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EAN : 9782246801276
192 pages
Grasset (23/01/2013)
4.36/5   11 notes
Résumé :
Les délicieux souvenirs de Pauline de Pange sont un conte de fées. L'arrière-arrière-petite-fille de Mme de Staël a grandi dans une famille vivant dans une tradition au parfum d'Ancien Régime, tout en ayant su entrer dans le monde moderne.

Dans un hôtel particulier, deux valets gardent l'escalier d'honneur, un maître d'hôtel commande à quatorze domestiques et les repas sont aussi solennels qu'à la cour de Versailles.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pauline de Pange ,« la princesse Pauline de Broglie, naît en 1888 dans une des plus prestigieuses familles aristocratiques de France. » , comme nous l'apprend l'introduction.
Dans une langue assez plate, elle nous décrit la vie de sa famille en 1900.

Et c'est tout simplement passionnant , vous pourrez écouter le document d'archive de l'INA que j'ai mis en fin de mon billet.
Je dois dire qu'elle m'a plus agacée quand elle raconte que lorsqu'elle écrit.

Parlons d'abord de son style, on sent la grande aristocrate qui a appris à garder pour elle toutes ses émotions et ne jamais s'étonner de rien à propos des conduites humaines .
C'est sans doute pourquoi elle raconte sa vie sans pathos ni effets, qu'elle aurait sans doute jugés, déplacés.
Cela donne aussi un grand intérêt à ses souvenirs, car en général, quand on est plongé dans ce genre de récit , ils sont, soit teintés de nostalgie :"quel monde merveilleux , hélas :! disparu!" , soit écrit sous le ton de la révolte. L'auteur prenant,alors,le point de vue des humbles exploités par cette aristocratie qui n'abaisse pas son regard jusqu'au petit peuple si misérable.

Pauline de Pange évite ces deux écueils , elle raconte et nous dit : voilà c'était comme ça.

On apprend une foule de détails et un monde complètement disparu vit devant nos yeux.
La domesticité, la nourriture et le cérémoniel pour servir les repas, l'habillement les codes sociaux l'éducation ,les bains de mer, l'instruction, la religion, la politique, l'affaire Dreyfus …

Les femmes de ce monde s'ennuyaient beaucoup, elles ne pouvaient rien faire elles-mêmes puisqu'il y avait un domestique pour tout. Des ouvrages de dames, des tricots de laine grise pour les pauvres et des broderies, seulement commencées puisqu'une domestique attitrée avait pour charge de les finir.
Il y avait même un employé pour remonter les horloges !

Je pense que c'est une pierre à l'édifice de la grande histoire et surtout c'est un complément indispensable à la lecture de Proust .
Voilà le contre point non littéraire du monde qu'il a su si bien animer , j'ai eu l'impression de lire le canevas (100 pages) de « La recherche ».



Je me suis beaucoup amusée à l'évocation des créations techniques, le cinéma, la bicyclette, la voiture et le téléphone.. ah les demoiselles du téléphone qui ne respectent pas le titres des aristocrates !!
Ce qui m'a le plus étonnée c'est le peu de cas que l'on faisait de l'instruction de cette princesse dans une famille qui pourtant avait des idées libérales et dont la devise est « pour l'avenir ».
Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Ce genre de mémoire est souvent laborieuse. Là, on se laisse prendre par cette enfant, jeune fille qui écrit à l'age adulte a su conserver un regard de jeunesse. C'est la force de ce bref livre ainsi qu'une écriture fort agréable, assez étonnant pour quelqu'un dont ce n'est pas le métier, à priori. Ne boudons pas notre plaisir de plonger dans ce milieu très aristocratique.
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Descendante de Mme de Stael et de la Comtesse de Ségur, Pauline de Pange nous fait découvrir le Paris de 1900. Sa vie digne du grand empire, avec nurses, valets, grands diners, et domestiques en tout genre entre Paris et Dieppe.
Elle a vu l'apparition de l'automobile, le début de la construction des Palais de l'exposition universelle.
Même si c'est une biographie, c'est un livre complètement différent de ceux que j'ai l'habitude de lire. Ce qui est le principe de la Kube 😉 et j'en suis ravie.
Il se lit rapidement et ça fait plaisir que s'évader au début du siècle dernier.
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Formidable immersion dans le Paris de la Belle Epoque. Vivement la suite !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Souvent ma mère m'emmenait le samedi pour distribuer des récompenses aux élèves. Ces séances hebdomadaires étaient pour moi un supplice. Je me rendais parfaitement compte que toutes ces petites filles étaient plus instruites que moi. Je rougissais d'entendre poser des questions à des enfants de six ans , auxquelles je n'aurais pas pu, à huit ou dix ans répondre. Un jour l areligieuse me demanda persuadée que j'allais briller par ma science, la solution d'un problème très simple qui était au tableau. C'était une règle de trois dont je ne savais pas le premier mot. Je fus lamentable ! Ma mère riait , n'y attachait aucune importance , disant : »Elle en saura toujours assez, moi je ne sais pas faire une addition ! »
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On servait sur des plats d'argent d'énormes pièces de viande toutes saignantes et baignées de sauces fortes ….. ; des jambons entiers garnis de collerettes de papier, des pâtés de gibier, des daubes , des chauds-froids, des galantines,. Les potages étaient un tour de force car il fallait les varier chaque jour sans jamais , sauf les vendredis , servir des soupes maigres......Le maître d'hôtel découpait devant nous sur un plateau de bois les volailles toutes ruisselantes de graisse. Armé d'une fourche à deux dents et d'un immense couteau , il saisissait la pièce : canard, dinde, poularde,perdreau , faisan ou bécasse, et en un tournemain il débitait les morceaux qu'il disposait avec art sur le plat d'argent …..

Le menu, matin ou soir , se composait toujours de sept à huit plats . Une entrée (généralement des œufs), un plat de viande avec pomme de terre , une volaille rôtie, un plat de légumes , un entremets....

Pourvu que je me tienne bien droite on ne me faisait aucune observation . Je buvais de grands verres de vin rouge et je reprenais de tous les plats. La conversation , à laquelle j'étais censée ne prendre aucune part ni même écouter , était très animée.

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Ma mère s'arrêtait de peindre ou de broder, ma grand-mère laissait tomber son tricot, mon père toujours si taciturne et si plein de soucis riait de bon cœur et s'en allait en répétant: "His face like his family was wonderfuly old!"
J'eus rarement de toute ma vie autant de succès en famille!
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