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EAN : 9782356540256
Ypsilon éditeur (12/03/2013)
4.54/5   14 notes
Résumé :

« Il n’y eut plus ni dehors ni dedans ». Il n’y a que des jeux de miroirs : « Tu te désires autre. L’autre que tu es se désire autre ». L’écriture cherche à extraire ce qui n’existe pas sinon par elle, le poème, un corps qui saurait parler le silence. « Je parle du lieu où se font les corps poétiques ». Alejandra Pizarnik défend et illustre son « métier », écrivain. Écrire est sa seule manière de vivre et de pouvoir mourir sans fin.
Extraction de la p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce recueil d'Alejandra Pizarnik réunit des poèmes et des proses fragmentaires d'une grande densité expressive, dans une écriture toute en retenue, d'une grande maîtrise et incroyablement travaillée.
Alejandra Pizarnik, comme les peintres Bosch, van Hemesen et Bruegel, reprend le mythe moyenâgeux de la pierre de la folie (protubénrance sortant du front pour exprimer la démence intérieure) pour construire l'image de sa propre douleur de vivre. "Eternelle fille de l'enfance assassinée" comme elle s'est souvent nommée elle-même, Pizarnik se sert de la poésie pour révéler au jour et interroger son angoisse existentielle.
Mal de vivre et perte du paradis de l'innocence s'accommodent de la folie comme réconfort. La blessure spirituelle du poète se manifeste dans une radieuse fureur, en quête obsessionnelle de sa propre voix (et voie) mais aussi en recherche d'un refuge et d'une consolation dans l'art poétique.

Son monde, sa vision des choses sont seules à exister et créent le monde extérieur à partir d'elle-même, telle une réflexion profonde sur sa propre identité. Comment trouver la raison quand la démence semble inévitable ? Inévitable car la parole et l'écriture sont des issues pour cette folie qui devient élément constitutif identitaire. C'est enfin une quête d'écriture totale qui anime ce recueil comme toute l'oeuvre de cette grande poétesse argentine.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
fragments pour dominer le silence
I
Les forces du langage sont les dames solitaires, désolées,
qui chantent à travers ma voix que j’écoute au loin.
Et loin, sur le sable noir, gît une fillette lourde de musique
ancestrale. Où donc la véritable mort ? J’ai voulu m’illuminer
à la lumière de mon manque de lumière. Les bouquets
se meurent dans la mémoire. La gisante fait en moi son
nid avec son masque de louve. Celle qui n’en pouvait plus,
qui a imploré les flammes et nous avons brûlé.

II
Lorsque s’envole le toit de la maison du langage et que
les mots ne protègent plus, moi je parle.
Les dames rouges se sont égarées à l’intérieur de leurs
masques mais elles reviendront pour sangloter parmi
les fleurs.
La mort n’est pas muette. J’écoute le chant des endeuillés
sceller les fissures du silence. J’écoute tes si douces larmes
fleurir mon silence gris.

III
La mort a restitué au silence son ensorcelant prestige.
Et je ne dirai pas mon poème et je dois le dire. Même si
le poème (ici, maintenant) n’a aucun sens, aucun chagrin
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CHANTEUSE NOCTURNE



Joe, macht die Musik von damals nacht...

Celle qui est morte de sa robe bleue, est là, à chanter. Elle chante imprégnée de mort au soleil de son ébriété. Á l’intérieur de sa chanson il y a une robe bleue il y a un cheval blanc, il y a un cœur vert tatoué des échos des battements de son cœur mort. Exposée à toutes les perditions, elle chante près d’une fillette égarée qui est elle-même : son amulette porte-bonheur. Malgré la brume verte sur ses lèvres et le froid gris sur ses yeux, sa voix ronge la distance qui s’ouvre entre la soif et la main qui cherche le verre. Elle, elle chante.
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II
Mais toi je veux te regarder jusqu'à ce que ton visage s'éloigne de ma peur comme un oiseau du bord effilé de la nuit.

XII
Mais le silence est sûr. C'est pourquoi j'écris. Je suis seule et j'écris. Non, je ne suis pas seule. Il y a quelqu'un ici qui tremble.

XVII
Quelque chose tombait dans le silence. Ma dernière parole fut moi mais je parlais de l'aube lumineuse.
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Y a-t-il quelque part plus de poésie que dans le visage de l'être aimé ?
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LANTERNE SOURDE



Les absents soufflent et la nuit est dense. La nuit a la couleur des paupières du mort.
Toute la nuit je fais la nuit. Toute la nuit j’écris. Mot à mot j’écris la nuit.
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Videos de Alejandra Pizarnik (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alejandra Pizarnik
INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik 2:30 - Santiago Kovadloff 3:26 - Daniel Freidemberg 4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/ Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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