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EAN : 9782718605500
185 pages
Galilée (25/10/2000)
4.35/5   169 notes
Résumé :
L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça se cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Tiens, et si, comme Georges Perec, on faisait le compte des espaces traversés dans une journée ? Car « Vivre, c'est passer d'un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner. »
Ce qui rend Perec original c'est sa manière de questionner le quotidien, le banal. On sort de notre cécité quotidienne, on réalise qu'on ne voit rien en fait, qu'on ne prend conscience que de très peu de choses. le temps nous obsède au détriment des espaces qui se succèdent dans notre journée, lit, chambre, rue, quartier, supermarché, gare, ville, région, pays....
Perec se pose des questions que les autres ne se posent pas. Ensuite, il énumère sans se soucier d'épuiser le sujet. Espèces d'espaces fonctionne comme un catalogue de propositions qu'il se fait à lui-même. Ça n'a l'air de rien, mais derrière chaque phrase il y un livre possible.
C'est à une méditation sur l'espace que Perec nous convie. Ce n'est pas un travail sociologique, mais une réflexion libre, la pensée reste en liberté, capable de toutes les digressions.
Il commence par l'espace de la page « Il y a peu d'événements qui ne laissent au moins une trace écrite ». Il continue par le lit, ce qu'il pense de son lit, ce qu'il y fait (le vice de la lecture), ce qu'il aime dans son lit, les banalités autour du lit ( On passe un tiers de son temps dans son lit). Puis, c'est la chambre, il se souvient de toute celles où il a dormi. Comment les classer. Il nous propose une typologie (p.48). Quand il digresse, il appelle ça "petite pensée placide", exemple: « N'importe quel propriétaire de chat vous dira avec raison que les chats habitent les maisons beaucoup mieux que les hommes. »
L'appartement questionne le fonctionnel. Il repense à une vieille voisine qui ne sortait plus de chez elle, séquence émotion avec cette vision crépusculaire. Découpage scénaristiques des tranches horaires... Dans ce chapitre, Georges Perec parvient à placer le mot nycthéméral. Et il invente les mots "gustatoir" et "auditorium". Et si nous avions une pièce pour le lundi, une pour le mardi...Son humour reste constant.
En principe, les rues n'appartiennent à personne. L'auteur décrit tout ce qu'il y a dans les rues comme si nous ne savions pas ce qu'est une rue. Il imagine la transformation de la rue, il essaye de voir ce qui est invisible, les infrastructures sous le bitume, le passé géologique.
Sa ville, c'est Paris. Et quand on est un piéton de Paris, on se reconnaît évidemment dans ce qu'il écrit. Se souvenir que la capitale s'est bâtie autour de sept collines. Il déclare sa flamme à sa ville.
Ce livre bâti sur un concept original donne plein d'idées.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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« L'espace de notre vie n'est ni construit, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça se cogne. » (Extrait du feuillet mobile intitulé « Prière d'insérer »)
Georges Perec se lance dans une réflexion sur l'espace, sur sa nature et sur son sens. Qu'est-ce que l'espace par rapport à soi, par rapport aux autres et par rapport au monde ? « L'objet de ce livre n'est pas exactement le vide, ce serait plutôt ce qu'il y a autour, ou dedans. Mais enfin, au départ, il n'y a pas grand-chose : du rien, de l'impalpable, du pratiquement immatériel : de l'étendue, de l'extérieur, ce qui est à l'extérieur de nous, ce au milieu de quoi nous nous déplaçons, le milieu ambiant, l'espace alentour. » (p. 13)
Partant des principes qu'« il y a plein de petits bouts d'espace » (p. 14) et que « vivre, c'est passer d'un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner. » (p. 16), l'auteur passe en revue tous les lieux qu'il connaît, du plus intime au plus impersonnel. Son inventaire topologique commence par le lit et se finit par l'espace, tout en parcourant la chambre, en traversant l'appartement, en célébrant la ville et arpentant le pays.
Il fait de l'écriture un jalon dans l'espace de la page : « J'écris : j'habite ma feuille de papier, je l'investis, je la parcours. Je suscite des blancs, des espaces (sauts dans le sens : discontinuités, passages, transitions). » (p. 23) L'écriture est action et actrice : elle prend la forme de sauts de ligne, de marges griffonnées, de notes de bas de page désopilantes, d'alinéas étudiés, etc. George Perec applique à l'extrême son étude de l'espace. Il aurait été vain de prétendre parler d'espace sans aborder celui qu'il connaît le mieux.
George Perec s'impose des travaux pratiques et se livre à des exercices d'écriture que le lecteur peut reprendre. Écrire l'espace sur l'espace de la page, c'est une mise en abime sublime et infinie. Les descriptions auxquelles Perec se livre sont systématiques et peuvent sembler artificielles, mais elles découlent du besoin de fixer l'espace, de le délimiter. L'auteur est obsédé par la surface et la frontière. Où commence tel espace ? Pourquoi telle mesure plutôt que telle autre ?
Suivre Perec dans sa quête d'espace m'a tout d'abord semblé facile et très plaisant, comme une promenade en compagnie d'un doux dingue qui connaît une ville ou un quartier comme sa poche. Mais à mesure que les pages se tournaient, le malaise empirait : l'inventaire de Perec n'est pas anodin, ce n'est pas un guide de voyage. J'y vois une carte affolée, un besoin de poser des repères pour repousser l'indéfini. Si l'auteur utilise un langage factuel et un peu mécanique, la poésie et la peur sourdent des pages et se mêlent en fin de ligne.
Les Espèces d'espaces de George Perec sont un peu les nôtres, mais les avait-on déjà regardés comme l'auteur les a vus ? Ouvrez le texte de Perec et redécouvrez le monde quotidien, c'est à prendre le vertige !
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Georges Perec.. Peut être est son chat.. Et si j'enlève une voyelle est ce qu'une consonne prendra l'o ? Je vois rond et je passe le mur du son. Et si de deux choses Lune, alors peut être je n'y serai pas. Espèces d'espaces !… Tirer des lignes dans la mer est ce que c'est faire des ronds dans l'eau ? Un dé entre les doigts, un espace entre soi et ce reflet que l'on inspecte du haut des toits.
« Vivre, c'est passer d'un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner ». Alors il faut écrire pour se parcourir disait Henri Michaux. Jamais inutilement remplir. Rendre l'habitable, et se méfier de l'habité . Aimer la géométrie spatiale pour tenter d'oublier, un peu l'espace d'un instant. Intelligence de l'espace qui entrechoque l'inactivité d'un lieu. Du partir, à l'’advenir, toutes nos histoires sont bien plus questions d'espaces que de temps.
Espèces d'espaces, maigre échelle du temps, topographie de l'instant.
Lire Perec c'est exercer les mots dans l'espace de l'oeil. C'est mathématiquement beau et lucide, et poétiquement sublime.
Lisez Perec et vous ne vous cognerez jamais plus contre les vitres !
Désolée de contrarier Brancusi , mais l'oiseau n'est pas dans l'espace, il est l'espace.

Astrid Shriqui Garain
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Un mince (123 pages) petit volume qui se dévore, étonne, donne à réfléchir ou reconsidérer l'évidence, appelle à développer son sens de l'observation ou sa curiosité par des sortes d'exercices sur le terrain, ôte les oeillères, ouvre des horizons, amuse parfois, interpelle, et au moment d'écrire un billet ça se gâte, c'est Pérec, quoi, indubitablement.

Oh bien sûr à la fin l'on sait tout sur les espèces d'espaces, citons la page, le lit, la chambre, l'appartement, l'immeuble, la rue, le quartier, la ville, la campagne, le pays, Europe, Monde, Espace, voilà un catalogue à la Pérec, piqué dans la Table des matières.

Mais encore?
"Vivre, c'est passer d'un espace à l'autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner."

Des idées de balade originale
"J'aime marcher dans Paris. Parfois pendant tout un après-midi, sans but précis, pas vraiment au hasard, ni à l'aventure, mais en essayant de me laisser porter. Parfois en prenant le premier autobus qui s'arrête (on ne peut plus prendre les autobus au vol). Ou bien en préparant soigneusement, systématiquement, un itinéraire. Si j'en avais le temps, j'aimerais concevoir et résoudre des problèmes analogues à celui des ponts de Königsberg, ou, par exemple, trouver un trajet qui, traversant Paris de part en part, n'emprunterait que des rues commençant par la lettre C."

L'espace
"Lorsque rien n'arrête notre regard, notre regard porte très loin. Mais s'il ne rencontre rien, il ne voit rien; il ne voit que ce qu'il rencontre: l'espace, c'est ce qui arrête le regard, ce sur quoi la vue butte: l'obstacle : des briques, un angle, un point de l'espace: c'est quand ça fait un angle, quand ça s'arrête, quand il faut tourner pour que ça reparte. Ça n'a rien d'ectoplasmique, l'espace; ça a des bords, ça ne part pas dans tous les sens, ça fait tout ce qu'il faut faire pour que les rails de chemin de fer se rencontrent bien avant l'infini."

"L'espace semble être, ou plus apprivoisé, ou plus inoffensif, que le temps : on rencontre partout des gens qui ont des montres, et très rarement des gens qui ont des boussoles. On a toujours besoin de savoir l'heure (et qui sait encore la déduire de la position du soleil?) mais on ne se demande jamais où l'on est. On croit le savoir : on est chez soi, on est à son bureau, on est dans le métro, on est dans la rue."

Le mur (ne pas hésiter à relire)
"Je mets un tableau sur un mur. Ensuite j'oublie qu'il y a un mur. Je ne sais plus ce qu'il y a derrière ce mur, je ne sais plus qu'il y a un mur, je ne sais plus que ce mur est un mur, je ne sais plus ce que c'est qu'un mur. Je ne sais plus que dans mon appartement, il y a des murs, et que s'il n'y avait pas de murs, il n'y aurait pas d'appartement. le mur n'est plus ce qui délimite et définit le lieu où je vis, ce qui le sépare des autres lieux où les autres vivent, il n'est plus qu'un support pour le tableau. Mais j'oublie aussi le tableau, je ne le regarde plus, je ne sais plus le regarder. J'ai mis le tableau sur le mur pour oublier qu'il y avait un mur, mais en oubliant le mur, j'oublie aussi le tableau. Il y a des tableaux parce qu'il y a des murs. Il faut pouvoir oublier qu'il y a des murs et l'on n'a rien trouvé de mieux pour ça que les tableaux. Les tableaux effacent les murs. Mais les murs tuent les tableaux. Ou alors il faudrait changer continuellement, soit de mur, soit de tableau, mettre sans cesse d'autres tableaux sur les murs, ou tout le temps changer le tableau de mur."

Inventaire de tous les lieux où j'ai dormi? Fermer les yeux, les souvenirs précis reviennent. C'est bourré de ce genre d'idées, repenser la fonction des pièces d'un appartement (une pièce pour un usage, par exemple 'réservée à l'audition de la symphonie n)48 en do, dite Maria-Theresa, de Joseph Haydn'). Travaux pratiques, aussi, 'observer la rue, essayer de décrire la rue, magasins, cafés, prendre des notes...

Arrêtons-là, c'est riche, c'est à découvrir.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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J'avais trouvé Je me souviens sympathique, original. J'ai arrêté le pavé la Vie mode d'emploi car j'en avais trouvé le début rébarbatif. Espèces d'espaces étant bien moins épais, j'ai tenté.
J'ai lu ce livre avec à la fois indifférence (j'ai même sauté 1 ou 2 passages - ce que je fais très rarement -, des listes de verbes..) et curiosité car Perec est original, créatif, imaginatif, décalé, audacieux (moi aussi j'aime bien les listes pourtant). J'étais curieux de découvrir les idées, comme nonchalamment, en apparence, extraites de carnets de notes, les sujets, la manière.. mais je trouvais le résultat sympathique mais quand même un peu léger..
Je me suis dit "où veut-il en venir ?" et j'ai réalisé que cette interrogation, formulée ainsi, était appropriée vu le sujet du livre..
Je me suis dit aussi : cet homme est paumé dans la vie et pour se rassurer, en espérant trouver un sens (dans tous les sens du terme) il tente de regarder, de voir, d'écrire et de décrire tout ce qui l'entoure.
Même si la démarche est originale - comme en général chez Perec - j'ai été tenté de prendre quelques phrases des pages 70/71 (aux 3/4 du livre) comme étant un résumé de la réalisation de Perec et de mon sentiment : " se forcer à écrire ce qui n'a pas d'intérêt, ce qui est le plus évident, le plus commun, le plus terne (..) se forcer à épuiser le sujet, même si ça a l'air grotesque, ou futile, ou stupide". Ou encore, p.73 "il ne se passe rien, en somme".
Tentant de penser et d'écrire " dont acte", il y a aussi le sujet lisant qui est épuisé.. même s'il sait que les années 50/60 ont été l'époque d'audaces littéraires regroupées sous le nom de "nouveau roman" où un Michel Butor, par exemple, n'hésitait pas à (d)écrire par le menu un compartiment de train (la Modification, autre classique sur le thème de l'espace..)..
mais je trouve p.105 (le livre a 124 pages, en comptant le répertoire choisi de la fin) une phrase qui me semble enfin un peu consistante, intéressante : " (..) le sentiment de la concrétude du monde : quelque chose de clair, de plus proche de nous : le monde, non pas comme un parcours sans cesse à refaire, non pas comme une course sans fin, un défi sans cesse à relever, non pas comme le seul prétexte d'une accumulation désespérante, ni comme illusion d'une conquête, mais comme retrouvaille d'un sens, perception d'une écriture terrestre, d'une géographie dont nous avons oublié que nous sommes les auteurs."
"retrouvaille d'un sens".. Il m'a semblé tenir là enfin une clef, dans cette formulation, comme si quelque chose avait été interrompu qu'il faut retrouver, quelque chose (un "sens") ou plutôt quelqu'un, quelques-uns car le mot retrouvaille est plutôt utilisé quand il s'agit de personne(s).
Or il me semblait avoir entendu que Perec avait "perdu" ses parents quand il était encore enfant. Son père, engagé volontaire, est tué en juin 40, par un obus allemand. Georges est né en mars 36. Georges a été envoyé par sa mère en 41 en zone libre dans une partie de la famille paternelle et sera envoyée à Auschwitz en février 43.. Georges Perec a 7 ans..
Et c'est à cause - ou grâce à - de cela que j'ai trouvé un sens aux dernières pages, à l'antépénultième : la reproduction d'un courrier administratif d'un chef d'Auschwitz, mis là, avec avec une pudeur désespérée et ironique, par Perec, après la rubrique "l'inhabitable" sous le titre "l'aménagement"..
Les deux dernières pages prennent alors tout leur sens et sont bouleversantes.
" Ecrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose, de faire survivre quelque chose : arracher quelques bribes possibles au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes.
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Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Le Quartier


Pourquoi ne pas privilégier la dispersion? Au lieu de vivre dans un lieu unique, en cherchant vainement à s'y rassembler, pourquoi n'aurait-on pas, éparpillées dans Paris, cinq ou six chambres ? J'irais dormir à Denfert, j'écrirais place Voltaire, j'écouterais de la musique place Clichy, je ferais l'amour à la Poterne des peupliers, je mangerais rue de la Tombe- Issoire, je lirais près du parc Monceau, etc.Est-ce plus stupide, en fin de compte, que de mettre tous les marchands de meubles faubourg Saint- Antoine, tous les marchands de verrerie rue du Paradis, tous les tailleurs rue du Sentier, tous les Juifs rue des Rosiers, tous les étudiants au quartier Latin, tous les éditeurs à Saint- Sulpice, tous les médecins dans Harley Street, tous les Noirs à Haarlem ?

( Galilée, réédition 2017- 1ère publication 1974 , p.115)
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La Campagne

Alternative nostalgique ( et fausse ) :

Ou bien s'enraciner, retrouver, ou façonner ses racines, arracher à l'espace le lieu qui sera vôtre, bâtir, planter, s'approprier, millimètre par millimètre, son " chez soi": être tout entier dans son village, se savoir cévenol, se faire poitevin.

Ou bien n'avoir que ses vêtements sur le dos, ne rien garder, vivre à l'hôtel et en changer de pays; parler, lire indifféremment quatre ou cinq langues; ne se sentir chez soi nulle part, mais bien presque partout.

(Galilée, réédition 2017, p.141 )
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Le Lit

Le lit est donc l'espace individuel par excellence, l'espace élémentaire du corps ( le lit- monade), celui que même l'homme le plus ciblé de dettes a le droit de conserver: les huissiers n'ont pas le pouvoir de saisir " votre" lit; cela veut dire aussi- et on le vérifie aisément dans la pratique- que nous n'avons qu'un lit, qui est " notre" lit ; quand il y a d'autres lits dans la maison ou dans l'appartement, on dit que ce sont des lits d'amis, ou des lits d'appoint.On ne dort bien, paraît-il que dans son lit.


( Galilée, réédition 2017, p.34- 1ère édition 1974)
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La Ville


Exercices

(...)-Repenser à certaines des propositions faites par les surréalistes pour embellir la ville :

- L'obélisque : l'arrondir et faire poser à son sommet une plume d'acier à sa mesure
- La tour Saint- Jacques : la courber légèrement
- Le lion de Belfort : lui faire ronger un os et le tourner vers l'Ouest
- Le Panthéon : le trancher verticalement et éloigner les deux moitiés de 50 centimètres
(...)

( Galilée, réédition 2017, p.130)
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Le lit

C'est couché à plat ventre sur mon lit que j'ai lu " Vingt ans après " , " LÎle mystérieuse " et " Jerry dans l' île ".Le lit devenait cabane de trappeurs, ou canot de sauvetage sur l' Océan en furie, ou baobab menacé par l' incendie, tente dressée dans le désert, anfractuosité propice à quelques centimètres de laquelle passaient des ennemis bredouilles.


(Galilée, réédition 2017- 1ère édition 1974)
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Vidéo de Georges Perec
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En 2023 on célèbre le centenaire de la naissance d'Italo Calvino, né à Cuba le 15 octobre 1923 et disparu à Sienne le 19 septembre 1985. Écrivain majeur de la deuxième moitié du XXe siècle, l'auteur du Baron perché et de Palomar a habité à Paris pendant treize ans, entre 1967 et 1980. de plain-pied dans la culture française de l'époque, il tisse des liens avec l'Oulipo de Raymond Queneau et Georges Perec, qui influeront largement sur son travail. C'est ici qu'il écrit les trois grands romans Les Villes invisibles, le Château des destins croisés et Si par une nuit d'hiver un voyageur. Pour évoquer cette période riche et féconde autant sur le plan personnel que littéraire, nous avons invité deux oulipiens, Hervé le Tellier et Marcel Bénabou (secrétaire provisoire à perpétuité de l'OuLiPo, qui a rencontré Calvino) aux côtés de Michele Carini, spécialiste de l'oeuvre de Calvino.
En collaboration avec l'ambassade d'Italie en France.
« Il arrive qu'on se croie incomplet simplement parce qu'on est jeune. » Le Vicomte pourfendu, Italo Calvino
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