Nous en avions déja parlé,
Frederick Mansot et son incroyable talent qui marie l'illustration jeunesse et joue de l'artisanat textile.
Les tissus deviennent support pour raconter des histoires, l'auteur illustrateur faisant évoluer ses personnages dessus avec ses pinceaux, les tissus revêtant après son passage des décors inédits et laissant apparaître des éléments décoratifs de leur présentation d'origine ci et là, comme un détail de nature ou une langue de loup.
Les détails sont des éléments décoratifs typiques d'un pays, d'une culture, d'un artisanat, participant ainsi à nous transporter d'avantage et à glisser un soupçon d'authenticité à l'origine du conte raconté.
Avec l'auteur
Yves Pinguilly, nous serons partis inévitablement en Afrique, une terre qui lui est chère, jusque dans ses récits.
Nous voici partis pour le Mali avec ce conte.
Les pages de garde nous présenteront le tissu typique choisi, avant qu'il ne soit métamorphosé par l'histoire, ce qui nous permettra d'en reconnaître les éléments grimés.
Un format à l'italienne et une grande dimension mettront pleinement en valeur le talent de Mansot.
Le conte commence mal pour le jeune héros, Bakari, fils de grand chef, qui naquit par le siège à sa naissance.
Nous savons que cette posture est dangereuse pour faire sortir le bébé de sa maman et pourtant le chef ne vit probablement qu'une effronterie que ce bébé là lui montre en premier ses fesses, on le suppose.
Tandis que ses frères recevront en héritage chevaux vaillants et solides dabas, Bakari n'aura qu'une fragile daba en terre cuite (outil semblable à l'herminette) et un pauvre bouc.
Les illustrations sont superbes et empêchent le triste sort de ternir l'histoire.
Les contes sont faits d'une justice autre qui nous fait rêver, ils rétablissent l'équilibre du misérable destin des mal nés, ainsi un génie entendit les plaintes de Bakari et lui confia trois objets magiques pour infléchir ce que la nature des durs chefs avaient imposer arbitrairement.
Ils sont bien ces contes, tout y est possible et chacun y a ce qu'il mérite.
Bakari, comme un Kirikou, est vaillant.
Moins doté que ses dix frères, il saura pourtant saisir l'opportunité du petit coup de pouce du génie et nous sourions du pied de nez donné par la démonstration de courage.
Rien n'est jamais écrit, d'ailleurs Bakari écrira sa suite d'histoire autrement.
La fin est bienheureuse comme on le souhaiterait et nous en avons plein les yeux de nous être régalé des images.
Un délice.