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EAN : 9782749151007
192 pages
Le Cherche midi (12/01/2017)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Le poète que l’on croyait disparu revient à nous, et une obsessionnelle et troublante mélancolie l’accompagne, désespoir teinté d’ironie que ses lecteurs connaissent bien. Jean-Claude Pirotte, parti sur les traces de ce territoire qu’il n’avait jamais vraiment quitté – l’enfance –, se retrouve face à un présent sombre, déroutant. Ce sont des cailloux blancs, des ruisseaux, des forêts et des songes qui se réveillent et se révèlent cauchemars de l’histoire. Sous sa pl... >Voir plus
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
comme le corps est résistant
fût-il amputé lacéré
fût-il contraint à la famine
on dit vous avez bonne mine

l'ouvrier de la dernière heure
cloue le cercueil en sifflotant
et la fleuriste bat des mains
mais halte-là ce sera sans

fleurs ni couronnes ni discours
on meurt comme on aura vécu
sans avoir passé de concours
on a vécu comme un stagiaire

et la mort est notre salaire

(P172)
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Je ne cherche plus la rime
au contraire je la chasse
et je lui impute à crime
de m'égarer dans l'impasse

je l'oblige à disparaître
elle troublait mon bien-être
je regarde à la fenêtre
et la vois réapparaître

puis elle frappe à la porte
je ferme à clé je l'exhorte
à s'en aller voir ailleurs
je ne suis pas son bailleur

elle reviens à la charge
je m'enferme en ma soupente
elle fait des gestes larges
profitant de ce qu'il vente

pour passer par la serrure
afin de me mettre au cou
ses innombrables parures
et m'étrangler d'un seul coup

(P154)
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Je ne sais pas ce qui se passe
dans le placard au fond du noir
dans le placard du désespoir
dont la porte est fermée à clé

suis-je dedans suis-je dehors
je ne sais pas qui me remplace
quand dans le placard je m'endors
et pourtant je m'éveille dehors

je me lève et je me déplace
avec aisance jusqu'au bord
du passé qui tarde à venir
ouvrir la porte du placard

et j'entends gémir l'avenir
sans jamais savoir si l'espace
veut s'agrandir ou rétrécir
en me donnant le mot de passe
qui n'ouvre qu'un faux souvenir

(P56)
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les périls de la malencontre
les soupçonnais-tu ? on raconte
que les ermites du Désert
ont tort de se priver du monde

qui parle ainsi ? les jeunes loups
leur terrain de jeu l'univers
créé par le règne du flou
de l'insondable et de l'envers

avec leurs crocs ils mordent dans
les images qui disparaissent
ils se flattent de leur paresse
à mutiler les faux-semblants

on ne se casse pas les dents
sur le vide mais on les perd
par la vertu du virtuel
sous l'averse des décibels

(P171)
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un peu plus tard un peu plus loin
rien ne peut retenir les chiens
les chiens du vent les chiens du temps
les chiens perdus aux puissants aboiements

la férocité toujours au programme
on la voit d'ici provoquer les larmes
rien n'est avéré si ce n'est que l'âme
tient le corps soumis à toutes les alarmes

on voulait rêver mais les chiens se battent
leurs yeux sont humains avec ces lueurs
qui donnent aux gens des airs de tueurs
quand l'incendie gronde et le monde éclate

(P159)
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Videos de Jean-Claude Pirotte (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Pirotte
« […] J'ai reçu de François Dhôtel (1900-1991), sous la forme d'un « tapuscrit » photocopié […], la merveilleuse suite de poèmes que voici. Je me suis dit qu'André Dhôtel, à la mort de qui je n'ai jamais cru, se dévoilait soudain plus vivant que jamais, avec la lumière pailletée de son regard et son sourire en coin. […] Maintenant ces poèmes sont là, qui n'ont rien de testamentaire, même si l'on devine que leur auteur peu à peu s'absente - mais c'est pour mieux affirmer une présence imprescriptible. Voici ces poèmes, dans l'ordre où je les ai reçus. […] Les poèmes naissent de la couleur du ciel, du temps qu'il faut, d'un écho des jours ordinaires et miraculeux, comme les impromptus qu'aimait tant Dhôtel, ou les petites pièces de Satie. […] Au rythme séculaire des premières lectures éblouies,
« Voici donc le chant de la jeunesse oubliée et des souvenirs perdus » […] » (Jean-Claude Pirotte)
«  […] Des paroles dans le vent en espérant que le vent est poète à ses heures et nous prêtant sa voix harmonise nos artifices.
Nos strophes seraient bien des branches avec mille feuilles que l'air du large fera parler peut-être un jour où personne n'écoutera.
Car l'essentiel serait qu'on n'écoute jamais et qu'on ne sache pas qui parle et qui se tait. […] » (Espoir, André Dhôtel)
0:00 - Abandon 2:00 - Attente 3:30 - En passant (II) 4:50 - La preuve 5:30 - L'inconnu 6:15 - Splendeur (II) 6:46 - Générique
Référence bibliographique : André Dhôtel, Poèmes comme ça, éditions le temps qu'il fait, 2000.
Image d'illustration : https://clesbibliofeel.blog/2020/04/08/andre-dhotel-idylles/
Bande sonore originale : Scott Buckley - Adrift Among Infinite Stars Adrift Among Infinite Stars by Scott Buckley is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.
Site : https://www.scottbuckley.com.au/library/adrift-among-infinite-stars/
#AndréDHôtel #PoèmesCommeÇa #PoésieFrançaise
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