Il est certain que je n'ai pas su apprécier ce roman à sa juste valeur!L'écriture est belle et l'histoire du Bresil et l'Espagne se déroule en toile de fond à travers l'épopée de Madruga ,fondateur et pilier d'une famille de 6 enfants.Le récit est truffé d'informations historiques très instructives, des "anecdotes" sympas comme l'origine du mot "Bresil"...Chaque membre de la famille et de l'Ami fidéle est décrit et analysé au fil des 934 pages de cette saga, dévoilant des personnalités complexes. Chacun a sa quête du Graal et les chemins sont bien différents pour tenter de l'atteindre. Sans la culpabilité d'abandonner un récit aussi riche , je l'aurais cependant fait! Je pense que ce qui m'a manqué c'est l'émotion.L'amour, la peur, la passion, la colère sont en permanence évoqués et décrits...mais je ne les ai que très peu ressentis...
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Le mensonge et la vérité sont farine du même sac. Surtout pour des gens comme nous. Que savons nous des artifices à l'origine d'un acte de foi ? Rien multiplié par rien. Parce que les évènements décisifs d'un pays sont en général le produit de conspirations. Nous n'avons accès ni aux intrigues de palais ni aux messages chiffrés. Notre ignorance est si grande qu'elle nous rend vulnérables et inefficaces . J'ai l'impression que, sur le terrain politique, on n'atteint la plénitude qu'en conspirant. Le pouvoir nous chasse de ses antichambres, se débarrasse de nous, et décrète notre inutilité. Il est le seul à être en possession des faits, le seul qui serait en mesure d'établir la vérité historique. En dehors des cabinets ministériels, l'histoire se perd. Ou alors elle devient légende
Nous sommes tous des menteurs de naissance, prédéstinés à des vérités que même nous ne comprenons pas. Comme si nos vérités sortaient de chez le brocanteur ou le ferrailleur. Nous sommes des habitants d'un cimetière de navires, couverts de mélancolie et de rouille. Seuls les artistes échappent à cette oxydation, peut-être parce-qu'ils éclairent en partie nos tunnels, sans craindre d'affronter ces détritus, ces monstres et ces formes étranges et sans nom qu'on appelle l'âme. Je crois que seule la possibilité de vivre la tragédie nous rachèterait, parce que la tragédie fait éclore la vérité baignée dans le sang. Mais qui a le courage de payer un tel prix pour la vérité ?
Je ne veux pas me fier à ces boussoles implacables.Je préfère suivre les étoiles, au petit bonheur.Même les saints ont eu le sens de l'aventure.Dieu aime les aventuriers.
Ce n’est pas sans raison que ces rêves d’antan reviennent aujourd’hui.
Aucun rêve, si absurde soit-il, ne se perd dans l’univers. Il y a en lui une faim de réalité, une aspiration qui engage la réalité, qui grandit et devient une reconnaissance de dette demandant à être payée.