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Vous pensez avoir tout lu sur les États-Unis terre d'immigration ? Et si après tant d'histoires de Mayflower, d'Irlandais, de Latinos, de Hollandais ou même de Français venus tenter l'American Dream, on s'intéressait à ces familles grecques débarquées à leur tour au début du XXe siècle ? C'est le cadre de Sillages de Kallia Papadaki, traduite par Clara Villain, roman épique salué par le prix de l'Union Européenne qui nous embarque à Camden dans le New-Jersey, enclave d'immigrés grecs sur l'autre rive de la Delaware, face à Philadelphie. Véritable saga familiale sur 3 générations, on navigue entre les époques, de l'arrivée d'Andonis Kambanis le grand-père avant la grande guerre jusqu'à l'intégration de nos jours de la jeune Lito, en partie perturbée par l'accueil dans sa famille de Minnie l'orpheline, et en passant par les états d'âme de Basil, le premier naturalisé de la famille. Dans un récit à deux voix, Papadaki nous brosse une histoire d'intégration chaotique, faite de petits boulots, de basses missions au service des mafieux locaux, d'ouvertures de commerces prometteurs, de débuts de réussites, de basses vengeances et de mariages contrariés. Elle nous entraîne surtout dans une réflexion inattendue sur le dilemme qui finit par ronger Basil, irrémédiablement attiré par le retour au pays alors que son intégration américaine semble enfin proche de ses rêves. Peut-on jamais tirer un trait sur ses origines ? Si le fond est prenant et l'écriture délicieuse, la forme pourra – comme pour moi – interpeller, face à des phrases longues comme des jours sans points (désolé…), où la virgule est reine. Mais les amateurs d'histoire américaine et de belle écriture auraient tort de ne pas se précipiter dans ce Sillages… + Lire la suite |