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EAN : 9782200255121
320 pages
Armand Colin (01/04/2015)
4.21/5   7 notes
Résumé :
Cerner l’homme Napoléon Bonaparte sous toutes ses facettes : telle est l’ambition du présent ouvrage. Depuis l’œuvre de Jean Tulard en 1977, les études napoléoniennes se sont très largement renouvelées, notamment sous l’impulsion du Napoléon, de la mythologie à l’histoire que Natalie Petiteau a publié en 1999. Par ailleurs, de nombreuses sources nouvelles ont été mises au jour. Il était donc temps de relire l’histoire de Napoléon Bonaparte avec toutes ces données in... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Napoléon Bonaparte : La Nation incarnée/Natalie Petiteau
La vie de Napoléon a toujours été perçue comme un roman. Lui-même le disait : » Quel roman que ma vie ! »
De modeste officier noble de la fin de l'ancien Régime, il va devenir l'un des héros de la Révolution, puis le conquérant de l'Europe.
Le livre de Natalie Petiteau nous retrace bien toute cette période de la jeunesse du jeune Bonaparte qui va le façonner et lui montrer les bons et mauvais côtés de la nature humaine.
Issu d'une famille qui a embrassé la cause des Lumières et appartient à la Franc-Maçonnerie, Napoléon s'identifie à sa terre natale, cette Corse, terre où existe une noblesse sans privilège et qui se distingue avant tout pour ses mérites et sa fidélité.
Fin observateur, il sait tirer partie de toutes les situations.
Il est non seulement un homme entièrement acquis aux idées de la Révolution, mais aussi un homme d'ordre qui se méfie des mouvements populaires.
Disciple résolu de Rousseau, homme des Lumières, il est tourné vers les idées de progrès, de liberté et d'égalité. Il a beaucoup lu, aussi bien les auteurs anciens que les modernes tels que Rousseau, Voltaire, Montesquieu, Racine, Corneille, Montaigne. Toutefois il est enclin à la mélancolie et la solitude.
L'auteur insiste sur la fierté qu'il ressent et montre aussi bien de sa famille que de ses origines corses ; il a un sens aigu de l'honneur.
Son action, sa bravoure et sa science le révèlent lors de la levée du siège de Toulon en 1793.
C'est à 24 ans que Bonaparte est nommé général de brigade en raison de sa formidable intelligence, de sa mémoire prodigieuse et de son zèle, ainsi que de son dévouement à la République. Il convient d'ajouter à ces qualités une volonté farouche et une insatiable ambition.
Durant la Campagne d'Italie en 1794, et ses victoires, au cours de laquelle son armée est accueillie en libératrice du joug des Autrichiens par les Lombards, Bonaparte comprend le rôle essentiel du lien direct avec les hommes et sait l'impact que peut avoir sur eux une brillante éloquence. Il commence à forger sa légende et sait user de la propagande.
Il y aura la période transitoire du Directoire de 1795 à 1799.
Après le Coup d'État du 18 Brumaire 1799, Bonaparte se nomme Premier Consul. Et là, peu à peu on va observer un processus de sacralisation du pouvoir en raison de l'héroïsation orchestrée à son sujet par les journaux, les arts et son entourage.
Sous des dehors devenus progressivement monarchiques, Bonaparte pérennise les principes révolutionnaires et républicains. Mais l'Europe coalisée ne l'entend pas de cette oreille et craint les acquis de la Révolution que Bonaparte veut exporter dans une vision humaniste de l'Europe.
Ce chapitre (N°5) évoque assez longuement les hésitations et les temporisations du jeune général, puis du Premier Consul qui sait que son heure approche.
Natalie Petiteau a très bien montré cet aspect calculateur et organisateur de Bonaparte : savoir s'entourer des hommes qui conviennent, Sieyès et Cambacérès en particulier.
Vient la date du 2 décembre 1804 et le sacre de Napoléon qui entend montrer que la République est confiée à un Empereur qui tient son pouvoir du peuple, alors que Louis XVI était le Roi des nobles.
Pour bien asseoir son régime, Napoléon met en place une noblesse d'Empire qui honore le mérite et le service à la nation.
L'auteur met bien l'accent sur la fascination qu'exerce l'Empereur sur le peuple et l'armée, soldats et gradés, en citant de nombreux exemples de lettres qui lui sont adressées.
La dérive autoritaire est bien mise en évidence par l'auteur également, qui explique que le point de départ est l'absence de doute dont serait la proie Napoléon.
Il est le gardien des acquis de la Révolution affirme-t-il, face à une Europe qui n'en veut pas. Seul un gouvernement fort peut assurer la pérennité de la Nation face à une Europe hostile à tout changement.
Plus tard en 1806, Napoléon découvre la Pologne, une nation qui attend sa renaissance, sa libération du joug russe et prussien. Napoléon se sent le missionnaire armé de la Révolution.
Mais en 1807, face aux espagnols, Napoléon ne voit pas qu'il s'enferme dans un système impossible à maitriser. Il se mure dans une trop grande confiance en son invincibilité et son infaillibilité. Sa volonté de puissance n'a plus rien à voir avec l'héritage révolutionnaire. Son rêve de reconstituer l'Empire de Charlemagne le conduit à perdre sa clairvoyance.
Pour la campagne de Russie en 1812, Napoléon va réussir à mobiliser pour son armée les soldats de 2O nations, soit 670 000 hommes.
Les chiffres que cite l'auteur aide à comprendre certaines défaites.
La Campagne d'Allemagne et la Campagne de France en 1813-1814 seront fatales. 800 000hommes pour les coalisés et 500 000 pour la Grande Armée ! Napoléon vaincu est assigné à résidence à l'île d'Elbe.
Privé de sa femme Marie Louise et de son fils, suspectant les coalisés de vouloir l'éloigner vers Sainte-Hélène (déjà !) ou de le faire assassiner, et s'ennuyant ferme dans la petite île, il s'enfuit en mars 1815, débarque à Golfe Juan, et remonte vers Paris.
Comme le montre bien l'auteur, les Cents-Jours relève plus d'une aventure personnelle face à une nation désunie, que d'un plan bien préparé. Son retour déclenche la fureur des coalisés qui menacent alors la France de toutes parts. Napoléon n'a qu'une armée mal préparée, mal équipée bien queentièrement acquise à sa cause.
Et puis, Napoléon est déjà rongé par la maladie qui l'emportera en 1821 à Sainte-Hélène à l'âge de 51 ans.
Comme le rappelle Natalie Petiteau en citant l'Empereur, « la dernière bataille fut glorieuse pour les armées françaises et pourtant si funeste. »
Vaincu, Napoléon conserve son charisme auprès du peuple. Mais les Chambres menacent de le destituer s'il n'abdique pas.
En conclusion, l'auteur rappelle que Napoléon a toujours revendiqué être l'héritier de la Révolution et l'inventeur de l'Europe des nations.
Sa dernière bataille, souligne l'auteur, Napoléon l'a gagnée à Sainte-Hélène en forgeant da légende.
Homme d'ordre et de gloire, brillant stratège, remarquable homme d'État, doué d'une ambition et d'une volonté, d'une intelligence et d'une énergie hoirs du commun, il a su dans la défaite et l'exil rester digne et devenir légendaire.
Le titre choisi par N.Petiteau « La Nation incarnée » est là pour rappeler que s'il fut un monarque à compter de 1804, ce ne fut pas par la volonté divine comme les rois, mais par la volonté du peuple qui le plébiscita à plusieurs reprises.
Dans ce livre très complet, l'auteur ne se contente pas de relater des faits, mais analyse et interprète en nous faisant part des pensées qui animaient alors les protagonistes.
Un excellent livre, facile à lire et absolument passionnant.

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Napoléon Bonaparte – La Nation incarnée – Natalie Petiteau

Ce livre est très intéressant et passionnant.
L'auteure, Natalie Petiteau, nous fait découvrir Napoléon Bonaparte sous "un nouveau jour", grâce à des données et à des sources inédites.
Ce livre divisé en 10 chapitres fait revivre Napoléon Bonaparte de son enfance corse à la prison de Sainte-Hélène.
J'ai lu il y a plusieurs années d'autres livres su r Napoléon mais là j'ai vraiment trouvé de la nouveauté et j'ai apprécié la façon de traiter le sujet. On y découvre l'homme plus que la "légende" et son obstination ou son obsession de faire de la France la plus Grande Nation d'Europe.
Moins imposant que le Napoléon de Jean Tulard, puisqu'il ne fait que 318 pages dont une quarantaine de notes, sources, bibliographie et index, j'ai trouvé que c'était une bonne synthèse et une bonne analyse de Napoléon. On y voit vraiment l'homme politique et le chef militaire tel qu'il était, avec ses ambitions, son désir de voir la France au sommet et son entêtement à croire que lui seul était apte à diriger son pays.
J'ai vraiment apprécié ce livre et le recommande à ceux qui ont toutefois déjà de bonnes notions de l'histoire de la Révolutions à l'Empire.
Merci à Babelio et aux éditions Armand Colin
Masse critique mai 2015
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Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir cet ouvrage.
Ouvrage à la présentation particulièrement réussie : portait modernisé (style et couleurs) de Napoléon jeune avec son profil d'aigle, légion d'honneur, couverture souple qui rend la lecture plus aisée, 317 pages.
Le sujet est traité de manière très professorale : introduction, conclusion (reprenant l'introduction en essayant de lui donner une ouverture vers l'avenir, résumés partiels à la fin de chaque chacun des 10 chapitres, froideur dans le ton. En outre 575 renvois de fin de page, 7 pages de sources et biographie et 8 pages d'index les noms des personnages. Bref du lourd.
L'introduction surprend un peu car l'auteure semble douter de son ouvrage du fait de la qualité des biographies déjà existantes.
Malgré cet académique, l'ouvrage se lit de manière agréable et intéressante. L'image de Napoléon y est sérieusement écornée, et l'auteure nous sort de l'iconographie habituelle.
L'ouvrage est découpé en 10 grands thèmes, suivant l'évolution de Napoléon dans et avec son temps. Ce choix invite à la réflexion et nous évite les descriptions habituelles sur les batailles et les réformes de l'État. En plus les relations entre le Pouvoir, le Peuple et les Institutions paraissent toujours d'actualité 2 siècles plus tard.
Ouvrage qui ne peut se lire tel un roman mais qui est passionnant de part l'angle choisi et les thèmes abordés.
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Je tiens à remercier Babelio pour l'organisation de « Masse critique » et aux Editions Armand Colin pour leur participation.

Une biographie de Napoléon publiée par les Editions Armand Colin s'adresse soit aux universitaires soit aux amateurs éclairés. La lecture de ce livre est double : la première partie est le corps du texte, découpé en dix chapitres, qui permet de suivre Bonaparte puis Napoléon de sa Corse natale jusqu'à l'île de Sainte Hélène ; la seconde partie est constituée des notes de bas de page, reléguées en fin de volume avec une numérotation continue, qui permet d'avoir des références bibliographiques récentes pour ceux qui désirent approfondir certains points.
Toutefois, je regrette l'absence de cartes à des dates charnières (1789, 1792, 1796, etc.) qui auraient permis de mieux appréhender les rapports de force entre les pays et pouvoir localiser les batailles.

Après la biographie de J. Tulard, « Napoléon ou le mythe du sauveur », le livre de N. Petiteau est une très bonne synthèse pour un public averti.
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Brasser quasiment trente ans d'une histoire française si mouvementée où se succèdent révolution-république-directoire-consulat et empire n'est pas une chose simple !

Je dois avouer que j'ai eu besoin d'une quinzaine de jours pour finir ce livre. Mais ce n'était pas parce qu'il manquait d'intérêt ou qu'il ne me plaisait pas, mais la masse d'informations qu'il contient nécessitait de se concentrer… Cet ouvrage s'adresse aux universitaires ou alors aux personnes ayant de solides notions sur l'Histoire de France, sinon vous risquez de vous perdre dans les méandres de la Révolution et de l'histoire napoléonienne…

Le livre est organisé en dix chapitres qui vont de l'enfance corse de Napoléon à son exil à Sainte-Hélène. Dans ce livre, on découvre l'homme, uniquement l'homme, et non « la figure légendaire composée des lubies du poète, des devis du soldat et des contes du peuple », comme le disait Chateaubriand… et comme beaucoup d'auteurs l'ont fait. Ici, Nathalie Petiteau met en lumière l'obstination et même l'obsession de Napoléon à faire de la France la plus grande nation d'Europe.

Ce que j'ai particulièrement aimé c'est de côtoyer à la fois le soldat, le chef militaire et l'homme politique qu'était tout à la fois Napoléon. Selon moi, la qualité de cet ouvrage réside en particulier dans le fait que l'auteure met en lumière les multiples facettes de l'homme et qu'elle démontre à quel point il était persuadé d'être le seul à pouvoir diriger son pays.
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ils témoignent en tout cas de ce que, dans la France d'après 1799, la nation est bien incarnée en un homme. Vu par certains comme un véritable Dieu, par d'autres comme un digne héritier de la Révolution, il est condamné par d'autres encore pour avoir usurpé la couronne des Bourbons ou pour avoir confisqué la République.
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Il n'en a pas moins conscience que cette autorité doit être acceptée : si le pouvoir vient d'en haut, la confiance doit venir d'en bas, telle est sa conception de la bonne organisation de l'Etat.
C'est pourquoi il s'emploie à établir un lien direct entre lui et la nation : il utilise la propagande et les plébiscites pour assoir sa légitimité et faire de l'homme providentiel qu'il paraissait être en 1789 un dirigeant consensuel.
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Videos de Natalie Petiteau (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Natalie Petiteau
C'est pour maintenir un blocus économique contre l'Angleterre que Napoléon Bonaparte s'est engagé dans deux bourbiers militaires : la Guerre d'Espagne et la Campagne de Russie.
L'émission avec l'historienne Natalie Petiteau : https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/040521/napoleon-de-l-officier-jacobin-au-monarque-guerrier#at_medium=custom7&at_campaign=1050
Vous connaissez notre émission À l'air libre ?
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