelure sombre dansèrent sur son front :
-Je ne sais pas ce qu'il t'a dit, et je ne veux pas le savoir. Il t'a parlé à toi, et à toi seul. Ne répète ses paroles à personne.
-Je dois m'en aller, fit Eragon, secoué.
-Eh bien, va ! Tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux – surtout si tu te décides à m'acheter quelque chose ! Mais pars, si tu le désires. Je crois que Solembum et moi t'avons donné de quoi t'occuper l'esprit pour un moment.
-En effet.
Eragon battit précipitamment en retraite.
-Merci d'avoir lu mon avenir, souffla-t-il au moment de sortir de la boutique.
-C'était un plaisir, répondit Angela.
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Le garçon énuméra alors les noms de dragonnes dont il se souvenait. Il suggéra Miremel – et se corrigea lui même: le nom ne convenait pas, car Miremel était une dragonne brune. Opheila et Lenora ne convenaient pas davantage. Il allait renoncer quand il se souvint du dernier nom que Brom avait murmuré. Il plaisait à Eragon. Mais qu’en penserait la dragonne?
“Es-tu Saphira?” demanda-t-il.
Elle vrilla sur lui ses yeux pleins d’intelligence. Au plus profond de son esprit, il sentit la satisfaction de la créature.
“Oui.”
La voix silencieuse de la dragonne résonna dans sa tête, comme un écho lointan.
Il sourit. Saphira se mit à ronronner.
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- Ne vous soumettez à personne, ni de corps, ni de cœur. Sachez garder votre esprit libre de toute entrave. combien se croient libres, qui ne sont que prisonniers sans menottes ! Prêtez votre oreille à chacun, mais réservez votre cœur aux hommes qui le méritent. Respectez ceux qui vous gouvernent, mais ne leur obéissez pas aveuglément. Utilisez votre logique et votre sens critique pour comprendre ce qui vous arrive, mais ne passez pas votre temps à émettre des jugements. Ne pensez pas que quelqu'un vous est supérieur parce qu'il est plus haut placé ou plus fortuné que vous. Soyez équitables envers tous afin que personne ne cherche à se venger de vous. Soyez prudents avec l'argent. Croyez ferme en ce que vous professez, afin que les autres vous écoutent. Enfin, en amour...
Le débit de Garrow devint plus lent :
- Mon seul conseil est d'être honnête. Je ne connais pas de moyen plus efficace pour gagner durablement un cœur ou pouvoir prétendre au pardon.
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Lorsqu'il atteignit le sommet, Saphira était déjà là. Ils restèrent devant la tombe de Brom, pour lui rendre un dernier hommage. "Je n'arrive pas à croire qu'il s'en est allé pour toujours !"
Alors qu'Eragon s'apprêtait à partir, il vit Saphira étendre son long coup et toucher la tombe du bout du nez. Ses flancs palpitèrent tandis qu'un fredonnement presque inaudible s'élevait dans l'air.
Au contact de ses naseaux, le grès chatoya comme une rosée dorée. Des éclats de lumière argentée dansèrent sur la pierre. Ébahi, Eragon regarda des corolles de diamants étincelants s'épanouir sur la surface de la tombe. Des reflets scintillants se dessinaient tout autour, tels des éclairs de couleurs vives, tandis que le grès se métamorphosait. Satisfaite, Saphira souffla et se recula pour examiner son oeuvre.
Ce qui n'était auparavant qu'une sépulture en grès sculpté s'était transformé en un mausolée éblouissant, constellé de pierres précieuses. Cependant, le visage de Brom, intact, restait parfaitement visible. Eragon, les yeux écarquillés, contemplait le vieil homme qui semblait endormi.
"Qu'as-tu fait ?" demanda-t-il à Saphira avec une crainte respectueuse.
"C'est le seul cadeau que je pouvais lui offrir. A présent, le temps n'aura plus de prise sur lui. Il peut reposer en paix pour l'éternité."
"Merci", souffla le jeune Dragonnier.
Il posa une main sur le flanc de sa compagne ; puis, côte à côte, ils s'en allèrent.
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Vidéo de Christopher Paolini
Après son passage pour une rencontre exceptionnelle et deux séances de dédicace, nous avons eu la chance d'interviewer Christopher Paolini !
L'auteur de la saga Eragon, dont le nouveau livre Murtagh vient de sortir, s'est confié à nous sur son passage en France, sa relation avec les fans et ses recommandations littéraires jeunesse.
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