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EAN : 9782234081154
384 pages
Stock (06/04/2016)
3.06/5   8 notes
Résumé :
Le bien ou le mal, la justice ou la vengeance, la guerre ou la paix ?
Du Groenland à Tel Aviv, en passant par Copenhague et Paris, nous voici plongés dans une réalité qui est la nôtre, dont on soupçonne l’existence mais qu’on préfère ignorer.
AURORA : c’est le nom du consortium qui fait main basse sur des réserves de pétrole et de gaz dans le Grand Nord. Son fondateur, un ancien nazi visionnaire, est protégé par des faucons américains et certains hauts... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Si quelques écrivains talentueux, De Chateaubriand à Lamartine en passant par Hugo et Bernanos, ont été tentés par la politique, peu d'hommes politiques se sont lancés dans l'écriture romanesque. Ceux qui l'ont fait se sont sans doute bien amusés (ce qui n'est pas négligeable), mais que ce soit Edgar Faure, Valery Giscard d'Estaing ou Jean-Louis Debré, ils ne marqueront pas l'histoire littéraire de notre pays.

J'étais donc curieux de savoir comment Vincent Peillon allait s'en sortir avec son Aurora, que les éditions Stock viennent de publier. Il s'en sort plutôt pas mal, à mon avis. Pour rester dans le domaine de l'école qui a été le sien, je pourrais dire avec la concision qui sied si bien aux bulletins scolaires : « Prometteur, a du potentiel, mais peut mieux faire ».

Dans cet ambitieux thriller, l'auteur mêle allègrement les convoitises des multinationales, l'OTAN et les conflits entre les services secrets de différents pays. La géopolitique y est constamment présente avec, en arrière-plan, une question brûlante : qui pourra exploiter les formidables richesses de « l'Eldorado du XXIe siècle » en pétrole, gaz et terres rares, le Groenland ? Hans Ritter, vieux nazi revanchard et nostalgique du troisième Reich, a pour parvenir à ses fins politiques (occultes, comme il se doit) créé le puissant consortium Aurora dont l'un des objectifs est de maitriser l'exploitation de ces richesses. Aurora, comme l'explique un de ses dirigeants, « a passé des accords avec les Russes, le Danois et les Groenlandais, mais aussi les Chinois. Elle a associé d'autres compagnies allemandes. Sur le dos des Américains et de leurs valets, de moins en moins nombreux ». Et, faut-il ajouter, avec l'appui occulte de certains faucons nord-américains et d'un petit groupe de responsables de l'OTAN. Au coeur de cette histoire d'espionnage, Vincent Peillon imagine un groupe plus ou moins autonome d'agents du Mossad, qui agissent selon leur propre conception de la défense d'Israël en n'hésitant pas à exécuter tous ceux qui se sont compromis avec Hans Ritter et son projet Aurora. Roland Kuntz, personnage principal, est le chef opérationnel de ce réseau dont Karlo, un vieux général israélien, est le fondateur et l'âme.

L'opposition entre ces forces antagonistes va susciter une tension forte, constante, et justifier tous les coups fourrés, les assassinats, les trahisons, les amitiés oubliées, les amours impossibles.

Il règne sur ce récit une ambiance crépusculaire très particulière liée à la personnalité de Kuntz, homme mûr désabusé, fatigué de la vie, qui semble atteint de dépression chronique et ne croit plus en grand-chose en dehors d'une sorte de mission sacrée qu'il s'est fixée dans sa jeunesse et à laquelle il se tient coûte que coûte : défendre Israël à n'importe quel prix. Au regard de cet objectif, Kuntz considère qu'aucune vie humaine ne vaut, même celle d'un ami... dans les services secrets, les bons sentiments n'existent pas, la fin justifie toujours les moyens et les oeufs cassés par Kuntz pour faire une bonne omelette sont nombreux, très nombreux.

Les qualités d'écriture sont indéniables et la description des rapports de force entre états, services secrets et multinationales est aussi crédible que bien documentée. de plus l'histoire est suffisamment complexe pour stimuler l'intérêt du lecteur. Tous les ingrédients sont là pour rendre le livre palpitant, et pourtant je suis resté en retrait, sur le bord de la route, sans parvenir à être réellement passionné. Pourquoi ?

Première raison : les personnages sont nombreux, et Vincent Peillon suit chacun d'eux (ou en tout cas beaucoup d'entre eux) en une alternance cyclique qui laisse peu de temps pour les connaitre vraiment et comprendre leurs motivations.

Mais la raison principale est autre : au lieu de varier le mode de narration en fonction des épisodes et des personnages mis en scène, Vincent Peillon reste pour chacun d'eux dans une description clinique qui donne à son écriture une tonalité glacée :

« Elle pose les deux petites tasses de café sur la table et vient se placer derrière lui, sa tête au-dessus de son épaule. Elle regarde aussi le jardin. Il sent son souffle, et la tension du désir qui monte en lui et l'envahit avec une puissance qui le surprend lui-même. C'est ridicule. Il ne veut pas y céder. Elle appuie son menton sur son épaule sans rien dire, son visage est presque collé au sien. Ses cheveux caressent sa joue.

Elle ne l'aide pas beaucoup.

Elle met sa main sur son autre épaule, et c'est donc elle qui, à sa façon, le prend dans ses bras. Il ne bouge plus. Il a envie d'hurler. Une folle douleur s'est réveillée en lui. (...) Il ne sait plus s'il est au comble du désespoir ou au comble du bonheur. »

Certes, le procédé s'accorde bien au sujet traité, car l'histoire est en effet glaçante, mais son systématisme ôte au lecteur toute possibilité d'empathie avec les personnages. Et pour ma part, j'ai besoin de cette empathie pour accrocher à l'histoire.

Mais il est vrai que ma lecture est pleinement subjective et assumée comme telle. Chaque lecteur réagit à sa façon, et d'autres sans doute n'en seront pas gênés. Il est même probable que de nombreux lecteurs pourront se passionner pour cette histoire qui plonge ses racines historiques dans le troisième Reich, l'extermination des juifs d'Europe et la création de l'État d'Israël, et qui s'épanouit aujourd'hui, à l'ère du libéralisme débridé et de l'emprise toujours croissante des multinationales sur la politique des états et la vie quotidienne des simples citoyens que nous sommes.
Lien : https://www.un-polar.com/201..
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Les hommes politiques s'essaient parfois à la littérature, sans y laisser des traces inaltérables, et plus souvent dans les mêmes genres : la sempiternelle biographie écrite avec un peu (beaucoup ?) d'aide, ou l'essai historique assez pointu sur une figure paternelle en politique. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale pendant près de deux ans dans les gouvernements de Jean-Marc Ayrault et député européen, publie son premier roman dans un genre inattendu, celui du thriller géopolitique.

Dans un monde un peu clivé, où le bien affronte le mal dans un combat perpétuel, Kuntz est à la tête d'un groupe d'anciens agents du Mossad, tueurs grisonnants mais reprenant du service pour défendre l'humanité, et surtout les intérêts d'Israël, comme au bon vieux temps. Face à lui, un richissime homme d'affaire allemand, Hans Ritter, nazi plein de rancoeur, qui oeuvre secrètement depuis des décennies pour faire renaître de ses cendres un nouvel empire à la croix gammée.

Pour mettre le monde à genoux, Ritter s'est allié avec quelques autres ennemis des États-Unis dans un consortium baptisé Aurora afin de faire main basse sur les réserves de pétrole et de gaz du Groenland. S'ils comptent sur le soutien de quelques puissances, de pas mal de sympathisants nazis et de plusieurs services de renseignements, ils n'auront pas celui de Kuntz et ses amis.

Décidé à les éliminer, l'heure est venu pour notre groupe indépendant de se mettre en mouvement. Comptant eux aussi sur des alliés disséminés partout sur la planète, au sommet de certains états et dans plusieurs organisations internationales comme l'OTAN, ils vont s'attaquer à ce délirant projet sans y aller par quatre chemins.

Aurora se lit bien. J'ai été agréablement surpris par la complexité et la documentation du propos, l'intrigue est dense, la géopolitique est partout, et on pourrait imaginer que tout ne soit pas que fiction. J'ai été séduit par les personnages, notamment Kuntz, cet anti héros vieillissant, un peu meurtri mais loin des clichés du genre. le récit est riche en mouvement, plein d'action, et les cadavres s'empilent au fil des pages pour mon plus grand bonheur de lecteur sadique. Pourtant, si j'ai beaucoup aimé Aurora, et qu'il m'a positivement surpris, il manque quelque chose dans la plume de Vincent Peillon, qui reste parfois un peu trop scolaire, un peu trop lisse. Un « premier roman » néanmoins plein de promesses, avec lequel j'ai passé un agréable moment de lecture.
Lien : https://www.hql.fr/aurora-vi..
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Après avoir terminé cette lecture , j'en sors avec un avis plus que mitigé. L'histoire de départ est prometteuse. L'auteur nous promet une plongée au coeur d'un consortium ultrapuissant, qui veut faire main basse sur l'ensemble des ressources énergétiques mondiales. Seulement les dirigeants de ce consortium ont un passé plus que douteux... Pour essayer de les contrer, une équipe de "vieux" assassins du Mossad est envoyée sur place.

Cette partie du roman a répondu à mes attentes. J'ai trouvé le sujet intéressant, mais malheureusement l'histoire fait un peu trop fouilli à mon goût. Les personnages sont assez peu approfondis , et l'histoire menée tambour battant , laisse parfois un goût d'inachevé. Malgré tout l'ensemble reste plutôt bien écrit.

Un roman intéressant mais qui ne m'a pas vraiment emballé. A vous de vous faire une opinion.
Lien : http://livresforfun.overblog..
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"Aurora" de Vincent Peillon (oui, celui-là), du nom d'un consortium qui cherche à faire main basse sur des réserves énergétiques dans le grand Nord. Abandon par KO à 120 pages : plus j'avance moins je comprends ce que je lis. Pas forcément la faute à l'écriture (quoique, il faut s'accrocher) mais au sujet, moi et la géopolitique ça fait quatre.
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critiques presse (2)
LeFigaro
25 avril 2016
L'ancien ministre de l'Éducation nationale publie un thriller géopolitique sans moraline.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
05 avril 2016
Un propos original, non dénué de fraîcheur. Il tranche avec le discours habituel des hommes et des femmes politiques qui écrivent sur eux et leur programme.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le temps n'est pas une ardoise magique. Il n'efface jamais rien. les blessures peuvent guérir, les douleurs passer, mais les cicatrices demeurent.
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une société qui n'a plus d' autre idéal que le confort, la sécurité et la consommation est comme un fruit pourri qui va tomber de l' arbre tout seul. Il n' y a qu' à attendre et se pencher pour le ramasser.
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Videos de Vincent Peillon (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Peillon
Décidément, ils ont du mal à s'y faire. Décidément, les hyper-éditorialistes, hyper-présentateurs, hyper-chroniqueurs qui "tiennent" les grandes chaînes de télévision, ont du mal à admettre que leur piédestal vacille, que leur agenda est contestable (et contesté), leur monopole discuté. La violence de la réaction de Alain Duhamel et Jean-Michel Aphatie face à la défection de Vincent Peillon, sur Canal+, nous a laissés stupéfaits. Si stupéfaits que nous avons souhaité savoir quel nerf avait ainsi été atteint par Peillon.Intéressant comme parallèle avec un nouveau débat sur l'Islam...
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