La forêt muette

Dans les Vosges, deux bûcherons Diên et Charlie coupent du bois au "cul de la mort", ou jadis d'autres en ont bien bavé. Une forêt et deux gus bizarres guère causants ...jusqu'à ce qu'une charmante créature blonde surgisse..de nulle part .
Ceux qui aiment les thrillers psychologiques oppressants et les personnages déments bien torchés seront aux anges. Pour vous mettre dans l'ambiance , une ballade forestière bucolique à mi chemin entre Délivrance, Psychose et Massacre à la tronçonneuse, ça vous dit ?
En ce qui me concerne, la forêt muette m'a foutu les nerfs en Pelot.. Merci Pierre !

Quand on se balade dans les massifs vosgiens, aux couleurs de bois noirs et à l'odeur forte des sous-bois mouillés, on se dit qu'il ne ferait pas bon de faire une mauvaise rencontre. Les sentiers sont coupés du monde, la civilisation si lointaine que croiser des bûcherons ou des fantômes de charbonniers fait un peu froid dans le dos.

Si un thriller sur ce thème peut tenter le lecteur, Pierre Pelot l'a fait ! Et les nerfs sont mis à rude épreuve…

Deux forestiers improbables travaillent dans le Cul de la Mort, ravine escarpée et dangereuse, isolés et asociaux tels des vétérans d'une guerre oubliée. Logés dans un vieux camping-car, ils vivent comme des gueux, d'un travail harassant, dans un lieu chaotique.
Croiser une jeune femme perdue, fatiguée, blessée de griffures et d'ampoules les déstabilisent tant que l'affrontement entre eux devient inévitable.

La montée de l'horreur est oppressante, gluante, dans des lieux fantomatiques et dans une spirale de folie. La forêt observe et ingère secrètement les douleurs anciennes ou récentes des hommes, dans un vallon encaissé et oublié, de quoi être tranquilles pour commettre une histoire délirante où l'amitié vole en éclats, les transformant en coqs de combat …
Je vous laisse imaginer le reste...

Pierre Pelot est un conteur et le domaine du thriller et du mystère ne l'effraie pas. C'est plutôt le lecteur qui ressort de l'expérience éreinté. Mais impossible à oublier!

J'admire l'écriture de Pierre Pelot : taillée comme un diamant, précise, poétique sans être verbieuse ou pompeuse, concise et très imagée.
Avec "La Forêt muette", Pierre Pelot nous projette dans un film de Terrence Malick en 16/9ème et Dolby Surround ! On pense aussi à la terrifiante descente aux enfers du long métrage "Délivrance" de John Boorman.
Pierre Pelot sait nous envoûter en nous plongeant dans la sauvagerie superbe des Vosges. le romancier crée une atmosphère fantastique et terrifiante, une atmosphère poisseuse où l'on suit deux héros taiseux jusqu'au bout d'une histoire menée comme un thriller...
Difficile d'en dire trop sans retirer le plaisir de la lecture... Mais, attention, il faut avoir le coeur bien accroché car le réalisme, la dureté du récit vous empoigne et vous plonge dans la noirceur de l'âme humaine...
Un très beau récit, donc, mais un peu désespérant !!!

Quelque part au coeur de la forêt Vosgienne. Cette forêt majestueuse et apaisante qui peut devenir inquiétante, étouffante, angoissante, menaçante.
Deux bûcherons. Charlie et Dien.
L'un a 25 ans et fait le mariole comme tous les gars de son âge.
L'autre pourrait être son grand frère, peut-même son père, ne couche-t-il pas avec sa mère? Il a bourlingué pas mal. Une adolescence détruite par des années d'occupation et de maquis. Une jeunesse anéantie en Indochine. Il y a un quota d'horreurs que le cerveau humain ne peut assimiler.
Les deux hommes travaillent en forêt, seuls, coupés du monde toute la semaine, à tronçonner, à abattre, à débrancher.
Survient alors la légende de la Dame de la Mort. Racontée par Dien. Qui protégerait celui qui l'aperçoit dans les conditions extrêmes de la guerre. Mais ici ce n'est plus la guerre. Juste une combe oubliée dans une forêt qu'on évite soigneusement depuis que l'on sait ou que l'on imagine les atrocités commises au pire des années 40.
Pas la peine d'en dire plus sur ce court roman.
L'ours existe bien dans le massif Vosgien. Il vit au pied du Ballon d'Alsace et se nomme Pierre Pelot. Auteur de centaines de romans, autant policiers que lorgnant vers les origines de l'homme et quelques odes à son pays. Pierrot, vieil ours reclus au contact de cette forêt mangeuse d'âmes… ou d'hommes.
Une écriture virile, donc. Une scène, notamment, donnera envie de vomir aux plus aguerris même si on n'atteint pas l'horreur pure de son livre phare d'un millier de pages (« c'est ainsi que vivent les hommes » - chronique à venir, je dois le relire), il n'en reste pas moins que l'on ressort de cette forêt muette les sens en alerte avec un arrière-goût de malaise.
Pelot réalise l'exploit de permettre la relecture du roman une fois la révélation finale. On découvre alors un autre livre. Comme si la lecture d'un polar gardait tout son piment une fois connu le nom de l'assassin.

Je ne savais pas où me mènerait ce roman lu dans la foulée d' "Une jeune fille au sourire fragile".
Toujours dans les Vosges, celui-ci se passe dans une ambiance plus rude au coeur de la forêt dans un "Cul de la mort" maudit à la triste histoire.
La solitude et le silence impactent les deux bûcherons aguerris qui ont accepté de débiter une parcelle quasi inaccessible en véhicule. Diên et Charlie dorment dans leur fourgonnette et ne rentrent au village que le week-end pour tenter de renouer avec la vie en société.
Charlie aime écouter Diên lui parler de son passé de baroudeur et se laisse titiller sur son innocence et sa naïveté. le vétéran d'Indochine est parfois traversé par des restes d'une crise de palu et Charlie préfère ne pas le contrarier. Aussi quand une improbable jeune femme blonde perdue semble errer près de leur campement, la situation à adopter n'est pas claire...
C'est un livre violent et parfois cruel (la collection ne s'appelle sans doute pas "Sanguine" innocemment...) mais le récit est extrêmement bien tissé et on veut connaître le fin mot de l'intrigue.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..