Je rejoins l'avis de Ro à propos de cette BD. Au-delà de l'aspect purement esthétique, chaque image étant plutôt bien réalisée et assez complète pour qu'on s'y attarde un petit peu, nous avons tout de même une BD entre les mains, et il est assez évident ici que la narration n'est pas réellement le centre d'intérêt. Sauf que, dans un gout purement personnel, je dois avouer qu'une telle BD ne m'intéresse franchement pas .
C'est très beau et j'apprécie le fait que chaque image prise isolément puisse être utilisée comme tableau décoratif, mais lorsque je dois me battre avec chaque indice pour comprendre le défilé des images je passe à côté de la BD. Je pense que c'est une limite que j'ai avec l'art abstrait et les histoires comme celles-ci. Je comprends le sous-texte de la guerre et la dévastation du monde mais l'ensemble reste très métaphorique et trop contemplatif pour moi. Il manque réellement le plus qui me fait m'y intéresser, et juste des beaux dessins ne me suffit pas.
Comme je l'avais dit après avoir lu Moi ce que j'aime, c'est les monstres, je reste assez mitigé par certaines idées qui font parfois des oeuvres à la limite de la bande-dessinée. Ici, ça reste dans cette zone floue selon moi. Il est parfaitement possible de la considérer comme une oeuvre abstraite et simplement illustrative. Je suis peut-être trop fermé, mais là je suis dans mes limites au niveau de la lecture, et la possibilité de le lire en l'empruntant à la bibliothèque m'a bien arrangé sur ce coup. C'est pas vraiment fait pour moi.
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Cet album est absolument magnifique ! On se demande au départ si on va avoir à faire à une sorte de sketchbook ou si véritablement cette BD sans paroles va nous raconter une histoire. La préface explique tout. La frustration de Peeters depuis la fin de sa série Aâma de dessiner un cinquième tome totalement muet, psychédélique et abstrait. le voici sans aucun doute. Il n'y a pas de scénario dans cet album où l'on suit quand même le même personnage jaune habillé de bandelettes et un enfant fantomatique. L'ouvrage est fait de superbes planches colorées mises bout à bout, des visions post apocalyptiques où se superposent parfois le présent et le passé. Une histoire se dessine malgré l'incohérence apparente, une histoire qui raconte, désabusée, comment l'homme à détruit son monde. J'ai adoré !
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Parallèlement, il y a l'envie confuse de dessiner ou raconter ce qui m'apparaît (ainsi qu'à tout le monde je présume...) de plus en plus nettement comme la grande destruction du monde, le grouillement frénétique des humains, l'effondrement du rêve sauvage, la grande mélancolie occidentale, et la tendance que j'ai depuis des années de tourner autour du roman Stalker des frères Stougatski, sentant qu'il y a là une porte d'entrée pour créer des parallèles et mettre en forme ces sensations.
Ptit Cab Saint-Elme ( Tome 5 - Les Thermopyles )